Chapitre 25
L’air froid du petit matin glissait par la fenêtre entrouverte du salon. La maison Dael, habituellement tranquille, semblait retenir son souffle. Luka était assis sur le canapé, les épaules lourdes, le regard perdu dans la fumée effilochée de sa cigarette à moitié consumée. Depuis l’appel de l’hôpital, un poids sourd avait envahi son cœur. Sa mère était toujours dans un état critique. L’arrêt cardiaque de dix minutes avait laissé des séquelles, et les médecins restaient prudents, suspendus entre espoir et crainte.
Dans la chambre d’à côté, Elina reposait sous la lumière blafarde d’une lampe de chevet. Son ventre arrondi trahissait ce qu’ils avaient découvert ensemble — plusieurs kystes aux ovaires et une grossesse inattendue. Mais elle ne voulait pas s’alarmer. Pour Luka, elle masquait ses angoisses derrière un sourire fragile, doux mais tremblant.
« Reste ici, repose-toi, » avait-il dit doucement avant de partir. Mais son esprit refusait le calme. Chaque bruit, chaque craquement du bois dans la maison semblait lui murmurer les mauvais présages.
Luka enfila son manteau, vérifia une dernière fois que Manon dormait paisiblement dans son berceau avant de refermer la porte derrière lui. L’ascenseur monta lentement, puis le couloir blanc de l’hôpital apparut, aseptisé et glacé.
À son arrivée, la chambre était sombre, éclairée seulement par le moniteur qui bippait doucement. Sa mère reposait, pâle et immobile, reliée à une multitude de tubes et de fils. Le médecin, un homme d’âge mûr au regard fatigué, s’approcha.
« Son état est stable pour le moment, mais les prochaines 72 heures sont cruciales. L’arrêt cardiaque a pu endommager certaines fonctions cérébrales, nous devons attendre et observer. »
Luka hocha la tête, serrant les poings. La voix du médecin semblait distante, comme si elle flottait dans un brouillard. Il sortit, laissant Luka seul avec ses pensées, les souvenirs envahissant son esprit — sa mère riant dans le jardin, sa voix chaleureuse résonnant encore dans sa tête.
Alors qu’il quittait la chambre, son téléphone vibra dans la poche. Un message d’Elina : « Je pense à toi. Tout va bien ici. Repose-toi, mon amour. »
Un soupir s’échappa de ses lèvres. Elle lui offrait un peu de lumière dans cette nuit étouffante.
Mais une autre conversation, cette fois plus secrète, se déroulait dans l’ombre, à des kilomètres de là.
Dans un appartement exigu, aux murs couverts d’affiches fanées, Anna et Elina chuchotaient à travers leurs téléphones. La tension était palpable, leurs voix tremblaient d’une excitation mêlée de peur.
« On doit accélérer le procès, » souffla Anna. « Cette lettre va tout changer. Ils croiront que Jeanne a fui, qu’elle ne peut plus échapper à la justice. »
Elina acquiesça silencieusement, son regard fixé sur son propre reflet dans la vitre embuée. Elle tenait la lettre entre ses doigts, une imitation parfaite de l’écriture de Jeanne, soigneusement copiée.
« Tout doit être parfait. L’écriture, l’encre, le cachet… Je l’enverrai demain, depuis la ville voisine. Personne ne fera le lien. »
Anna rit doucement, un son qui semblait presque inhumain dans le silence.
« Jeanne ne sait pas ce qui l’attend. Ce sera la fin de son jeu. »
Elina serra le téléphone contre elle, la fausse empathie se mêlant à une jubilation glaciale. Elle pensa à Manon, à cette enfant qu’elle berçait chaque soir en lui murmurant qu’elle était sa vraie mère, sa protectrice contre un monde cruel. Pourtant, chaque geste, chaque sourire, chaque mot était calculé, un maillage fin destiné à tisser sa toile autour de ceux qui croyaient en elle.
