Chapitre 9 : Yohan

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Nous nous retrouvons devant la porte de ma chambre. Il est presque minuit, mais je n’arrive pas à lâcher la main de Julio. J’ai peur que la magie de cette journée ne s’évanouisse à jamais.

Il m’attire une dernière fois vers lui, me prend dans ses bras, pénètre mes lèvres, viole ma bouche de sa langue experte. Je suis en ébullition, j’ai le cœur sur le point d’exploser. Je voudrais l’avaler tout entier, le sentir en moi pour toujours, ne plus le laisser partir. Absorbé par ces émotions, je ne remarque pas l’érection qui déforme l’entrejambe de mon pantalon.

Il se recule. Je lis dans ses yeux autant de déception que celle que j’ai dans le cœur.

— Je n’ai pas envie de te laisser, dis-je avec un sanglot.

Il sourit. Bêtement, niaisement, mais il est si attendrissant. Un sourire d’enfant, heureux d’avoir retrouvé son doudou adoré, d’avoir mangé une part de son gâteau préféré. Je n’ose me l’avouer, mais mon corps tout entier réclame le sien, littéralement. Je veux le voir nu, le caresser, de mes mains, de ma bouche. Je veux lui faire l’amour, lui être soumis, l’admirer pencher sur moi, haletant, le visage exalter par le plaisir tandis qu’il me pénètre avec sensualité et violence. Je suis en nage, brulant de désir, un besoin presque viscéral de me jeter sur lui pour le dévorer. Ma bite est si gonflée qu’elle me fait mal.

Mais le voilà qui s’éloigne déjà. À l’autre bout du couloir, il me lance un ultime baiser que j’attrape et porte à mes lèvres. Je ronge mon frein, heureux, triste et frustré à la fois. Un mélange de sentiments contraires, étrangement contradictoires, mais qui me font me sentir terriblement vivant, mais irritent mon intimité.

Je pousse la porte de ma chambre et y pénètre. Mickaël a eu la bonne idée de laisser ma lampe de chevet allumée. Il dort déjà comme un bienheureux. Je m’approche et remarque sa couette au pied de son lit, son corps à moitié dénudé. Son érection massive.

Je m’immobilise, hypnotisé par les mouvements de son bas ventre, en rythme avec sa respiration. Sa verge dépasse légèrement de l’ouverture de son caleçon, laissant entrevoir un gland proportionné et luisant. Je passe ma langue sur mes lèvres. Julio m’a abandonné affamé et je n’ai qu’à tendre le bras pour me satisfaire.

Machinalement, je me déshabille. Le souffle frais de la fenêtre entrouverte me donne un frisson, une sueur froide de désir. Me retrouver nu face à son mat érigé, un appétissant sucre d’orge que je n’ai pas gouté depuis si longtemps, m’excite encore plus. Je m’agenouille à côté de son lit, il sent la transpiration et le sexe à plein nez, il ne se s’est pas douché. La simple idée de dévorer sa bite odorante, lubrifiée par les sécrétions d’une autre personne, aiguise un peu plus mon envie.

Évidemment que je pense à Julio. Il est là, allongé devant moi, à ma merci. Je ne suis plus moi-même. Je suis une bête sauvage, sanguinaire, assoiffée d’une proie qu’elle n’a pas connue depuis longtemps. Trop longtemps.

Cyril, la compétition de natation, les vestiaires de la piscine il y a deux ans. « Deux ans, déjà ? »

Je lève la main, la rapproche. Il grommèle dans son sommeil, se tortille. Sa bite me saute au visage, se dégageant subrepticement entre les boutons ouverts de son caleçon. Une glace à l’eau prête à être sucée, délicieusement sucrée. Un démon me possède.

Mais voilà qu’il se retourne vers le mur, me privant brusquement de mon dessert. Hagard, je prends soudain conscience de ce que je m’apprêtais à faire. La honte me fait aussitôt rougir et mon érection disparait à vitesse grand V. Je me relève et enfile mon boxer ainsi que mon t-shirt avant de me glisser dans mon lit et d’éteindre la lumière.

« Y a quelque chose qui tourne pas rond chez toi ! »

Des bruits dans la salle de bain me réveillent en douceur. J’émerge et découvre Mickaël complètement nu face à moi. J’écarquille les yeux et me redresse sur les coudes.

