Chapitre 6

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Non mais sérieusement, elle écrit encore des chapitres Bianca ? Elle en a pas marre de faire n’importe quoi dans sa vie ? Coucou, je suis heureuse aussi de vous retrouver mes chers lecteurs ! Et non, je n’ai pas fini de faire de la merde dans ma vie, croyez-moi, je pense que je ne fais que commencer. L’autre jour, je me suis imaginée en train de coucher avec mes amants en étant enceinte de mon mari, dans le plus grand des calmes, et sans que ça ne me pose aucun soucis. Donc bon, je pense qu’on peut dire que je ne m’arrêterais pas avant d’avoir touché le fond du fond. Espérons simplement que lorsque j’aurai touché ce fond, ce ne sera pas mon mari qui en aura fait les frais. Vous n’y croyez pas ? Pourtant vous avez bien vu que je fais tout pour qu’il ne se doute de rien, donc pourquoi ça changerait ? Je sais que dans l’adultère, il y a deux teams, ceux qui pensent qu’en gardant le secret, en mentant et en n’avouant jamais, on trompe sans cesse la personne. Et ceux qui pensent que quitte à avoir tromper, à avoir salis la relation, pourquoi en plus faire souffrir la personne en lui avouant le tout. Vous l’avez compris, je fais partie de la deuxième équipe. Je pense que je fais n’importe quoi, mais pourquoi j’infligerai mes bêtises à mon mari, sous couvert d’honnêteté ? Non, justement, je veux que cette histoire me ronge et me ronge moi seule jusqu’à la fin de mes jours, et que lui, il vive sa meilleure vie sans jamais avoir le moindre soupçon. Car il mérite cette vie belle et sans nuage, il la mérite vraiment. Et là, vous me dites « si tu pensais vraiment ça tu le quitterais pour qu’il soit avec quelqu’un mieux que toi » et je suis tout à fait d’accord. Mais il souffrirait tellement aussi dans la rupture, comment lui faire ça ? Je ne peux pas lui briser le cœur, c’est plus fort que moi.

Bon et avec ces petites confessions, bien sûr que je vous écris car il y a une suite à notre histoire. Vous devez vous dire « c’est bien rythmé dis donc, un coup le Collègue, un coup l’Italien » et dites-vous que je n’y suis pour rien, je ne le fais même pas exprès. Mais effectivement, on va parler du Collègue aujourd’hui. Déjà parce que comme la dernière fois, j’ai plus eu de nouvelles de l’Italien. Comparé au Collègue, j’ai pas de compte-rendu et pas de questions après notre aventure. Certainement parce qu’il est moins en imbu de lui-même et qu’il a pas besoin d’entendre à quel point il a été formidable pour se faire mousser. Bref, après 10 jours de silence (10 jours pendant lesquels j’ai vu l’Italien, heureusement, sinon ça m’aurait paru tellement long), le Collègue est sorti de son mutisme, et m’a envoyé un message. Mais il a fait comme je déteste, il m’envoie un message, pour ensuite me répondre 2h plus tard, et me laisser patienter comme ça. Donc moi je vis des montagnes russes, en mode « oh, il pense à moi » et ensuite « ah bah non ». Après, enfin et parce que j’insiste un peu, on arrive à avoir une conversation, il me demande si j’ai eu envie de lui pendant notre semaine de boulot. J’ai répondu oui. Il m’a répondu « pourquoi t’as rien dit ». Toujours pareil mon gars, j’ose pas, ok ? Sauf qu’il en est pas resté là. Accrochez-vous bien, je me suis faite grondée. Non mais on y croit ça ?

