Chapitre 5

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Non mais je vous mets un suspens intenable à chaque fin de chapitre, c’est dingue ! Peut-être parce que j’attends que les choses se produisent vue qu’il s’agit de ma vraie vie… Mais pas de panique, j’ai pris pas mal d’avance sur mon histoire. Je vous parlerai bien de mes conquêtes encore et toujours, mais je ne veux pas omettre un léger détail : mon mariage. Oui parce que c’est bien beau de discuter de mes prouesses sexuelles, comme si de rien était. Mais il faut que je vous parle aussi un peu de mon mari.

Alors je vous ai déjà dépeint un portrait le concernant, et j’espère que vous avez compris à quel point c’est un homme formidable. Il est gentil, intelligent, plein d’humour. Et comme tout être humain, il a ses défauts, cependant aucun d’eux ne lui fait mériter ce que je fais. Mais encore une fois, je me dis que tant qu’il ne sait rien, il ne souffre pas, ce qui est une maigre consolation. Vous vous demandez sans doute si le fait que je couche avec un autre homme fait que je couche moins avec mon mari ? Qu’il va forcément se rendre compte de quelque chose ? Et bien non, je n’ai rien changé à ma vie sexuelle avec lui. Je compartimente, vous vous rappelez ? Quand je suis avec lui, j’oublie toutes ses histoires, qui ne deviennent que des fantasmes créés de toute pièce par mon cerveau. Car c’est bien plus simple de les voir comme cela, que de vraiment réfléchir à la réalité. Mon mari, il est complètement ouvert à la communication, je vous l’avais déjà dit. Et nous avons très souvent des discussions franches, surtout quand ça ne va pas. Je vous ai déjà dit je crois que je lui envoyais des petites mises en garde, pour lui faire comprendre que je ne resterai pas toute ma vie dans cette situation de couple où je ne me sens pas épanouie. Et un jour, j’ai vraiment pété le poing sur la table. Et ce jour, c’était juste après avoir coucher avec le Collègue pour la deuxième fois chez moi.

Il est rentré de sa semaine de déplacement et nous étions heureux de nous retrouver. On s’était manqué, on avait plein de choses à se raconter. Enfin surtout lui, moi je n’ai fait que rester à la maison à ne rien faire (du moins rien que je puisse lui dire). Et la conversation a dérivé sur le bonheur. Qu’est-ce que le bonheur ? Et je lui ai dit que pour moi, si on arrivait pas à être heureux seul, on ne pouvait être heureux à deux. Seulement voilà, le soucis c’est que j’étais très heureuse seule dans ma maison quand il était pas là, et que je devenais très tendue et pas super heureuse quand il revenait. J’adorais passer du temps avec lui mais tous les à-côtés me pourrissaient la vie. Le fait qu’il attende que la poubelle embaume la maison pour penser à sortir le sac, et ne pas la nettoyer ensuite. Le fait que s’il rentre tendu du boulot, il n’y a plus que lui qui compte et plus du tout moi. Comme ce soir où je vous parle, où j’ai mes examens dans 36 heures exactement, que je suis tendue, stressée, que je ne me sens pas du tout prête et que lui il est tendu par son travail. Et au final, tout ce qui compte c’est que Monsieur a besoin de se poser, Monsieur en a plein la tête. Donc je prends sur moi, et je fais à manger, je range les courses qu’il vient de ramener, je le laisse regarder la série qu’il veut à la télévision en m’isolant ailleurs pour pouvoir vaquer à mes occupations. En gros, je m’adapte à lui alors que moi aussi, je ne vis pas une soirée facile.