Pendant ce temps, Luka, désemparé, revenait dans la maison. Le silence lui sembla plus lourd que jamais. Il trouva Elina allongée sur le canapé, les yeux clos, les traits tirés par la fatigue. Elle ouvrit un œil en l’entendant, un éclat de douceur mais aussi d’une détermination froide.
« Comment va ta mère ? » demanda-t-elle, la voix presque un murmure.
« Stabilisée, mais c’est encore fragile, » répondit-il, s’asseyant près d’elle.
Il observa son visage pâle, cette fragilité cachée sous une armure de contrôle.
« Tu devrais te reposer, » insista-t-il.
Elle secoua la tête, sentant soudain une douleur sourde dans le bas ventre. Elle posa une main dessus, ses doigts tremblants.
« Ce n’est rien… juste… » Sa voix se brisa. Elle se força à sourire. « Juste un petit malaise. »
Luka la regarda, méfiant mais ne voulant pas l’inquiéter davantage.
« Si tu as besoin de quoi que ce soit, dis-le moi, » dit-il doucement.
Mais Elina se redressa lentement, défiant la douleur qui montait.
« Je suis forte. Pour Manon. Pour toi. »
La nuit s’épaississait autour d’eux, un voile de secrets et de non-dits. Et dans l’ombre, les pièces d’un puzzle macabre se mettaient en place, prêtes à s’abattre sur leurs vies.
L’air froid du petit matin glissait par la fenêtre entrouverte du salon. La maison Dael, habituellement tranquille, semblait retenir son souffle. Luka était assis sur le canapé, les épaules lourdes, le regard perdu dans la fumée effilochée de sa cigarette à moitié consumée. Depuis l’appel de l’hôpital, un poids sourd avait envahi son cœur. Sa mère était toujours dans un état critique. L’arrêt cardiaque de dix minutes avait laissé des séquelles, et les médecins restaient prudents, suspendus entre espoir et crainte.
Dans la chambre d’à côté, Elina reposait sous la lumière blafarde d’une lampe de chevet. Son ventre arrondi trahissait ce qu’ils avaient découvert ensemble — plusieurs kystes aux ovaires et une grossesse inattendue. Mais elle ne voulait pas s’alarmer. Pour Luka, elle masquait ses angoisses derrière un sourire fragile, doux mais tremblant.
« Reste ici, repose-toi, » avait-il dit doucement avant de partir. Mais son esprit refusait le calme. Chaque bruit, chaque craquement du bois dans la maison semblait lui murmurer les mauvais présages.
Luka enfila son manteau, vérifia une dernière fois que Manon dormait paisiblement dans son berceau avant de refermer la porte derrière lui. L’ascenseur monta lentement, puis le couloir blanc de l’hôpital apparut, aseptisé et glacé.
À son arrivée, la chambre était sombre, éclairée seulement par le moniteur qui bippait doucement. Sa mère reposait, pâle et immobile, reliée à une multitude de tubes et de fils. Le médecin, un homme d’âge mûr au regard fatigué, s’approcha.
« Son état est stable pour le moment, mais les prochaines 72 heures sont cruciales. L’arrêt cardiaque a pu endommager certaines fonctions cérébrales, nous devons attendre et observer. »
Luka hocha la tête, serrant les poings. La voix du médecin semblait distante, comme si elle flottait dans un brouillard. Il sortit, laissant Luka seul avec ses pensées, les souvenirs envahissant son esprit — sa mère riant dans le jardin, sa voix chaleureuse résonnant encore dans sa tête.
Alors qu’il quittait la chambre, son téléphone vibra dans la poche. Un message d’Elina : « Je pense à toi. Tout va bien ici. Repose-toi, mon amour. »
Un soupir s’échappa de ses lèvres. Elle lui offrait un peu de lumière dans cette nuit étouffante.
Mais une autre conversation, cette fois plus secrète, se déroulait dans l’ombre, à des kilomètres de là.
