Chapitre 91 : Un invité de marque

7 minutes de lecture

Joli 1er mai à toutes et tous ! Un petit chapitre plaisir pour ce jour...

***********


Ally

- Il fait chaud, hein ?

- Yep, baby.

Stair referma son étreinte autour de moi. J'étais en sueur et lui aussi. Pourtant, nous étions dans un hôtel climatisé. Mais c'était à croire que la chaleur sèche australienne parvenait quand même jusqu'à la chambre, jusqu'à notre lit. Il m'embrassa dans le cou, puis vint prendre mes lèvres. Je m'abandonnai avec plaisir à ses nouvelles caresses.

Certains soirs, certaines nuits, c'était moi l'insatiable, mais aujourd'hui, c'était lui. Et il m'emporta, il nous emporta, dans un nouveau voyage, me laissant alanguie et bienheureuse.

Nous étions arrivés à Perth en fin d'après-midi, le concert aurait lieu demain. Nous avions profité de la soirée pour découvrir un peu la ville, puis nous étions rentrés à l'hôtel. Lynn avait reçu des nouvelles de Jenna, lui disant que tout allait bien. Il était un peu rassuré, mais il avait hâte qu'on en termine et de rentrer à la maison, de la retrouver. Cela approchait : dans trois jours, nous quitterions l'Australie pour une escale au Cap, le seul concert que le groupe donnerait en Afrique, puis nous regagnerions l'Angleterre. Je devais bien reconnaître que je n'étais pas mécontente de rentrer à la maison, même si j'avais adoré les dernières semaines de la tournée. J'avais hâte aussi de revoir Jenna, d'avoir de ses nouvelles. Peut-être commencerait-on à voir son ventre s'arrondir et j'en trépignais d'impatience à l'imaginer.

Et plus les jours passaient, et plus je parvenais à m'imaginer moi aussi avec un ventre rond. Bien sûr, on - et Snoog en premier - pourrait toujours dire que nous avions copié nos amis... Je n'avais pas eu le temps de parler beaucoup avec Jenna, je n'étais pas certaine de toute façon qu'elle se serait confiée quant aux raisons qui avaient poussé Lynn à effectuer un tel revirement. Lui qui ne voulait pas entendre parler d'un enfant avait finalement franchi le pas.

- Stair ?

- Hum ?

- Tu sais... J'y pense de plus en plus.

Je le sentis sourire contre ma peau.

- On va quand même éviter de faire comme Lynn et Jenna, dit-il. Je n'ai pas envie que tu fatigues comme elle. Ce sera mieux d'arrêter ta pilule à la fin de la tournée.

- Je suis d'accord. Je n'ai pas envie non plus de vivre ce stress, d'être loin de toi...

- C'est dur pour Lynn, fit-il avec sérieux.

Et il s'écarta de moi pour me regarder. Je hochai la tête : j'en avais bien conscience.

- Est-ce que tu as une idée de ce qui l'a fait changer d'avis ?

- Comment ça ?

- Et bien... Une ou deux fois, Jenna et moi avions eu l'occasion de discuter de ce sujet et elle m'avait confié que Lynn ne voulait pas d'enfant, que c'était très clair et très arrêté pour lui. C'était... il y a longtemps, c'est vrai.

Stair réfléchit un instant, puis bascula sur le dos, me prit contre lui avant de lever le bras gauche au-dessus de sa tête.

- J'en ai pas parlé vraiment avec lui. Il est trop soucieux pour eux - elle et le bébé. Mais sincèrement... J'pense qu'y avait que Jenna à pouvoir le faire changer d'avis sur cette question.

- Je n'ai pas l'impression qu'elle l'ait travaillé à l'usure, fis-je remarquer. Et puis, ce n'est pas son genre. Elle est endurante et courageuse, mais elle ne serait pas allée contre une décision bien arrêtée de Lynn.

- C'est vrai. En fait... J'pense que c'est plus la personnalité de Jenna, son caractère, son ouverture d'esprit, son courage aussi comme tu le soulignais... Tout ça qui a fait changer d'avis à Lynn. Puis p't-être aussi le fait qu'ils soient installés à Glasgow, maintenant, qu'ils aient un vrai appartement à eux, pas un deux pièces à bon marché. Et encore, t'as pas connu le tout premier appart' de Lynn, c'était vraiment miteux...

- Celui où il habitait quand on s'est rencontré ?

- Yep.

Je hochai la tête : je n'avais en effet jamais eu l'occasion de mettre les pieds chez Lynn, ni même quand Jenna s'était retrouvée chez lui. Lorsque Stair et moi nous nous étions remis ensemble, ils avaient déjà déménagé. Stair poursuivit :

- Sans compter la réussite du groupe. C'est plus facile d'envisager d'avoir un bébé quand on est à l'abri, financièrement parlant. Chuis pas sûr que j't'aurais fait la même proposition si on en était resté à écumer les pubs et les petites salles...

- Même si j'avais eu un travail stable ?

- Chais pas... fit-il avec un vague geste du bras.

Nous demeurâmes un moment silencieux, chacun perdu dans ses pensées.

- Stair...

- Hum ?