Il va être gai ce chapitre, je vous préviens. Donc je reviens à notre situation précédente et je lui confie ce léger détail qui fait que je suis plus heureuse en vivant seule qu’en vivant à deux. Car quand je suis seule, je prends soin de moi, mais à deux, je prends soin de lui, et lui prend soin de lui. Donc personne ne prend soin de moi. Et que c’est lourd. Mais je vous en avais déjà parlé. Sauf que cette fois, et pour la première fois depuis longtemps, il m’a écouté. Genre vraiment écouté, et j’ai senti la véritable panique monter en lui « tu vas me quitter ». Je le regarde et lui répond « je n’ai aucune envie de te quitter parce que je t’aime, mais des fois je me demande si ça ne serait pas la meilleure solution ». Vous devez vous dire que je suis horrible, mais je lui dois la vérité. Au moins sur ça, à défaut de pouvoir lui dire le reste. Sauf que dans ces moments-là, je fonds devant sa détresse, comme toujours. J’avais déjà essayé de le quitter une fois, dans notre jeunesse, un moment où il faisait n’importe quoi lui aussi, sauf que moi je l’ai su. Et il a fondu en larme, et il s’est accroché à moi comme si sa vie en dépendait. Cela restera la pire image de l’histoire de ma vie, j’ai eu le cœur brisé, et j’ai été incapable d’arrêter cette relation. Et au final j’ai bien fait car 9 ans plus tard nous voilà marier. Bon je suis pas complètement heureuse mais merde, ça valait le coup de rester pendant ces 9 ans quand même. Donc je le vois en détresse et je fonds. J’essaye de garder la face, de ne pas le rassurer en disant des choses fausses. Je lui répète que je l’aime mais que parfois dans les relations ça ne suffit pas. Je lui dis que je ne dis pas qu’il est le problème, que c’est peut-être moi qui idéalise trop les relations, qui imagine ce que je voudrai ce qui pourrit ma relation présente (j’ai vu un truc du genre sur insta). Je lui dis que je suis perdue, que je ne sais pas quoi faire pour être heureuse avec lui. Que j’ai l’impression que la balle est dans son camp mais qu’au point où on en est, je suis pas sûre de vouloir une amélioration.

Vous imaginez une conversation comme dans les films, avec des larmes, des pauses dramatiques. Mais détrompez-vous, avec nous, ça ne se passe jamais comme ça. C’est une alternance de conversation sérieuse et d’humour, de rire, de référence, et puis de nouveau des conversations sérieuses. Donc ne commencez pas à avoir le cœur lourd de chagrin, car aucun de nous deux n’était dans cet état d’esprit. Mais pour la première fois en 3 ans, j’ai vraiment eu l’impression qu’il prenait conscience que la situation n’était pas à prendre à la légère, et qu’il fallait agir. Mais encore une fois, je n’ai aucune idée de qui doit agir. Encore aujourd’hui, c’est la grande question. Je suis en remise en question constante, j’ai l’impression que je vais finir par faire du mal à un homme merveilleux, moi qui était pourtant parfaite. J’ai besoin de réponses, que seul l’avenir me donnera.

Depuis cette conversation, j’ai le droit à des câlins plein d’amour, ponctués de « je ne pourrais jamais me passer de toi », de « tu peux pas me quitter, regarde comme on est bien », de « je t’aime plus que tout, c’est dingue d’aimer à ce point ». Et je réponds que moi aussi, car c’est profondément vrai. J’aime cette homme plus que tout au monde. Je décrocherai la lune pour lui. Alors pourquoi ça ne me suffit pas ? Est-ce que je suis vraiment le problème ? Est-ce que c’est de ma faute si je ne me sens plus existée, si j’ai besoin du regard et des mains d’autres hommes pour cela ? Oui certainement. Mais laissez-moi me poser les questions, car c’est toujours rassurant de mettre la faute sur les autres. Tout ça pour dire que heureusement que je compartimente, car avec son attitude tout mielleux, la culpabilité pourrait bien faire surface alors que je la tiens loin de moi depuis le début. Comment je fais vous vous dites ? Chacun ses supers pouvoirs. Il y en a qui ont une mémoire colossale, d’autres qui ont une voix incroyable. Moi, je sais mentir et ranger mon cerveau. Ouais j’aurai préféré avoir la mémoire, ma vie aurait été bien plus simple, mais bon, on va se contenter de ce qu’on a.

Donc voilà, mon mariage est ni horrible, ni super, il est là. On s’aime, on se câline, on s’engueule, on fait l’amour. Sauf que l’amour, j’ai beau compartimenter, mais je me rends bien compte que maintenant il ne me suffit plus. Comme je vous disais, lorsque je suis en ovulation, j’ai l’impression de me transformer en véritable nymphomane, et l’homme dont j’ai envie, c’est le Collègue. J’ai envie de virilité, de puissance. Pas de guimauve, trop chou et attendrissante certes, mais cela reste de la guimauve. Maintenant que j’ai connu la baise (pardonnez moi le mot, mais je ne peux certainement pas appeler ça de l’amour, car vraiment, jamais de la vie je ne pourrais me mettre avec un homme comme le Collègue) avec lui, j’ai l’impression de ne plus pouvoir revenir en arrière. Alors que je le ferai forcément un jour, je ne pense pas être dans l’adultère jusqu’à la fin de mes jours, du moins je l’espère pas, mais le deuil va être compliqué, et de ne pas céder à la tentation va être dur aussi. Une fois la porte ouverte, difficile de la refermer hein ?