Je vous explique. Je le charrie en lui disant qu’il aurait dû me dire que sa femme a été absente une semaine, et qu’il ne m’a pas invité. Il me répond « bah t’as pas demandé ». Je lui dis que vue que ça se passe chez lui et que je ne suis pas censée être au courant que sa femme était absente (je l’ai appris au boulot au cours d’une conversation entre collègues) ce n’est pas à moi de m’inviter chez lui. Là on est d’accord non ? Vous aussi, vous vous invitez pas chez les gens non ? Bon, vous me rassurez (je suis folle au point de croire que vous me répondez réellement, c’est de mieux en mieux…) Il me répond que si. Juste « si ». Déjà, on se calme (oui, je me sens agressée par peu de choses au final). Ensuite je lui réponds « bah non » comme une gamine. Et là, accrochez-vous bien, il me dit « c’est à toi de me dire quand t’as envie, c’est pas toujours à moi de faire le premier pas ». Hop là. Vous le ressentez ? Non ? Non mais vraiment pas ? Il me gronde là, réveillez-vous. Bref, ça m’énerve, je lis le message par notification mais ne l’ouvre pas. Je ne lui réponds que 4h plus tard, une fois calmée et une fois que ça me passe au-dessus de la tête (bon au-dessus mais pas très haut hein, genre 2 ou 3cm tout au plus…), et je lui réponds « oui c’est vrai, mais j’ai peur de déranger ». Comme ça je prends les choses à la légère, je lui donne raison, mais je me justifie aussi. En bref, j’essaie de l’amadouer pour qu’il comprenne que je suis une petite chose fragile pleine d’angoisse qui a besoin que l’homme prenne les devants, et qui en a besoin pour son égo. Sauf qu’il me répond « non vraiment pas », pour dire que je ne dérange pas. Et fin de la conversation, terminé au revoir, à dans 3 jours. Vous me direz que ça se trouve lui aussi il a besoin que je fasse le premier pas pour son égo. Ce n’est que justice d’avoir de l’égalité. Mais lui, vue toutes les histoires qu’il doit avoir, croyez-moi, il a pas besoin de gonfler son égo. Mais c’est vraiment angoissant pour moi d’être la première à lui envoyer un message. Là, à l’heure où je vous parle j’aimerai amorcer la conversation, mais j’ai carrément une boule dans le ventre de stress à l’idée d’envoyer un message, de me prendre un vent, de me prendre un « non », d’être ridicule, d’avoir l’air d’être désespérée dès qu’on ne se parle pas. C’est fou hein de réfléchir autant ? Ça c’est quelque chose qu’il ne comprendra jamais. Ça serait le genre de mec à me répondre « mais non », comme mon mari quoi. Encore des similitudes. D’ailleurs je vous ai dit qu’ils avaient la même coupe de cheveux maintenant ? Coïncidence ?... Oui totalement, mais c’est drôle non ?

Donc voilà, j’ai l’impression que ça y est, on a déjà dépassé la magie du début. Je pense qu’il m’a pour acquise et qu’il n’en a plus rien à faire de moi. Que je suis là s’il a besoin, mais encore une fois je suis un peu le dernier recours. Et moi je suis là, à lui courir après comme une débile. Mais parce que j’aime nos rendez-vous et je n’ai que lui. Et l’Italien certes. En vrai, je pense que si l’Italien me donnait plus d’attention, j’en aurais rien à faire du Collègue. Bien sûr, il y aurait toujours cette attirance entre nous mais je ne passerai pas des journées où il ne me parle pas et où je suis seule à penser à lui et à imaginer des scénarios avec lui. Seulement voilà, je suis la championne pour choisir des hommes qui n’en ont rien à faire de mes états d’âme. Enfin je choisis des hommes, lol comme disent les jeunes, on est bien d’accord que je n’ai choisi personne dans l’histoire et qu’ils me sont tombés dessus comme un coup du destin ? Je me suis pas mise sur une application de rencontre et je ne me suis pas dit « couchons avec d’autres hommes ».