- Tu sais... Je suis heureuse pour vous tous, pour le groupe, de votre réussite. C'était ce dont vous rêviez depuis toujours. Je sais ce que ça vous a demandé - et vous demande encore - comme travail, comme sacrifices aussi. Je veux dire cependant... Même si ça n'avait pas marché... Je t'aime tout court. Et même si vous étiez restés un petit groupe, je t'aurais soutenu autant que possible.

Il me fit basculer sur lui pour me fixer droit dans les yeux. Dieu que son regard était profond et doux, à cet instant ! Quand il me regardait comme cela, il pouvait vraiment tout me demander...

- Je sais, baby.

Stair

Nous en avions eu confirmation quelques jours plus tôt. Ce soir, nous allions donner un autre concert particulier pour le groupe. Un nouveau moment marquant de l'histoire des Dark Angels. Speedy était au taquet, Ally trépignait et même Gordon laissait voir une petite impatience.

La journée se déroula comme d'habitude, nous passâmes un bon moment à peaufiner les balances. La salle où nous allions jouer était belle, spacieuse. Nous pouvions être contents : même si la tournée n'était pas terminée, nous avions joué dans de beaux endroits, devant un nouveau public. Et à chaque fois, nous avions été bien accueillis et nous avions pu nous produire dans de belles salles ou dans des stades. Bien sûr, le concert le plus marquant de ces dernières semaines resterait celui de Santiago du Chili, mais les autres dates nous avaient aussi apporté de beaux souvenirs. Ma plus grande satisfaction était d'avoir découvert ce nouveau public et d'avoir senti que nous pouvions toucher ces personnes, leur faire plaisir. Et, parfois, les émouvoir. Toute cette palette d'émotions que nous apportions déjà aux fans britanniques et européens, nous étions aussi en capacité de l'apporter à un public plus large. Même si les gens ne réagissaient pas toujours de la même façon sur les chansons, certains appréciant plus les nouvelles que les anciennes, par exemple.

Pour une fois, nous nous retrouvâmes tous dans la même loge. Lynn avait le téléphone à la main, Jenna venait de lui envoyer un message nous souhaitant un bon concert. Treddy était entré dans sa phase de concentration zen, Snoog avait la tête levée au plafond, David était assis à côté de Lynn et se concentrait aussi, tranquillement. Ally s'était emparée de la brosse et du peigne et me coiffait. Petit moment tendresse et détente pour nous deux, avant que je ne sorte mon paquet de cartes de la poche et que je n'entame une partie.

Dans une loge voisine, notre invité se préparait lui aussi. Nous avions échangé avec lui dans la journée.

Dans la salle, l'ambiance était bien chaude : les Australiens étaient amateurs de rock et de hard-rock et on sentait le public impatient. Un groupe local jouait avant nous, il ajouta une bonne dose d'ambiance. Puis ce fut notre tour.

Lynn lança bien fort la machine avec Lies !, puis on enchaîna avec Fire Man, No Future et Black Water, des morceaux bien rythmés. On marqua à peine une pause avec Children of Freedom, avant d'embrayer avec No man's land et Amanda's Song.

Ce fut après cette chanson que Snoog annonça :

- Et maintenant, maintenant... Nous sommes très heureux ce soir d'accueillir un très grand monsieur qui nous a fait l'immense honneur d'accepter de jouer avec nous. Et nous allons vous offrir... un voyage vers l'enfer !

Et nous attaquâmes l'intro de Highway to Hell, alors qu'Angus Young traversait la scène pour se placer entre Treddy et David. Sa présence était un super cadeau pour nous tous, mais je crois que le plus ému, à cet instant, c'était David. Je pouvais me mettre à sa place : jouer avec Angus Young à ses côtés, c'était comme pour moi d'avoir pu jouer avec Steve Harris lors d'un concert. Angus Young, c'était une légende pour tous les fans de hard-rock, comme l'avait été Lemmy. Et avoir accepté de participer à notre dernier concert en Australie, c'était un cadeau sans prix qu'il nous faisait.

Evidemment le public entra dans un vrai délire en le voyant. Nous prolongeâmes l'intro de la chanson pour laisser retomber un peu - à peine - l'enthousiasme.

Après Highway to Hell, il joua Regrets et Mort Ghlinne Comhann avec nous.

Angus Young avait beaucoup de petites habitudes, sur scène. Son déplacement particulier, son costume de petit écolier sage, ses mimiques. Mais aussi celle de porter un caleçon aux couleurs du pays où AC/DC se produisait. On pouvait donc s'attendre à ce qu'il porte un caleçon australien... Mais c'était un écossais qu'il arborait ce soir-là, comme un hommage et un clin d'œil aux origines de Treddy et David, mais aussi au fait que nous soyons désormais tous plus ou moins écossais. Ce fut sur Mort Ghlinne Comhann qu'il dévoila son caleçon au public. Un bel hommage, bien particulier, bien ciblé à cette chanson.

A la fin du morceau, il salua le public aux côtés de Snoog et dit :

- Merci aux Dark Angels pour l'invitation ! C'était un super moment que de jouer avec vous tous, un beau cadeau pour moi ! Continuez bien ! Bonne soirée à tous !

Et il quitta la scène sous les applaudissements nourris du public et les nôtres...

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Pom&pomme ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0