Et je vous parle de ça en étant chez moi avec mon mari. Donc forcément que je n’ai pas envie que quelqu’un d’autre soit là, j’ai envie que mon mari s’occupe de moi, c’est tout. Mais dès que je suis seule, ou que je suis au travail, là c’est une autre histoire. Là, je me sens libre, et célibataire. Comment résister ? Et puis, bien facile de juger, vous avez pas le Collègue devant vous quasiment tous les jours, avec son parfum aphrodisiaque, sa voix puissante, son regard sombre… Et ses fesses. Moi, je ne résiste pas. Pas besoin de le dire, vous l’avez bien vu.

Mais revenons à notre histoire. J’ai donc eu une conversation avec mon mari, qui a entrevu l’idée qu’il pourrait me perdre un jour. Est-ce que pour autant il m’a enlevé de la charge mentale, il se comporte mieux avec mes chiens, il arrête de réfléchir comme un crétin et il prend soin de moi ? Non. Mais une chose à changer, il fait plus attention à moi. Il me dit quand je suis belle, il remarque quand je fais des efforts, il me dit qu’il me trouve sexy. En même temps je passe mon temps à lui parler de mon corps, je me suis même mise à prendre des photos nues. Je lui montre, histoire d’entendre ce que j’ai envie d’entendre : tu es belle. Tu es sexy. Tu es à moi. Mais non, ça il ne me le dit jamais. J’ai beau essayé de lui parler de la Dark Romance, il s’en tape. Donc moi, je continue à parler à mes deux hommes. Et ce n’est pas tout. J’adore vous faire miroiter une troisième histoire, mais ce sera pour plus tard. Il faut qu’elle avance encore un peu dans la vie pour pouvoir vous en parler.

Ce chapitre vous parait long et déprimant ? Je suis navrée, je n’ai pas envie de vous perdre ou de vous attrister, mais il fallait que je vous dise la vérité. Je ne veux pas que vous me preniez pour une personne insensible. Je suis une personne sensible et en roue libre. Qui dès qu’elle prend de bonnes résolutions, finit avec un homme entre ses cuisses juste parce qu’il lui a écrit « cava ». Sans point d’interrogation toujours. Economie au max de caractère, comme si on payait encore le forfait au nombre de lettre et chiffre. Et oui, je suis aussi vieille que ça. La trentaine les gars !

Je reçois donc un « come stai ? » de la part de l’Italien en ce lundi soir. Encore une fois, il se la pète avec son merveilleux langage. Est-ce que je lui réponds pour autant « bene grazie » ? Oui tout à fait. Et j’enchaine avec un « toi et ton putain de beau langage ». Ca le fait rire, et il me demande directement si j’ai pensé à lui ces derniers temps. Comme pour le Collègue, je suis face à un dilemme. Oui j’ai pensé à lui, mais moins qu’à mon mari et à mon premier amant au final. Mais il n’a pas besoin de savoir tout cela. Je lui répond que oui, que j’étais vraiment restée sur ma fin à notre dernière rencontre. Il me répond que lui aussi. Alors j’enchaine « et pourquoi tu ne m’as pas réécris depuis alors ? » Je ne voudrai pas qu’il prenne cela comme un reproche, mais plutôt comme un « arrête de me mentir, j’en ai déjà un qui ment comme il respire, je ne suis pas dupe ». Mais il me répond simplement « toi non plus tu ne m’as pas écrit ». Bon, certes. Mais moi j’ose pas d’accord ? J’ai peur de déranger. J’ai peur de trop remplir son égo et qu’il devienne comme le Collègue, persuadé qu’il peut m’avoir quand il veut. Et c’est vrai en plus. Je lui répond donc la vérité, que j’avais peur de le déranger, que ça se trouve il n’avait pas aimé notre rencontre et que je ne voulais pas insister. Il me répond « t’es bête ». Ah ok, bon bah super ! Il enchaine en me disant que s’il n’avait pas aimé, il me l’aurait dit, il n’aurait pas arrêter de me parler. Comme si c’était évident à l’aire du ghostage ! Et je lui retends la perche, pourquoi lui ne m’a pas écrit dans ce cas ? Il était occupé il me dit. Si je lis entre les lignes, il a plusieurs plans lui aussi, et encore une fois, je ne suis pas unique. Je suis une fille parmi tant d’autres. Je ne réponds pas, et je laisse mon portable de côté. Je suis lasse. Lasse d’avoir ce genre de personne en face de moi, lasse d’avoir un espoir d’être unique pour quelqu’un et de finalement ne pas l’être du tout, lasse de cette situation dans laquelle je me mets et qui ne m’apporte finalement pas grand-chose mise à part de la déception. Lasse aussi de ne pas obtenir ce que je veux. Je veux un homme qui me plaise, qui soit bon sexuellement, et qui soit dispo dès que j’ai envie, est-ce que j’en demande trop ? Pour mes deux hommes, visiblement oui j’en demande trop.