Dans un appartement exigu, aux murs couverts d’affiches fanées, Anna et Elina chuchotaient à travers leurs téléphones. La tension était palpable, leurs voix tremblaient d’une excitation mêlée de peur.
« On doit accélérer le procès, » souffla Anna. « Cette lettre va tout changer. Ils croiront que Jeanne a fui, qu’elle ne peut plus échapper à la justice. »
Elina acquiesça silencieusement, son regard fixé sur son propre reflet dans la vitre embuée. Elle tenait la lettre entre ses doigts, une imitation parfaite de l’écriture de Jeanne, soigneusement copiée.
« Tout doit être parfait. L’écriture, l’encre, le cachet… Je l’enverrai demain, depuis la ville voisine. Personne ne fera le lien. »
Anna rit doucement, un son qui semblait presque inhumain dans le silence.
« Jeanne ne sait pas ce qui l’attend. Ce sera la fin de son jeu. »
Elina serra le téléphone contre elle, la fausse empathie se mêlant à une jubilation glaciale. Elle pensa à Manon, à cette enfant qu’elle berçait chaque soir en lui murmurant qu’elle était sa vraie mère, sa protectrice contre un monde cruel. Pourtant, chaque geste, chaque sourire, chaque mot était calculé, un maillage fin destiné à tisser sa toile autour de ceux qui croyaient en elle.
Pendant ce temps, Luka, désemparé, revenait dans la maison. Le silence lui sembla plus lourd que jamais. Il trouva Elina allongée sur le canapé, les yeux clos, les traits tirés par la fatigue. Elle ouvrit un œil en l’entendant, un éclat de douceur mais aussi d’une détermination froide.
« Comment va ta mère ? » demanda-t-elle, la voix presque un murmure.
« Stabilisée, mais c’est encore fragile, » répondit-il, s’asseyant près d’elle.
Il observa son visage pâle, cette fragilité cachée sous une armure de contrôle.
« Tu devrais te reposer, » insista-t-il.
Elle secoua la tête, sentant soudain une douleur sourde dans le bas ventre. Elle posa une main dessus, ses doigts tremblants.
« Ce n’est rien… juste… » Sa voix se brisa. Elle se força à sourire. « Juste un petit malaise. »
Luka la regarda, méfiant mais ne voulant pas l’inquiéter davantage.
« Si tu as besoin de quoi que ce soit, dis-le moi, » dit-il doucement.
Mais Elina se redressa lentement, défiant la douleur qui montait.
« Je suis forte. Pour Manon. Pour toi. »
La nuit s’épaississait autour d’eux, un voile de secrets et de non-dits. Et dans l’ombre, les pièces d’un puzzle macabre se mettaient en place, prêtes à s’abattre sur leurs vies.
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Luka venait à peine de franchir la porte de la maison quand Elina l’interpella doucement depuis la cuisine.
« Luka… Tu sais, Eva et Lila m’ont demandé si elles pouvaient venir boire un café ici. »
Il s’arrêta, surpris, puis fronça légèrement les sourcils.
« Eva et Lila ? »
Elle hocha la tête, son regard se faisant sérieux.
« Oui… Je ne t’en ai pas parlé avant parce que c’est compliqué… Tu te souviens du feu qui a détruit la maison d’Eva et Lila, il y a quelques semaines ? »
Luka se rappela vaguement, mais sans vraiment comprendre l’ampleur de la situation.
« Je ne savais pas que c’était si grave… »
Elina prit une profonde inspiration.
« Elles ont tout perdu, Luka. Le feu a été très violent. Je leur ai proposé qu’elles viennent ici, au moins pour un moment, pour se poser un peu. Je pense qu’elles en ont besoin, et toi, tu connais leur histoire. »
Le choc de cette nouvelle se mêlait à une tristesse sourde dans la poitrine de Luka. Il hocha lentement la tête, conscient que leur vie avait déjà assez de poids pour porter celui des autres.
