2. Dedans
La serrure craque dans la porte. Elle s’ouvre doucement, sans bruit. Le petit bouton de la prise sur le sol tout près de l’entrée et la lumière est.
La première salle est un petit lieu convivial avec trois canapés et deux fauteuils, tous de couleur et de taille différentes. Presque un couloir, long et fin, assez sombre avec ses murs aussi rouges que le cœur d’une framboise et sans fenêtre. Mais quelques lampes disséminées entres les canapés amènent une ambiance très chaleureuse et tranquille propice à des discussions entre amis.
C’est calme. Très calme. D’autant plus que les pas de Véronique sont très doux sur la moquette grise.Elle avance doucement, respire l’air ambiant, cet étrange parfum de transpiration et de poussière incrustée dans la moquette grise et les assises. C'est léger, pas désagréable du tout, ça lui chatouille à peine le nez, ça lui ramène des souvenirs, ça lui évoque quelque chose en-dedans, quelque chose qu'elle aime véritablement, comme une sœur qui l'écoute et l'encourage.
C'est calme et il fait bon ici. Véronique enlève son sac, elle ôte son bonnet et retire ses gants, le gauche puis le droit. Elle jette tout sur le premier canapé sur sa droite.
Elle enlève aussi son manteau, sans se presser. Il est 21h29 lui indique sa montre. Elle est à l'heure. Elle est bien ici. Elle pose le manteau et se dirige vers le cœur de cet endroit. Au bout du couloir, l'encadrement d'une porte devant laquelle se dresse fièrement un lourd et épais rideau de velours tout aussi rouge que le reste de la première salle. Véronique le traverse et s'arrête, patiente le temps que ses yeux s'habituent à la pénombre.
Ici, en face de l'entrée, il y a une baie vitrée qui s'étend sur près de la totalité de la largeur de la pièce, c'est-à-dire environ huit mètres -pour une longueur approximative de dix mètres. De la lumière en provenance des bâtiments en face entre par la surface vitrée et vient peindre des reflets fantômatiques sur le parquet ciré et sur le haut plafond. Ici, ça ne sent pas la transpiration ni la poussière, ça sent quelque chose de bien plus fort, ça sent ces reflets fantômatiques qui donnent une ambiance toute particulière à cette pièce, celle d'une salle de danse la nuit, le petit recoin de calme et de paix pour Véronique.
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