Chapitre 12

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Au commissariat, avec une montée de tension, la panique de Jeanne, et la confrontation brutale avec les policiers — suivie de son retour chez elle, brisée

Dans la salle étroite aux murs ternes, l’air devenait de plus en plus lourd. Jeanne, assise, les épaules recroquevillées, jetait des regards perdus entre son avocat et l'officier en face d’elle. Ce dernier fixait les preuves alignées sur la table d’un œil dur.

— Vous comprenez, Madame Sorel, dit-il lentement, que ces éléments ne jouent pas en votre faveur ? C’est grave ce que vous avez fait. Très grave.

Je n’ai rien fait ! hurla-t-elle soudain, se levant de sa chaise, les yeux fous. Vous vous trompez ! C’est pas moi, j’vous dis que c’est pas moi !

Elle commença à paniquer, sa respiration devint saccadée. Elle recula contre le mur, se grattant la nuque encore, à sang, le geste incontrôlable. Son avocat tenta de l’apaiser, mais elle n’entendait plus rien.

Calmez-vous immédiatement ! cria le policier en se levant à son tour, claquant la paume de sa main sur la table. Asseyez-vous, maintenant !

Deux autres agents entrèrent, prêts à intervenir.

Vous avez mis des vies en danger, madame ! Vous avez allumé le gaz, ouvert les robinets, saboté une poignée de porte ! Et maintenant vous faites la comédie ?!

Jeanne tremblait. Elle s’effondra de nouveau sur la chaise, se serrant les bras.

Je vous jure… je vous jure que j’ai rien fait…

Un officier frappa alors doucement à la porte et entra. Il s’approcha de celui qui menait l’interrogatoire et lui chuchota quelque chose à l’oreille.

L’agent hocha lentement la tête, puis se redressa vers Jeanne.

— C’est confirmé, murmura-t-il. Vous avez également cambriolé le domicile d’Eva Lecomte et Lila Bernard avant-hier soir. Des objets ont été retrouvés dans votre garage. Des traces de pas concordent avec vos chaussures. Il y a même une empreinte partielle sur le robinet de leur évier.

C’est pas moi ! cria Jeanne d’une voix éraillée, les yeux rougis. Je suis pas entrée chez elles ! Quelqu’un… quelqu’un me fait passer pour une folle !

— Votre jugement aura lieu dans trois mois. En attendant, vous êtes assignée à résidence. Vous ne pouvez pas quitter la ville, ni même l’arrondissement. C’est compris ?

Elle hocha la tête faiblement, les lèvres tremblantes.

Rentrez chez vous. Mais croyez bien que la moindre erreur, et ce sera la détention préventive.

Jeanne poussa la porte de son appartement sans même allumer la lumière. Le silence était si pesant qu’il lui donnait la nausée. Elle fit un pas, deux… puis s’effondra sur son lit.

Elle s’y roula en boule, ses vêtements encore froissés, le visage mouillé de larmes. Elle ne pensait plus. Elle ne comprenait plus.

Pourquoi moi… Pourquoi…

Elle étouffa un cri dans l’oreiller, ses sanglots brisant le calme lugubre de la pièce. Tout son corps tremblait.

La dernière chose qu’elle vit avant de fermer les yeux fut le plafond fissuré.

Et dans sa tête, un seul nom tournait, encore et encore.

Elina.

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