« Ok, elles peuvent venir. Dis-leur qu’elles sont les bienvenues. »
Elina sourit, reconnaissante. Elle attrapa son téléphone et composa rapidement les numéros d’Eva et de Lila.
« Salut, c’est Elina. Je voulais juste vous dire que Luka est d’accord, vous pouvez passer boire un café chez nous quand vous voulez. »
La réponse arriva presque immédiatement, chaleureuse et soulagée. Elles viendraient dans une vingtaine de minutes.
Pendant qu’elle raccrochait, Elina sentit un frisson la parcourir. Elle déverrouilla son téléphone, ouvrit son faux profil — celui qu’elle utilisait pour manipuler, pour harceler à distance.
Un nouveau message privé l’attendait.
« Qui es-tu vraiment ? » — c’était Éric.
Elle sourit, ce sourire froid, presque cruel.
« Je suis le cauchemar de ta vie, Éric, » tapota-t-elle avec lenteur, ses doigts dansant sur le clavier. « Celle qui blesse les mauvaises personnes et rétablit la paix. »
La réponse fut rapide, presque défiant :
« Je n’ai rien à me reprocher. »
Elina haussa les épaules, puis écrivit, implacable :
« Alors prends un moment et réfléchis à ce que tu as fait de bien dans ta vie, Éric. Et compare-le à Charlene. Tu verras où est la différence. »
Son message resta suspendu dans le silence numérique.
Peu de temps après, la sonnette retentit. Elina se redressa, rangea son téléphone et alla ouvrir la porte.
Eva et Lila entrèrent, leurs visages marqués par la fatigue, mais aussi par une certaine douceur. Elles tenaient entre elles cette fragilité commune, comme deux âmes qui se soutiennent.
Luka se leva pour les saluer, offrant un sourire discret mais sincère.
Ils s’installèrent autour de la table basse, les tasses de café fumantes entre les mains, la chaleur du breuvage contrastant avec le poids invisible qui planait.
Eva brisa le silence.
« Merci, vraiment, pour nous accueillir. Ces dernières semaines ont été un enfer. »
Lila acquiesça, le regard un peu ailleurs.
« On ne sait pas encore où on va aller après… la maison, c’est tout ce qu’on avait. »
Luka posa sa tasse, son regard se faisant plus dur.
« Vous avez un plan ? Quelque chose ? »
Eva secoua la tête.
« Pas vraiment. On compte sur les aides, sur des amis… Mais ce n’est pas simple. »
Le silence s’installa, chargé d’émotions non dites.
Elina prit la parole, d’une voix calme mais ferme.
« Vous n’êtes pas seules. On va trouver une solution. Ensemble. »
Les mots portaient un poids sincère. Lila croisa le regard d’Elina, reconnaissante, mais aussi méfiante. Elle savait combien le monde pouvait être cruel.
Alors que la discussion s’animait doucement, ils évoquèrent les souvenirs, les douleurs, les espoirs mêlés d’incertitudes. Parfois, les rires revenaient, fragiles mais réels.
Luka écoutait, touché par la résilience de ces femmes, par leur combat silencieux.
Le temps filait, et bientôt, les heures les rappelaient à la réalité.
Eva posa sa tasse, soupira.
« Il faut y aller, mais merci encore. »
Lila hocha la tête.
« Oui, merci. On vous tiendra au courant. »
Elina et Luka les raccompagnèrent à la porte.
Le silence retomba aussitôt qu’elles eurent franchi le seuil, mais l’air semblait plus léger, comme si la maison avait absorbé un peu de leur force.
Elina posa une main sur l’épaule de Luka.
« On va s’en sortir. Toi, moi, et eux. »
Il la regarda, et dans ses yeux, il vit cette détermination qu’il aimait — mais aussi cette part d’ombre qu’elle portait si bien.
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