Chapitre 65

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Le lendemain matin, Ravi prit une profonde inspiration avant de se diriger vers la prison. L’air frais du petit matin le rafraîchissait, mais son cœur restait lourd. Il avait promis de rendre visite à Jeanne, et il comptait bien tenir parole.

La porte métallique s’ouvrit dans un grincement sourd. Jeanne l’attendait, assise derrière une table dans une salle de visite sobre, éclairée par une lumière blanche et impersonnelle. Ses yeux, rouges et fatigués, se posèrent sur lui dès qu’il entra.

— Ravi, fit-elle doucement.

Il s’assit en face d’elle, un silence pesant s’installa un instant.

— Comment va Elina ? demanda Jeanne, la voix tremblante.

Ravi hésita, puis répondit brièvement :

— Elle tient le coup.

Un soupir passa les lèvres de Jeanne, puis une larme coula doucement sur sa joue. Elle l’essuya rapidement d’un revers de main.

— Je m’en veux... vraiment. Elle n’a jamais mérité ça. Mais moi non plus, en vérité.

Ravi plongea son regard dans le sien, avec douceur et fermeté.

— La nouvelle peine... c’est ta dette envers Elina. Tu dois porter ça, pour qu’elle puisse avancer.

Elle hocha la tête, des larmes nouvelles brillant dans ses yeux.

— Oui... tu as raison.

Le temps semblait s’être suspendu entre eux, chargé de regrets et d’espoirs silencieux.

Quand leur visite se termina, Ravi quitta la prison avec une résolution nouvelle. Il devait maintenant voir sa sœur, une dernière fois avant que tout change.

Ils se retrouvèrent au cinéma, dans une salle obscure où les éclats de lumière dansaient sur leurs visages. Le film racontait une histoire d’évasion et de liberté, et tous deux s’y perdirent, absorbés, pour un temps oubliant leurs propres chaînes.

Après la séance, ils marchèrent jusqu’au bord d’un lac proche, où le ciel commençait à s’embraser des couleurs orangées du crépuscule. Le vent léger jouait avec les feuilles des arbres, et l’air sentait la terre humide et les fleurs sauvages.

Là, ils prirent des photos, des sourires rares et sincères illuminant leurs visages. Un moment suspendu, fragile, où les blessures semblaient pouvoir guérir.

— Merci, souffla sa sœur, regardant les clichés sur l’écran du téléphone.

Ravi lui sourit, comprenant que ce souvenir serait précieux.

— C’est moi qui te remercie.

Le lac, la lumière, le silence — tout semblait murmurer que, malgré tout, une page se tournait.

Le lendemain matin, Ravi prit une profonde inspiration avant de se diriger vers la prison. L’air frais du petit matin le rafraîchissait, mais son cœur restait lourd. Il avait promis de rendre visite à Jeanne, et il comptait bien tenir parole.

La porte métallique s’ouvrit dans un grincement sourd. Jeanne l’attendait, assise derrière une table dans une salle de visite sobre, éclairée par une lumière blanche et impersonnelle. Ses yeux, rouges et fatigués, se posèrent sur lui dès qu’il entra.

— Ravi, fit-elle doucement.

Il s’assit en face d’elle, un silence pesant s’installa un instant.

— Comment va Elina ? demanda Jeanne, la voix tremblante.

Ravi hésita, puis répondit brièvement :

— Elle tient le coup.

Un soupir passa les lèvres de Jeanne, puis une larme coula doucement sur sa joue. Elle l’essuya rapidement d’un revers de main.

— Je m’en veux... vraiment. Elle n’a jamais mérité ça. Mais moi non plus, en vérité.

Ravi plongea son regard dans le sien, avec douceur et fermeté.

— La nouvelle peine... c’est ta dette envers Elina. Tu dois porter ça, pour qu’elle puisse avancer.

Elle hocha la tête, des larmes nouvelles brillant dans ses yeux.

— Oui... tu as raison.

Le temps semblait s’être suspendu entre eux, chargé de regrets et d’espoirs silencieux.

Quand leur visite se termina, Ravi quitta la prison avec une résolution nouvelle. Il devait maintenant voir sa sœur, une dernière fois avant que tout change.

Ils se retrouvèrent au cinéma, dans une salle obscure où les éclats de lumière dansaient sur leurs visages. Le film racontait une histoire d’évasion et de liberté, et tous deux s’y perdirent, absorbés, pour un temps oubliant leurs propres chaînes.

Après la séance, ils marchèrent jusqu’au bord d’un lac proche, où le ciel commençait à s’embraser des couleurs orangées du crépuscule. Le vent léger jouait avec les feuilles des arbres, et l’air sentait la terre humide et les fleurs sauvages.

Là, ils prirent des photos, des sourires rares et sincères illuminant leurs visages. Un moment suspendu, fragile, où les blessures semblaient pouvoir guérir.

— Merci, souffla sa sœur, regardant les clichés sur l’écran du téléphone.

Ravi lui sourit, comprenant que ce souvenir serait précieux.

— C’est moi qui te remercie.

Le lac, la lumière, le silence — tout semblait murmurer que, malgré tout, une page se tournait.

Alors que les derniers rayons du soleil disparaissaient derrière les collines, Ravi posa son téléphone et regarda longuement sa sœur. Son visage juvénile, marqué par la fuite et l’incertitude, s’éclairait enfin d’un sourire sincère.