— Oh ! Désolé, mon pote. L’habitude.

Il retourne à la salle de bain et je me rends compte que je bande, aussi dur que de l’acier. Il ressort quelques secondes après, lui aussi en érection.

— Elle est belle, hein ? me lance-t-il en rigolant, la balançant de gauche à droite.

Je suis tétanisé.

—Fais chier, je vais devoir me soulager.

Il se jette sur son lit, les jambes largement écartées, sa verge fièrement tendue dans ma direction. « Qu’est-ce qu’il se passe ? ». Je suis affolé, mais je ne peux détourner le regard des petits mouvements saccadés qu’il donne avec son bassin. Il se relève.

— Tu voudrais pas m’aider, mon pote ? me demande-t-il en s’avançant dans ma direction.

Il s’arrête à quelques centimètres de mon visage, je peux sentir l’odeur de son gland dégoulinant de mouille. Il attrape un pan de ma couette et la retire, dévoilant mon boxer tendu et humide d’excitation. Je suis assailli par des images d’hommes nus faisant l’amour, jouissant à outrance. Toutes ces vidéos pornos qui m’ont conforté dans ma sexualité depuis toutes ses années, tous ces mâles virils avec lesquels je me suis masturbé. Ils sont autour de nous, ils nous observent.

— C’est donnant donnant, lance-t-il en se mordant les lèvres et en haussant les sourcils suggestivement. Julio peut nous rejoindre si tu veux ?

Mon étalon italien sort à son tour de la salle de bain dans le plus simple appareil. Il est exactement comme je l’imaginais. Une musculature galbée, un torse rasé, des abdos saillants, une bite longue et épaisse, parfaite. Il s’approche nonchalamment, sourire aux lèvres. Calmement, il saisit mon menton et dirige ma bouche sur son sexe pulsant. Le souffle de plaisir rauque qu’il laisse échapper à mesure que la chaleur de ma salive l’enveloppe me pousse dans mes derniers retranchements. Je suis à deux doigts d’exploser, il le remarque.

Sa main sur ma nuque se fait soudain plus ferme, infranchissable. Je ne suis même pas étonné qu’il libère aussi tôt son jus chaud au fond de ma gorge, se déversant dans ma bouche avec de petits soubresauts.

Il m’attrape par la main et m’invite à me mettre debout. J’obéis sans la moindre résistance. Avec une délicatesse infinie, sa langue se fraye un chemin dans ma bouche et nos lèvres s’entremêlent à sa semence. Je n’ai jamais rien connu de tel.

Mickaël nous dévore des yeux allongés sur son lit. Son bassin suit les mouvements de sa main, son corps luit de sueur. Son odeur me revient. « Je n’en peux plus ! Achevez-moi ! »

Julio lit la détresse dans mon regard, mais prend tout son temps pour retirer mon t-shirt, passer une main sur mon torse et s’amuser des quelques poils qui le parsèment. Puis il s’agenouille, lève des yeux avides vers moi. Mickaël le rejoint. Je bous.

Ils échangent un baiser, avide, langoureux puis me lancent un regard coquin. À l’instant même où la chaleur humide d’une langue chatouille mon gland à travers mon boxer, je bascule la tête arrière. « Pitié ! »

L’un d’eux plaque sa bouche sur mon gland, s’amuse à le croquer délicatement. Puis ils s’y mettent à deux, mêlant leurs lèvres à mon sexe au bord de l’explosion. Je suis aveuglé par le plaisir. Ils baissent mon sous-vêtement, libérant doucement ma verge tendue, gorgée de désir. Leurs bouches affamées se promènent, butinent, mon gland, mes couilles. Enfin la délivrance !

Je me redresse en sursaut dans mon lit, haletant et en sueur. Mickaël m’observe avec surprise, une serviette enroulée autour de la taille et une brosse à dents dans la bouche.

— Ça va, mon pote ?

Je suis abasourdi, exalté.

— Je… euh… oui…

Je balbutie, cherche mon souffle. Il secoue la tête en ricanant et retourne dans la salle de bain. J’en profite pour me relever et mon boxer maculé de sperme me fige de honte.

« Sérieusement ! Qu’est-ce qui va pas chez toi ? »

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