A quoi bon avoir autant de relation en même temps, si c’est pour ne jamais avoir ce que j’ai envie d’avoir ? A quoi bon avoir ces hommes si au final je me mets à la disposition de tout le monde mais qu’aucun ne se met à la mienne ? Et là ça me frappe, c’est évident. Je suis bel et bien le problème. Je suis incapable de prendre soin de moi lorsque ça implique une autre personne. Je me relègue toujours au second plan. J’essaye de me rassurer en me disant que si je me rends disponible pour eux, c’est aussi parce que j’en ai envie. J’ai envie de coucher avec eux donc je fais tout pour que ça se fasse. Mais au final, moi quand j’ai envie d’eux, et qu’ils le savent, est-ce qu’ils font tout pour être avec moi ? Non, parce qu’ils ont leur vie, et que je ne suis pas centrale. Alors que moi je les mets au centre. Mais du coup, suis-je le souci ? Est-ce que le problème c’est que je les mets au centre de mes préoccupations ou que eux ne le fassent pas du tout ? AH ! Vous voyez tout le nœud du problème ? C’est insupportable de réfléchir tout le temps, autant. Je vous fatigue ? Mais imaginez moi, à longueur de journée, c’est ça dans mon esprit ! J’ai besoin de me vider la tête.

Je prends mes chiens, je sors, et je vais me promener. En quelques minutes, je sens le sourire me revenir. Je me force à ne penser à rien, à ne faire qu’admirer la nature qui m’entoure. Je suis bien, je revis, je respire. Voilà encore un parfait exemple de moi, très bien, seule. La seule personne qui peut me tendre, c’est moi-même, et j’ai appris avec les années à ne plus me tendre toute seule. Je marche seulement, je joue avec mes chiens, je leur parle car je sais qu’ils me comprennent. Vous me prenez encore pour une folle ? Vous n’êtes pas au bout de vos surprises. Au bout de 45 minutes, je reviens à la maison, un peu essoufflée. Mon mari me demande ce que je veux manger ce soir. Oh, trop mignon. Non, traduction « qu’est-ce que tu peux me faire à manger ce soir, on a quoi dans les placards ? » parce que c’est moi qui fait les courses la plupart du temps, donc il ne peut pas savoir ce qu’il y a à manger, et plutôt que d’avoir utilisé le temps où j’étais en promenade pour regarder, il a attendu que je revienne pour me demander. Tellement plus simple pour tout le monde n’est-ce pas ? Je sens la tension me remonter dans les épaules, puis je respire. Ma promenade m’a aidé, le but est de continuer comme ça. Je ne relève pas ce qu’il me dit, et je fais ce que je dois faire, sans lui en tenir rigueur. En gros, je lâche prise de mes émotions, et j’essaie d’ignorer tout ce qui pourrait m’énerver.