— Tu sais, j’aimerais que tout soit plus simple, murmura-t-elle, sa voix tremblante dans le silence apaisant. Être juste une ado normale, sans courir après un avenir incertain.

Ravi hocha la tête, le poids de ses responsabilités lui écrasant la poitrine.

— Moi aussi, répondit-il doucement. Mais on ne choisit pas toujours la vie qu’on veut. Ce qu’on peut faire, c’est se battre pour celle qu’on mérite.

Elle serra la main de Ravi dans la sienne, comme pour puiser un peu de cette force.

— Merci de m’avoir trouvée, dit-elle. La dernière fois... ça m’a donné de l’espoir.

Ravi sentit ses yeux s’humidifier, mais il détourna le regard, essayant de contenir son émotion.

— C’est pas fini. Je te promets qu’on va trouver un moyen de t’aider.

Ils restèrent là, tous deux, face au lac calme, le murmure léger de l’eau se mêlant aux derniers chants d’oiseaux. Le monde semblait suspendu, comme si ce moment hors du temps pouvait durer éternellement.

Puis, lentement, ils commencèrent à marcher vers leur voiture, le ciel sombre parsemé d’étoiles naissantes au-dessus d’eux.

Ravi savait que la route serait longue, qu’il y aurait d’autres batailles à mener, d’autres silences à combler. Mais pour l’instant, il gardait cette image en lui — ce sourire fragile et vrai, cette promesse silencieuse.

En montant dans la voiture, il respira profondément et démarra, prêt à affronter ce qui venait.

La nuit était tombée depuis longtemps quand Ravi franchit la porte de sa maison. L’air chaud de l’été enveloppait encore les rues désertes, et seuls quelques éclats de lumière provenant des lampadaires jaunis rythmaient la pénombre. La ville semblait endormie, paisible, loin du tumulte qui agitait son esprit.

Il poussa la porte d’entrée, qui émit un grincement discret, et entra. La maison était plongée dans un calme presque sacré. Seule une lampe posée sur la table basse diffusait une lumière tamisée, projetant de longues ombres sur les murs aux couleurs fanées. L’odeur familière du bois ciré, mêlée à celle, plus subtile, du café qui avait refroidi, flottait dans l’air.

Ravi posa son sac sur la table avec un bruit sourd, puis s’affala dans le vieux fauteuil en cuir usé qui trônait au centre du salon. Le tissu râpé frotta contre sa peau tandis qu’il se laissait tomber, épuisé. Ses yeux, lourds, fixaient un point indistinct devant lui, mais rien ne parvenait à calmer le tumulte qui grondait en lui.

Dans le silence de la pièce, il entendait distinctement le tic-tac régulier de l’horloge accrochée au mur, comme un métronome obstiné qui marquait chaque seconde qui s’échappait. Il ferma les paupières, tentant de faire le vide, mais les souvenirs refusaient de le lâcher.

Il revoyait Jeanne, fragile et abattue, les larmes vite essuyées au coin des yeux. Son regard chargé de remords. Cette lourde peine de prison qui pesait maintenant sur elle, comme une sentence supplémentaire sur leurs vies déjà brisées. Et puis Elina, si forte et pourtant si vulnérable, qui partait dans quelques jours, emportant avec elle un espoir qu’il n’osait nommer.

Un sentiment d’impuissance s’insinua en lui, froid et tenace. Il avait fait ce qu’il pouvait, il le savait. Mais cela suffisait-il ? Était-ce assez pour réparer les dégâts ? Pour construire ce futur dont ils avaient parlé, à voix basse, à demi-mot, avec cette pudeur propre aux blessures profondes ?

Se levant doucement, Ravi se dirigea vers la cuisine, où la faible lueur d’un néon blafard éclairait le plan de travail. Il sortit une tasse ébréchée du placard, la posa sur le comptoir et entreprit de faire chauffer de l’eau. Le sifflement discret de la bouilloire brisa le silence, lui offrant un semblant de compagnie.

Il versa l’eau bouillante dans la tasse, ajouta une dose de café instantané, et, tenant la tasse entre ses mains, inspira profondément. L’arôme amer lui rappela des matins plus simples, des jours où le futur semblait encore plein de promesses.

Ravi s’appuya contre le comptoir, regardant par la fenêtre la nuit étoilée. Le vent faisait bruisser les feuilles d’un vieux chêne dans le jardin, un son apaisant, presque rassurant. Pourtant, au fond de lui, il sentait poindre une angoisse sourde, cette peur sourde de tout perdre, une fois encore.

Il pensa à Elina, à ses yeux brillants lorsqu’elle lui avait souri pour la première fois depuis des années, à cette promesse d’un ailleurs, d’une nouvelle vie à Vancouver. Mais il savait que rien ne serait simple, que le passé resterait là, tapi dans l’ombre, prêt à surgir au moindre faux pas.

Un soupir lourd lui échappa, et il se surprit à murmurer, comme pour conjurer le sort : « On va y arriver… On doit y arriver. »

Lentement, il retourna s’asseoir dans son fauteuil, serra la tasse contre lui, comme pour se réchauffer d’une chaleur intérieure. Il laissa ses pensées vagabonder, entre espoir et peur, entre souvenirs et projets.

La nuit s’étirait, vaste et silencieuse, et Ravi, seul dans la pénombre, sentait poindre au creux de son cœur une détermination nouvelle, fragile mais réelle. Parce que malgré tout, il ne voulait plus fuir. Il voulait enfin construire. Pour Elina, pour sa sœur, pour lui-même.

Et demain serait un autre jour.

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