Feux Dans Ses Yeux

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Ce soir-là, Eléa n’alluma pas les bougies. Elle n’eut pas besoin de lumière.

Elle marcha à nouveau, guidée par quelque chose d’invisible, une chaleur ancienne, une joie discrète qui dansait sous sa peau. Le pendentif battait contre sa poitrine à chaque pas, léger, vivant. Comme s’il avait un cœur, lui aussi.

Arrivée sur la colline, là où l’air semblait plus vaste, plus libre, elle retira ses bottes, ses gants, même son manteau. Elle voulait sentir le froid, le vrai, le pur. Elle voulait être nue d’artifice, entière, elle-même. Et puis… elle dansa.

Au début, timidement. Un pas. Un tour. Un souffle. Et puis tout son corps se mit à parler un langage ancien. Celui des silences partagés, des rires oubliés, des chagrins qu’on apprivoise. Ses bras s’élevèrent comme des branches vers le ciel. Ses jambes tournaient, frottaient la neige, levaient des nuages blancs autour d’elle.

Le pendentif tourbillonnait sur sa peau, dessinant des arcs invisibles. Et soudain, le ciel s’ouvrit. Les aurores, comme appelées par sa danse, surgirent. Non pas en coulées discrètes, mais en vagues puissantes, intenses, presque vivantes. Et cette fois… elles avaient des yeux. Deux yeux immenses, profonds, doux et anciens. Deux iris d’émeraude et de nuit.

Eléa s’arrêta. Juste un instant. Elle les regarda. Elles la regardèrent. Et dans leurs reflets, elle se vit. Deux fois. Elle, dansant encore. Elle, debout, les bras ouverts. Deux elle. Deux possibles. Deux vérités. Et alors que ses mains touchaient presque le ciel, un premier BOUM éclata dans la nuit. Un feu d’artifice. Puis un deuxième. Puis dix. Cent.

Le ciel tout entier explosa en couleurs. Des rouges profonds, des bleus marins, des ors liquides, des verts électriques. C’était comme si l’univers tout entier avait décidé, pour une fois, de célébrer la vie. Sa vie. Elle leva les yeux.

Et dans l’explosion de lumière, elle vit… une silhouette. Pas une ombre. Pas un fantôme. Une présence. Fine, haute, bien droite. Immobile. À la lisière du bois. Là où tout avait commencé. Elle ne courut pas. Elle ne cria pas.

Elle sourit. Elle ferma les yeux. Et continua de danser. Car ce soir, elle ne dansait pas seule. Elle ne l'a jamais été.

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