Avec tout ça, je ne reregarde mon portable que tard dans la soirée. Et là je vois un message de l’Italien, qui me dit « j’ai pensé à toi pendant tout ce temps. Plus le temps passe, plus j’ai envie de toi. Je peux te dire que quand on va se revoir, tu vas avoir ce que tu mérites ». Bon, prenez ça comme vous le voulez, mais moi, je suis tombée en humidité instantanément. Voilà aussi pourquoi je résiste pas, c’est trop facile de m’exciter en fait. Donc tout cet énervement, cette déception que je ressentais avant la balade, tout s’est envolé. C’est bien beau de se plaindre, mais pour rien encore une fois, n’est-ce pas ? Alors je lui réponds que moi aussi, j’ai envie de lui. Que j’ai envie de voir ce que ça donne, le sexe avec un italien. Il rit et me dit que je serais pas déçue. Mais quand ? Aucune idée. Vous voyez la meuf qui se plaint pendant 50 pages que personne n’est à sa disposition mais lorsqu’on lui propose d’être à sa disposition et de donner une date, dit « aucune idée » ? Coucou, c’est Bianca ! C’est tout le paradoxe d’être moi ça. Il me dit qu’il fait la fermeture du restaurant le vendredi soir. Je ne vois pas trop le rapport donc je lui réponds « ah ? » parce qu’à moins qu’il ait envie qu’on se rejoigne au restaurant je ne vois pas tr… Le message suivant « oui, on aura le restaurant entier rien que pour nous ». Il veut que je le rejoigne au restaurant ?! Il veut qu’on couche ensemble là-bas ? Mais bordel, pourquoi suis-je autant séduite par la proposition ? Je lui réponds que ça peut être une idée. Je sais que je vais devoir m’occuper par contre, jusqu’à la fermeture. Jusqu’à que tous ses collègues soient partis. A mon avis, on est sur un petit 1h du matin, facile. Alors, ni une ni deux, j’organise une sortie au bar avec des copines. Comme ça, je le rejoins dès qu’il est dispo, un peu éméchée sans doute, histoire de me désinhibée un peu. Moi alcoolisé, vous avez pas idée de l’autre personne que je deviens. Plus d’anxiété, plus de peur, plus de gêne. Comme tout le monde vous allez me dire ? Sauf que moi, mon but dans la vie serait d’être la personne que je suis lorsque je bois de l’alcool. C’est d’une tristesse dit comme ça !

Nous sommes bien vite vendredi soir. Je m’apprête, je mets un short, puis un autre, vous connaissez la chanson. Incapable de savoir comment m’habiller. Je me maquille, j’ai l’impression d’avoir mis le paquet et une fois dans le bar, j’ai l’impression de ne rien avoir mis du tout, comme d’habitude. Je ris avec mes amies, essayant avec beaucoup de mal de ne pas regarder mon portable toutes les 30 secondes pour voir si l’Italien m’aurait donner le feu vert. Et je guette en même temps un message du Collègue, un truc qui me fasse dire « non mais il te suffit, tu n’as pas besoin d’un troisième homme », mais rien de ce côté-là. Par contre, à 1h30, alors que le gin me montait bien correctement à la tête, je reçois le message tant attendu « dans 5 minutes il n’y aura plus personne, t’es toujours partante ? » Je me concentre, et je lui réponds que oui. J’ai déjà regardé à l’avance le temps que je mettais entre le bar et son restaurant, et c’était 12 minutes exactement. Vue mon état d’ébriété, je table plus sur 15 minutes. Je dis à mes copines que je veux rentrer, je suis fatiguée. Elles me regardent comme si je venais d’annoncer que je me présentais à la présidentielle. Ce fut compliqué de les convaincre, mais finalement elles me laissent partir, et je vois dans leurs yeux qu’elles ne sont pas dupes. J’espère que le lendemain, elles oublieront tout ça dans leur sobriété.

Je fais la route sans prêter attention à ce qu’il se passe autour de moi. Je suis focus à aller au restaurant, et je ne regarde pas toutes les personnes que je croise. Il serait de toute façon trop dur pour moi de les fixer, car je me rends compte que je suis sacrément alcoolisé, bien plus que je le pensais. J’espère secrètement que la marche va me faire du bien, tellement secrètement que je me répète à voix haute tout le trajet « la marche va me faire du bien ». La folle du village, le retour. J’arrive devant le restaurant, tout est éteint. Bah oui, normal, c’était le but en fait. Je regarde mon portable, sur le point de taper « je suis là », mais une porte devant moi s’ouvre. L’Italien est appuyé contre le linteau, d’un air complètement nonchalant, et m’attend avec un sourire. Je pouffe de rire (oui, quand je suis éméchée, je pouffe), et je m’approche. Il me laisse passer sans pour autant se décaler, ce qui m’oblige à le frôler, n’étant pas complètement sûre de mes appuis en plus de ça. Je vois que la lumière est tamisée, les tables sont bien rangées, propres, et le bar à pizza à gauche est nickel.

