Chapitre 1 : Steeve

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Las, je regarde par la fenêtre de mon bureau. Décidément, la grisaille parisienne n'a pas l'air de vouloir se lever, pas plus que cette journée déprimante ne me sera épargné. Je me console en pensant à Karim, la nouvelle recrue du cabinet. Un grand brun avec des origines algériennes, de beaux yeux en amande. Il est plutôt mignon avec sa petite barbe de trois jours et son corps de footeux du dimanche. Musclé, mais avec un petit bidon à bière qui tire sur les boutons de sa chemise cintrée.

Malgré son épaisse alliance en or jaune bien vulgaire, je n'ai eu aucun mal à me le taper dans les toilettes à la pause déjeuner. En même temps, avec ce que j'ai à offrir, il aurait eu du mal à refuser. Deux doigts et trois minutes chrono pour le faire jouir. Mais il a quand même eu la décence de m'offrir sa bouche pour m'aider à finir. Un bon garçon.

Enfin dix-sept heures. J'enfile mes baskets et file au pas de course en direction de la salle de sport de la rue Lecourbe. Deux heures d'entrainement à mater de beaux mecs sculptés et en sueur devraient me remonter le moral. Je pousse, je tire, je soulève. J'aime me regarder dans le miroir et savoir que les autres me remarque.

J'échange un sourire entendu avec un p'tit black qui se lèche les lèvres en scrutant mon entrejambe. J'ai bien fait de mettre mon short gris et d'oublier le boxer, ça marche à tous les coups. Je fourre mon éclair au chocolat dans une cabine des vestiaires, puis saute sous la douche, avant de rejoindre Lindsey chez Bouillon Chartier.

— T'es en retard, me lance-t-elle, l'air faussement agacé.

Ses cheveux en bataille, son manteau toujours sur ses épaules et son flagrant essoufflement m'indique qu'elle n'est pas là depuis bien longtemps.

— Arrête un peu, je t'ai vu entrer en courant y a pas deux minutes. Pouffiasse.

— Grillée, répond-elle en relevant sa lèvre supérieure sur ses dents maculées de rouge à lèvre.

Je commande du bar grillé, elle une salade niçoise. Elle fait tinter son verre de chardonnay contre ma vodka orange, puis lève le bras.

— J'ai une grande nouvelle, annonce-t-elle.

— Fais-moi rêver, grande folle.

— J'ai décidé de devenir bonne sœur, lâche-t-elle en peinant à garder son sérieux.

Je soupire en levant les yeux au ciel.

— Mais bien sûr ! Tu sais que les nonnes n'ont pas le droit de bouffer des bites ? Comment survivras-tu sans nourriture ?

Lindsey éclate d'un rire franc qui attire aussitôt l'attention des vieux bourgeois des tables alentours.

— Tu marques un point, pointe-t-elle en hochant la tête avec un œil fermé. Alors ? Ton nouveau job te convient ?

— C'est d'un ennui mortel, mais ça me change de mon poste à Amiens.

Mon air blasé et suffisant lui fait esquisser un sourire. Nos plats arrivent et nous échangeons des banalités le temps de les déguster. Cela ne fait que trois mois que je suis arrivé dans la capitale, mais je ne me suis jamais autant senti à ma place. J'ai enfin pu retrouver ma meilleure amie, j'ai un job qui m'offre une vie confortable, mais surtout, je peux laisser libre cours à ma soif de sexe. Les beaux mecs ne manquent pas, ici.

La soirée file à toute allure et à vingt-deux heures, nous nous retrouvons au Cubana Café, histoire de prendre un dernier verre avant d'entamer le week-end. Je m'assois au bar pendant que Lindsey salut une tablée de dindes qui gloussent sans retenue en la voyant. Dans le fond, j'aperçois Karim attablé en compagnie d'un charmant blondinet bien plus jeune que lui. Nos regards se croisent et il me répond d'un sourire gêné. « P'tite salope, va ! » dis-je à voix haute. L'imposant latino derrière le bar me tape sur l'épaule et me toise d'un œil accusateur.

