Chapitre 32 : Yohan

2 minutes de lecture

Je passe la porte de ma chambre et la claque violemment derrière moi. Je ne me suis jamais senti aussi trahi. La jalousie se mêle à l’incompréhension et je laisse éclater un sanglot qui m’inonde le visage.

Machinalement, je saisis mon sac et le balance sur mon lit avant de commencer à y fourrer mes affaires. Mon téléphone tombe et je remarque que Steeve essaie une fois encore de m’appeler. Je l’attrape et le fracasse contre le mur.

Haletant, je reste plusieurs secondes à regarder la marque laissée par l'impact, avant de hurler de toutes mes forces. Un cri de rage mêlé de désespoir qui n’apaise en rien ma fureur. Je m’en veux, j’en veux à Steeve, j’en veux à Mickaël et à tous les autres !

La porte s’ouvre doucement. Mickaël se tient dans l’encadrement et me regarde avec un mélange de tristesse et de peur dans les yeux. Je serre les dents.

— Qu’est-ce que tu veux ?

Le son de ma voix le fait sursauter. Il s’avance prudemment et s’assois sur son lit.

— J’suis désolé, Yohan…

Je me retourne brusquement vers lui et plante mes yeux dans les siens.

— Merci, Mickaël ! Tous mes soucis sont réglés grâce à toi…

Mais avant que je finisse ma phrase, il m’attrape le visage et m’embrasse. Je le repousse violemment.

— Mais qu’est-ce que tu fous, bordel ?

Je m’essuie la bouche. Il est figé, ses lèvres s’entrouvrent, mais aucun son ne sort. Excédé, j’attrape le reste de mes affaires et les jettent dans mon sac de voyage avant de me précipiter vers la porte. Mickaël me saute dessus et tente de me retenir.

— Lâche-moi, putain !

— Non, Yohan ! Je t’en supplie, écoute-moi !

Je le fais tomber au sol, il me regarde avec des yeux larmoyants. Il a peur, il n’ose pas. Je me sens horriblement mal. Il ne mérite pas ça, mais j’ai besoin d’extérioriser cette rage qui me consume. Mes lèvres tremblent autant que mes mains. Je voudrais le prendre dans mes bras, le serrer de toutes mes forces et lui dit que je suis désolé, mais rien ne sort.

— Je t’aime, Yohan !

Ces mots me transpercent, mes yeux s’ouvrent de surprise, je suis désarçonné.

— Quoi ?

— Je t’aime, Yohan ! Depuis la première seconde que je t’ai vue !

— Tu te fous de ma gueule, c’est ça ?

Il secoue la tête et baisse les yeux. Cette façon qu’il a de jouer avec mes émotions pour arriver à ses fins me pousse dans mes derniers retranchements.

— Va te faire foutre avec tes conneries, Mickaël ! La vraie vie, c’est pas de lâcher des je t’aime en pensant que ça va tout arranger comme par magie ! Tu vaux pas mieux que ce connard de Steeve ! J’veux plus jamais vous revoir !

Il est tétanisé, ses yeux dégoulinent. Je suis en transe, tout mon corps tremble. Je ramasse mon sac et quitte la chambre en refermant violemment la porte.

Annotations

Vous aimez lire Raphaël HARY ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0