J’enlève mon manteau, et me retourne vers lui. J’ai à peine le temps de le voir qu’il est déjà sur moi, en train de m’embrasser comme la première fois. Je m’enivre de son odeur, et lui rend son baiser. Nos mains deviennent baladeuses, et on se touche pour la première fois. Je touche son dos, ses fesses et revient vers son sexe. Lui a une main dans ma nuque pour garder ma tête contre lui, et l’autre me frôle la poitrine et me saisit les fesses. Il gémit de plaisir, et moi je souris, pleine de provocation, encore plus qu’en temps normal avec la dose d’alcool. Il voit mon sourire, lève un sourcil « tu crois que tu contrôles tout là ? » Je hoche la tête, et pouffe encore un peu. « Je vais te montrer comment ça se passe avec un italien ». J’allais répondre « ah bon ? » mais je n’ai pas eu le temps. Il me saisit à la taille, me pousse vers la gauche, et me soulève pour me poser sur le bar à pizza. De là, il m’enlève mon short à une vitesse fulgurante, et je suis bientôt les fesses nues, sur le bar, et lui entre mes jambes. Il m’écarte les jambes sans cérémonie, et commence à passer sa langue délicatement dans tous les recoins possibles et imaginables. Je me tiens au bar, submergée de plaisir et d’excitation. Je gémis, comme lui gémissait plus tôt, et je me concentre sur le va et vient de sa langue sur mon clitoris gonflé. Soudain, explosion de plaisir encore plus intense, à sa langue vient se rajouter un doigt, puis deux dans mon intimité. Je ne sais plus où me mettre, quoi penser, quoi dire, je suis sous l’emprise du plaisir seul. Je le sens qui s’arrête et je le regarde. Il a un sourire narquois, visiblement très fier de lui « alors, c’est qui qui commande ? » Je lui souris et répond « si je réponds toi, tu continues ? » Il lève un sourcil « ah, tu continue de faire la maline ? Je me doutais bien que ce ne serait pas si simple avec toi ». Je lui saisis les cheveux pour tirer sa tête en arrière. En y repensant, je ne sais vraiment pas pour qui je me prends. « Rien n’est simple avec moi. Tu penses avoir le contrôle, mais tu ne l’as jamais vraiment » je lui murmure à l’oreille, ses cheveux entrelacé dans mes doigts. Alors je saute du bar, je m’attarde à peine quelques instants sur son visage choqué par autant de provocation en moi, et je m’agenouille devant lui. Il est temps de faire ce que je sais bien faire. Je lui baisse son pantalon, et le touche, le lèche, le caresse. Je me sers de mes deux mains, de ma langue, de ma bouche, de mon regard. Je le vois d’abord sourire, surpris de ma prise de décision, puis je l’entends gémir, soupirer. Je fais bien mon travail.

Délicatement, il me prend la tête et la retire. Il se recule, et me regarde, comme étonné et excité à la fois. Je m’essuie la bouche (super sexy n’est-ce pas), et je lui demande ce qu’il a. « Je ne m’attendais pas à ça », et à quoi il s’attendait au juste ? Il me répond qu’il me pensait plus passive. Très drôle, le Collègue m’avait dit pareil. Je cache juste bien mon jeu. Et je suis éméchée, donc d’autant plus. « Et tu comptes rester là à me regarder ? Me dit pas que c’est déjà fini ? » Non mais on est d’accord, vous avez vu les couilles que j’ai quand j’ai de l’alcool dans le sang ? Sans ça, je serai restée comme une potiche là, à attendre qu’il fasse le premier pas. En cet instant, je n’avais qu’une envie, qu’il me prenne, sur une table, contre le mur, sur le sol, peu importe. Et je vois dans son regard qu’il en avait aussi envie. Alors il vient vers moi, enlève son T-shirt et se penche pour récupérer son jean et une capote dans la poche. Ah merci, au moins lui il achète lui-même ses capotes, pas comme l’autre. Il l’installe sur son pénis, et je ne peux m’empêcher de le comparer au Collègue. Pas à mon mari, qui est complètement intouchable dans ma tête. Je pense que son sexe est plus fin mais plus long que celui du Collègue et au niveau du corps, on est sur la même corpulence, peut-être plus de muscle sur le haut du corps et moins sur le bas. En bref, il a pas les fesses du Collègue. Mais en cet instant, peu m’importe.

