Chapitre 20

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Le soleil déclinait doucement sur le parc, diffusant une lumière douce et dorée qui caressait les feuillages des vieux chênes. Une brise légère faisait danser les feuilles, mêlant leurs bruissements au chant timide des oiseaux. L’air était chargé d’une odeur fraîche de terre humide, relevée par des effluves de lavande sauvage et de menthe poivrée qui poussaient en bordure du sentier.

Luka marchait lentement aux côtés d’Elina, qui tenait dans ses bras une petite fille au visage paisible. Le clapotis d’un ruisseau voisin rythmait la promenade tandis que des rayons de soleil filtraient à travers le feuillage, dessinant des motifs changeants sur le sentier. Le parfum des fleurs des champs mêlées à celui du bois chaud donnait une sensation d’intimité tranquille.

« Tu veux t’asseoir un peu ? » proposa Luka en désignant un vieux banc en bois usé par le temps.

Elina hocha la tête en déposant délicatement la petite sur ses genoux. La fillette gazouillait en essayant d’attraper une feuille qui flottait dans l’air. Luka sortit son téléphone, captura quelques clichés de ce moment suspendu.

« Tu es magnifique ici, » murmura-t-il, un sourire doux aux lèvres. « Je vais mettre cette photo sur mon profil. »

Elina rougit légèrement. « Tu fais comme si c’était officiel, alors qu’on n’en est pas là… »

Luka haussa les épaules, un air à la fois sérieux et joueur sur le visage. « Je ne sais pas ce que ça veut dire, nous deux. Mais ça me plaît, c’est tout. »

Un silence confortable s’installa, bercé par les sons de la nature. Puis Elina se pencha légèrement vers lui, l’air pensif.

« C’est compliqué, tu sais… Avec tout ce qui se passe. »

Luka fronça légèrement les sourcils. « Tu peux tout me dire. »

Elle sourit faiblement. « Pas encore. Mais ça viendra. »

Ils reprirent leur marche, le pas tranquille, la fillette blottie contre Elina. La fraîcheur du soir commençait à tomber, enveloppant le parc d’un calme apaisant.


De retour chez lui, Luka ouvrit la porte et posa son manteau. Il s’installa dans le fauteuil du salon, un peu fatigué mais encore avec ce léger sourire aux lèvres. Le silence de l’appartement contrastait avec l’agitation de la journée.

Son téléphone vibra soudain. Il décrocha sans regarder l’écran.

« Luka ! » La voix tremblante, presque en colère, résonna dans l’appareil. « Que fais-tu avec Manon ? »

Luka pinça les lèvres, essayant de garder son calme. « Qu’est-ce que tu racontes ? Je ne suis pas avec Manon. »

« Ne mens pas ! » s’emporta la voix féminine. « Si tu fais quelque chose, je te jure que je pars. Et je prends la garde. »

Un rire froid s’échappa de Luka. « Tu oublies que c’est toi qui a blessé Manon avec ce verre. J’ai la photo, les preuves. Si ça dégénère, la garde me reviendra. »

La femme siffla, furieuse. « Depuis que tu passes du temps avec cette Elina, tu n’es plus le même. »

Luka serra les dents. « C’est toi qui changes, pas moi. »

Sans attendre, il raccrocha. Le silence retomba, pesant.

Il regarda alors la photo qu’il venait de poster plus tôt : Elina souriante, tenant la petite fille dans ses bras. Un sourire ténu se dessina sur ses lèvres.

La lumière tamisée de la pièce baignait doucement le salon où Luka et Elina s’étaient installés, plusieurs verres vides posés négligemment sur la table basse. Un léger sourire ourlait les lèvres d’Elina, ses yeux pétillaient d’un éclat à la fois calculé et sincère. Luka, d’habitude si fermé, semblait plus détendu, plus proche d’elle qu’à l’accoutumée.

Après une dernière gorgée de vin, Luka se pencha doucement vers elle. Leurs regards se croisèrent, un frisson parcourut Elina tandis qu’il approchait son visage du sien. Puis, leurs lèvres se touchèrent, d’abord avec douceur, puis avec une intensité qui fit battre son cœur plus vite.

Le lendemain matin, Elina jouait la timide, évitant de croiser les yeux de Luka tout en rassemblant ses affaires.

« Je devrais rentrer », murmura-t-elle, jouant la carte de la retenue. « Il vaut mieux que tu restes avec ta femme et ta fille. »

Mais Luka ne la laissa pas partir si facilement. Il attrapa son bras, la tira doucement vers lui, tenant son menton pour qu’elle croise son regard.

« Je te protégerai, » souffla-t-il avant de l’embrasser encore une fois, plus longuement, plus passionnément.

Un sourire flotta sur les lèvres d’Elina, une promesse muette qu’elle savourait déjà. Plus tard, ils se promenèrent dans le parc de la ville, les rayons dorés du soleil jouant dans les feuilles des arbres. Luka sortit son téléphone, prit une photo d’Elina en train de câliner sa fille, et la posta sur son profil.


Plus tard dans la soirée, alors que Luka s’apprêtait à partir, Elina annonça qu’elle devait faire quelques courses. Il proposa de l’accompagner, mais elle refusa poliment, dissimulant ses vraies intentions.

Dans un coin isolé, elle retrouva ses complices. D’un ton ferme, elle leur ordonna de déplacer certains objets dans la maison de la mère de Jeanne, et de répandre de l’huile sur le haut des marches pour provoquer une chute. La mise en scène devait se faire en deux temps : la nuit, déplacer les affaires ; le lendemain, l’huile. Le piège parfait pour faire sombrer Jeanne.

Après leur avoir laissé les instructions, elle se rendit au magasin. Là, elle croisa Ben. Son regard était chargé de suspicion. Quand il l’interrogea sur ses achats fréquents de cartes SIM, elle sentit son masque se fissurer. Sous la pression, elle éclata en sanglots, jouant la fragilité. Ben tenta de la calmer, admettant que c’était juste un questionnement. Elle montra son téléphone, bourré d’insultes, pour prouver son innocence.

Il sembla apaisé, mais son doute resta palpable.

Elina repartit précipitamment, serrant ses sacs, le cœur battant. Chez Luka, elle s’effondra en pleurs dans ses bras. Il se retourna brusquement, inquiet :

« Ce n’est pas Jeanne ? »

Elle secoua la tête.

« Non, c’est le vendeur. »

Luka serra la mâchoire, puis la prit dans ses bras pour la réconforter.

« Je t’aime, » murmura-t-il.

Elle sursauta, le regard brillant.

« Répète, » demanda-t-elle, la voix tremblante.

Il répéta, puis l’embrassa.

Les barrières tombèrent. Ils se déshabillèrent lentement, leurs mains explorant chaque centimètre de peau. Leurs souffles se mêlèrent, la passion brûlante. Sur le canapé trois places, ils s’unirent, leurs corps racontant une histoire de victoire, de pouvoir.

Quand Elina s’endormit dans les bras de Luka, un sourire triomphant illuminait son visage. Elle avait gagné. Encore une fois.




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