4-7

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Manon ouvrit les yeux. La cabine était plongée dans l’obscurité. Elle regarda sa montre et nota qu’elle avait dormi une heure. Un léger bruit la fit sursauter.

« Qui est là ? »

Pas de réponse.

Elle alluma la lumière et poussa un cri en voyant à quelques centimètres un djihadiste barbu qui la regardait.

« Que faites-vous ici ? Sortez immédiatement » lui dit-elle en anglais.

L’autre fit non de la tête. Il porta son doigt à la bouche pour lui demander de se taire.

Ramzan ordonna à son prisonnier de se relever. « Toi debout. Et marche ».

Mais Louis se tenait la jambe et montrait son tibia en gémissant « Je crois que je me suis cassé la jambe. »

L’autre s’impatientait « Debout. Toi debout ».

« Je ne peux pas » disait Préville en grimaçant de douleur.

Le tchétchène s’approcha de Louis, son arme toujours pointée sur lui. Il essaya de donner un coup de pied au marin pour le forcer à se remettre debout.

A ce moment, saisissant le pied du terroriste avec ses deux mains, Préville parvint d’un geste brusque à le déséquilibrer. L’autre chuta lourdement, sans desserrer les doigts autour de son arme.

Se jetant sur son adversaire, Préville tenta de lui faire lâcher son arme. Mais passé l’effet de surprise, l’autre s’était ressaisi et essayait de diriger son fusil vers le Français. Louis ayant ses deux mains sur l’AK47, il essaya de donner un coup de tête à son adversaire. L’autre encaissa le coup sans broncher et répliqua avec un coup de genou dans les côtes de Louis. La douleur était vive et le marin eut le souffle coupé. Mais il ne lâcha pas l’arme qu’il disputait à son adversaire. Rassemblant ses forces, le marin donna un coup de genou dans l’entrejambe du tchétchène qui finit par abandonner son arme. Préville parvint à la jeter à quelques pas.

Mais le tchétchène avait profité de ces quelques secondes pour le saisir à la gorge par derrière. Préville sentait les deux puissantes mains l’étrangler sans qu’il n’arrive à desserrer l’étreinte impitoyable. Lançant ses coudes en arrière, il essayait d’atteindre son adversaire sans produire le moindre effet. Il était complètement impuissant.

L’air commençait à lui manquer quand il se souvint de son couteau dans la poche de son pantalon. Le terroriste n’avait pas osé le fouiller et il était encore là.

Parvenant à le saisir, il concentra ses dernières forces pour essayer de l’ouvrir sans le faire tomber. C’était sa dernière chance.

Plantant son couteau dans la cuisse du terroriste, Préville l’entendit crier de douleur et relâcher son étreinte. Sans prendre le temps d’aspirer cet air qui lui manquait tant, l’officier se retourna et frappa son ravisseur de plusieurs coups de couteau au ventre. Le Tchétchène était désormais plié en deux et Préville, prenant cette fois le temps d’inspirer une large bouffée d’air frais, lui asséna un dernier coup sous les côtes, vers le cœur.

Son adversaire était au sol. Préville se laissa glisser par terre, haletant. Il pouvait entendre les grondements inquiétants dans les cuves qui étaient désormais continus. Il était épuisé. Mais il savait qu’il devait agir vite : à tout moment un membre du commando pouvait le découvrir.

Il récupéra son téléphone dans la poche du terroriste, ainsi que les chargeurs de munitions qu’il avait sur lui. Il se saisit de l’arme de Ramzan qu’il mit en bandoulière.

Rassemblant ses forces, il essaya de soulever le corps. Mais celui-ci était trop lourd et il ne parvint qu’à le déplacer de quelques centimètres. Il fallait s’en débarrasser le plus vite possible. Il nota qu’il n’était qu’à quelques mètres de l’échelle de coupée. Trainant le corps péniblement, il parvint jusqu’à celle-ci. Il y avait un portillon à ouvrir et il parvint à faire basculer le djihadiste dans le vide.

« Bien le bonjour aux poissons ! » pensa-t-il.

Il réalisa que la disparition du tchétchène ne passerait pas longtemps inaperçue : le reste du commando allait certainement fouiller le navire pour le retrouver. Que faire ?

Il pouvait mettre une des deux embarcations de secours à la mer. Il savait que c’était risqué parce qu’elles étaient localisées à l’arrière du bateau et qu’il pouvait être vu. Mais il se rappela que c’était l’heure du repas et que l’équipage devait être à table. Il décida de tenter sa chance.

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