Il s’approche de moi, me pousse doucement sans me lâcher du regard vers la table la plus proche. Là il me soulève, m’assoit dessus, et toujours sans enlever ses yeux des miens mais en se mordant la lèvre, il me pénètre. Autant vous dire que ça rentre sans problème. Il va doucement au début, pour vraiment regarder mon visage et mes expressions. Sauf que moi, du doucement, j’en veux pas. Je m’appuie sur la table avec mes bras, et je lève mes jambes, les passe autour de lui et le sert pour qu’il s’enfonce plus profondément en moi. Il est déséquilibré et s’appuie sur la table. Je vois encore son regard surpris, il est bien plus expressif que le Collègue. Mais il sourit, et me dit « c’est ça dont t’as envie ». Je pouffe (et oui, encore une fois), et je lui dis que oui. Alors il me saisit les fesses et les hanches et me prend beaucoup plus vite et fort qu’au début. Je gémis, je jouis, je profite du spectacle de cet homme beau et musclé qui me prend. Je le regarde, je lui souris, et lui sourit dès qu’il arrive à m’arracher un cri un peu plus aiguë. Il se retire, et me retourne avec brutalité. Est-ce que j’aime ça ? Oui. Je suis allongée sur la table, et là, il me prend encore. Je sens la table bouger à son rythme et me dit que ce serait drôle si elle cassait. Ca, c’est mon cerveau de personne alcoolisé qui parle. La Bianca elle se fait prendre comme elle aime, mais non, elle imagine la table en train de casser. Je suis au paradis du sexe, et j’entrevois le fameux septième ciel dont on m’a si souvent parler. L’Italien a toujours ses mains sur mes fesses, il me prend tantôt en me saisissant les hanches, et tantôt en me mettant des claques pour m’arracher un cri supplémentaire. Il finit par me relever, me retourner, toujours avec une certaine brutalité et m’embrasse. Il me dit qu’il ne va pas tenir plus longtemps, je l’excite trop. Il me dit qu’il veut voir mon visage pendant qu’il jouira en moi. Alors il me pousse jusqu’au mur du fond, contre la rambarde d’escalier. Je m’accroche à celle-ci, il soulève mes deux jambes et me pénètre de nouveau. Je le regarde droit dans les yeux, ne le lâche pas, ne lui fait perdre aucune miette du plaisir qu’il me procure. Et alors je sens l’extase s’emparer de lui, pendant qu’il lâche des gémissements rauques. Un dernier soubresaut, et c’est terminé.

Nous sommes à bout de souffle, et on regarde autour de nous l’entendu des dégâts. Il est 2h30 du matin, et il va falloir tout relaver, et reranger. On commence déjà par se rhabiller. Plus un mot n’est échangé, comme avec le Collègue. En même temps, que dire de plus ? On s’est déjà tout dit de part nos cris. Je l’aide à ranger, à nettoyer. Une fois la tâche terminée, il éteint le peu de lumière qui était resté allumé, et m’invite à sortir. Une fois dehors, l’air me parait froid, avec la chaleur qu’on avait mis à l’intérieur. Mais cela me fait du bien. Je ne me sens plus trop éméchée, tous ces efforts m’ont fait redescendre mon taux d’alcoolémie. Je vais quand même rentrer avec le taxi, de toute façon je n’ai pas ma voiture. La rue est déserte et je le regarde avant qu’on se sépare. Il me regarde aussi, regarde de chaque côté de la rue, regarde en l’air les fenêtres. Tout semble paisible et désert. Alors il m’attire contre lui et m’embrasse. Il me caresse la joue, et me souhaite la bonne nuit. Bien un truc d’italien ça. Alors je m’éloigne, je commande mon taxi et j’attends. Je me sens bien, je me sens complète, je me sens vivante une fois de plus. Comment voulez-vous que j’arrête, si à chaque fois c’est si bon que ça ? Si à chaque fois je me sens autant vivante ? Impossible. Dans ma tête, j’essaye de comparer le Collègue et lui. Niveau performance, c’est plutôt pareil les deux me font du bien d’une façon que j’aurai jamais imaginé. Mais avec le Collègue, on a cette connexion que je ne ressens pas avec l’Italien. Peut-être cette toxicité qui change tout, cet attachement nul et inutile à lui.

Je rentre chez moi, et me douche directement. Mon mari est en soirée aussi et n’est pas rentré. Je me couche dans les draps, satisfaite de ma soirée. Je m’endormirai ce soir-là, sans penser à aucun homme, mais en pensant simplement à moi, et à mon plaisir.

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