Voici plusieurs heures qu’elle erre sans but. Sans vie. Ses jambes la traînent comme si elle n’était qu’une carcasse vide. Elle n’a même plus l’air de fuir. Cela ne doit plus en valoir la peine. Cela ne doit même plus faire partie de ses pensées. Il n’y reste sans doute que désespoir. Incompréhension. Tristesse. Elle faiblit, toujours plus. Trismos la consume sans même qu’elle n’en aie conscience. Sans eau, sans nourriture, sans aide, elle mourra rapidement. Mourir, ainsi ? Si seule ? C’est affreux.

Un homme court, non loin. Il court comme si sa vie en dépendait. Ou la sienne. Peut-être est-ce le cas. À cette allure, il va fondre sur elle en peu de temps. Mais d’autres hommes l’ont devancé. Quatre. Ils l’ont. Ils la tiennent. Que lui veulent-ils ? Elle est pauvre, elle n’a rien. Plus rien. L’autre homme les a rejoints. Sans doute va-t-il prendre sa défense.

Des épées que l’on dégaine, des cris, du sang, des pleurs. Plus rien. Rien que le silence. Un long silence. Six corps sur le sol. Elaena et Orlion, l’un contre l’autre. Seul l’un vit. L’une. Pour l’instant. Une épée, posée sur le sol, non loin d’elle, désormais dans sa main. Contre son cœur. Si elle y pénètre, c’en sera fini.

…

NON !