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L’avion militaire, un Airbus A400M, venait d’apparaître à l’horizon dans l’axe de la piste. D’abord de la taille d’un insecte, l’engin avait dévoilé progressivement l’envergure massive de ses ailes à mesure qu’il se rapprochait de l’aéroport.

Après avoir touché le sol, l’appareil roula jusqu’à son point de parking où l’attendait le comité d’accueil. Sur le tarmac, le président était accompagné de son épouse, du ministre des Affaires Etrangères, du ministre de la Défense et de quelques-uns de ses conseillers. En outre, la société EUROGNL était représentée par Baecker et l’armateur – à qui appartenait le LNG Surcouf – par son directeur général. Enfin, les parents de Manon et son fiancé étaient présents ainsi qu’une soixantaine de journalistes.

Lorsque les deux hélices massives se furent immobilisées, une porte s’abaissa à l’avant gauche de l’appareil, se transformant en escalier.

Un militaire sortit de l’Airbus, suivi quelques secondes plus tard par les marins du Surcouf : les matelots Philippins dans un premier temps puis Manon, qui venait en dernier. Dans leurs tenues de travail bleue avec des pièces réfléchissantes, ils arboraient tous un visage fatigué mais souriant, à l’exception de Manon dont le visage n’exprimait aucune émotion.

A quelques mètres de l’Airbus, le président accueillait individuellement chaque membre de l’équipage du méthanier d’une poignée de main vigoureuse accompagnée d’une espèce d’accolade. Ce n’était pas une surprise pour Victoria qui connaissait le goût du président pour les contacts physiques. En revanche, elle eut l’impression de voir un mouvement de recul de la jeune fille lorsque le président voulut renouveler ce geste avec Manon.

Cette dernière avait l’air de chercher quelqu’un dans la foule. Dès qu’elle aperçut sa famille, Manon alla se réfugier dans les bras de sa mère.

Une haie de journalistes tentait de saisir chacun de ces moments avec leurs téléobjectifs.

Après avoir salué tous les passagers de l’avion, le président les entraîna rapidement vers le Pavillon d’honneur de la base aérienne qui offrait un cadre plus intimiste pour ces retrouvailles.

Un pupitre était installé au centre de la salle derrière lequel prit place le président. Ce dernier commença son allocution en insistant sur l’honneur de la France qui n’oublie aucun de ses enfants et de la république qui se dressera toujours contre la barbarie. « Nous traversons une grave crise internationale mais la France sait prendre ses responsabilités » énonça-t-il d’une voie ferme.

Il s’exprimait en français, alors que les six matelots philippins n’en comprenaient pas un mot. Alexandre nota que personne ne semblait s’émouvoir de ce décalage incongru.

Le président poursuivait son intervention : « Aujourd’hui nous sommes en deuil. Nous pleurons l’assassinat de Jaypee et du commandant Kerpont. Leur courage et leur sacrifice resteront gravés à jamais dans nos cœurs. »

Alexandre vit une expression de surprise et de douleur sur le visage de Manon.

Il chuchota à Victoria à côté de lui : « Personne n’a dit aux otages que Kerpont avait été assassiné ? »

« Apparemment non » lui répondit la jeune fille en faisant un geste d’impuissance.

Sébastien et ses hommes avaient été tarponnés à proximité du porte-hélicoptère Tonnerre. En d’autres termes, ils avaient été parachutés dans la mer avec leur équipement et leurs zodiacs. Ils se trouvaient désormais sur le porte-hélicoptère et Sébastien observait sa cible à la jumelle. Rien ne semblait indiquer la présence des terroristes à bord du Surcouf.

La proximité de tous ces navires de guerre accentuait la tension sur la zone.

L’opération était prévue pour la nuit suivante mais les prévisions météo n’étaient pas bonnes. Le risque d’orage était estimé à 50% et Sébastien était inquiet.

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