— Oh non, pardon. Je ne parlais pas de toi !

Je m'excuse avec un clin d'œil. Il me sourit et continu de me dévisager. Hypnotisé par ses beaux yeux, je ne me rends pas compte qu'il attend que je passe commande.

— Mets-moi un Mojito, s'te plait.

Deuxième clin d'œil, deuxième sourire. Il se retourne pour préparer ma boisson, m'offrant ses magnifiques fesses musclées, moulées dans un jeans skinny noir troué. Un vrai bodybuildeur.

— Tu m'as pris quoi ? demande Lindsey à mon oreille.

— Désolé, beauté. J'ai cru que tu m'avais abandonné pour passer le reste de ta soirée avec la basse-cour.

Je ricane en pointant ses amies du menton. Au même moment, l'une d'entre elles lui lance un regard impressionnée en me désignant et en se mordant la lèvre inférieure.

— Nan ! C'est mon meilleur pote ! Il est gay ! hurle Lindsey en direction de sa collègue, son long doigt manucuré pointé vers moi.

Les autres clients se tournent dans notre direction.

— Tu maitrises l'art de la discrétion avec brio, dis-je en esquissant un rictus gêné.

— Oh, arrête, vilaine. Tu adores être le centre de l'attention, répond-elle en m'embrassant sur la joue.

Le barman se retourne au même moment et dépose un sous-verre gribouillé d'un numéro de téléphone devant moi, avant d'y placer mon cocktail. Nouveau clin d'œil, nouveau sourire. J'attrape ma boisson et me délecte d'une gorgée. Quelques gouttes de condensation dégoulinent sur ma chemise, j'en profite pour légèrement la déboutonner et afficher mon torse musclé. Le latino s'en lèche les lèvres.

« Un éclair au café ! Miam. »

Lorsque j'ouvre les yeux, le réveil indique sept heures quarante-cinq. Un bras bronzé et musclé m'enserre le torse, je soupire. « Je ne me souviens pas m'être endormi chez lui ? ».

Il remue, je sens sa bite durcir contre mes fesses. Il dépose un baiser dans mon cou, puis me mord le lobe de l'oreille. Je déteste perdre le contrôle. Je le repousse et me met à califourchon sur lui, figeant mon regard dans le sien. Il me sourit, il est magnifique. Mais c'est moi qui prends les décisions. Je l'embrasse, joue avec sa langue. Puis doucement, je descends le long de son torse, m'attarde sur ses tétons. Il gémit. Ça m'excite.

Brusquement, il me soulève avec un facilité déconcertante et me plaque sur le lit. Je ne fais pas le poids face à ses cent-vingt kilos de muscles.

— À mon tour de profiter de toi, me susurre-t-il à l'oreille en ramenant mes jambes sur mon torse.

J'entr'aperçois ses épais vingt centimètres gonflés de désirs. Je salive. J'en meurs d'envie. Il se redresse et attrape une capote qu'il me lance. Il ouvre le tube de lubrifiant et en laisse couler une généreuse quantité sur ma bite qu'il masturbe délicatement. Enfin sa main glisse vers mon anus. Un doigt, je bous. Un deuxième, je tremble. Mon corps est parcouru de spasme, je gémis.

— Enfile-moi la capote, exige-t-il avec une fermeté sensuelle.

Il se redresse, pointe son arme à plaisirs vers moi. Je m'exécute en la caressant avec une avidité évidente. Le lubrifiant coule à nouveau. Je l'étale généreusement. Il me pénètre. J'esquisse une grimace de douleur, il se retire.

— Désolé. Tu veux que j'arrête ? demande-t-il, la voix pleine d'inquiétude.

— Baise-moi comme t'as jamais baisé personne !

Je serre les dents, nos regards fixés. Il exhale, sourit, puis dépose un baiser sur mes lèvres. Il saisit mes chevilles, les relèves, et m'arrache un hurlement de plaisir en s'enfonçant lentement dans mon intimité.

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