On ne parle plus pendant 3 jours et je ne suis pas au travail pendant ces trois jours. Quand je reviens, je décide de revenir avec une tenue que j’affectionne particulièrement, une combishort, des collants à motif parce que le froid, ça va bien 5 minutes. J’ai envie de me sentir belle et attirante. Si lui ça ne lui fait rien, je m’en fiche car moi au moins je me sentirais bien. Sauf que c’est toujours dans ces moments-là, ces moments où on reprend confiance en soi, où on décide de s’en foutre que ces mecs le ressentent et reviennent. Parce qu’ils ne veulent pas vous parler tout le temps, ou être là pour vous, mais ils ne veulent pas vous perdre pour autant. Donc ça s’appelle de la manipulation. Oui, oui, j’en ai conscience et je me laisse faire parce que je ne veux pas que ça s’arrête. Mais oui, arrêtez de me hurler dessus, je me fatigue aussi ne vous inquiétez pas. Donc j’arrive toute pimpante au travail et je reçois direct un message. On discute, on s’excite, ça faisait longtemps. On se retrouve seuls dans une pièce, on se lance des regards, on s’excite de vive voix tout en restant discret. Sauf qu’on ne reste pas seuls longtemps. Il me montre des anciennes photos de lui avec différentes coupes de cheveux. Et Ohmaïgad (toujours mon merveilleux anglais), le canon que c’est. Il est très bien avec sa coupe actuelle hein, mais si je l’avais connu à l’époque de ces photos, j’aurai encore moins résisté. Bon je ne lui dis pas comme ça bien sûr. Et sur le coup je ne dis même rien du tout.

Et puis après, impossible de rester seuls et de se retrouver dans les toilettes. Hyper frustrant. Donc on rentre chacun chez nous. Je prends cependant mon courage à deux mains et lui envoie « la coupe de cheveux ? Hyper bg ». Et il mettra sept heures à me répondre. SEPT HEURES. Non mais comment voulez-vous que je veuille faire le premier pas quand je passe sept heures à me torturer en me disant que je n’aurais pas dû lui envoyer ce message, que je fais n’importe quoi, que je suis ridicule ? Et attendez, la réponse au bout de sept heures « ah ouais, tu préfères ? » donc moi, toute gentille et mignonne, je le rassure, je lui dis que j’aime les deux. Il me répond, et j’espère que vous êtes bien accroché : « oui ». Et fin de la conversation. Ah mais oui, mais on est sur des échanges de qualité là, je vous dis pas. C’est pour ça que je pense qu’il se lasse de moi. Ca y est, il a vu ce qu’il y avait à voir, on a couché deux fois ensemble (je ne compte pas toutes les fois au boulot car pour moi ce n’est pas vraiment coucher ensemble), il a fait ce qu’il y avait à faire et terminé. Il me garde sous le coude, au cas où il ait vraiment envie à un moment et que personne d’autres n’ait été dispo. Le lendemain, je partais plus tôt du travail et il m’envoie un message directement « t’es partie ? » ce à quoi je réponds, oui, tu voulais que je reste ? Et lui me répond un genre de oui noyé dans un autre message, si bien que je ne suis toujours pas sûre aujourd’hui que ça voulait vraiment dire oui. On parle de nouveau, on s’excite de nouveau. On s’endort, on reparle le matin avant d’arriver au travail, et on s’excite de nouveau au travail. Et là ça y est, une brèche s’ouvre, on a l’opportunité de se retrouver tous les deux.

On fonce aux toilettes, comme d’habitude. Mais il a des soucis. Quelque chose au travail s’est mal passé pour lui, et je le sens tendu. Il a envie de baiser pour se vider la tête, il n’a pas envie de moi à proprement parler. Et je le ressens. On s’embrasse, sans langue. On se déshabille, on se touche. Il bande moins que d’habitude. Il met le préservatif. Je ne raconte pas ça rapidement hein, c’est juste que ça va aussi vite que ça. Il m’indique les toilettes d’un signe de tête. Moi comme toujours, comme je suis pas dans sa tête et que je suis pas sûre de moi, je ne pige rien. Donc il me conduit aux toilettes, je me penche et lui offre mes fesses. Il tente de s’insérer, mais je sens qu’il y a un problème. Il n’est pas aussi dur qu’il a pu l’être. Et je mets ça sur le compte de ses soucis au travail, refusant de penser que je ne l’excite plus tout simplement. Il me prend, il ralentit, il accélère. Plusieurs fois il sort, et on galère pendant de longues secondes à la remettre dedans, toujours à cause du même soucis. Je bouge, comme à mon habitude, bien que les jambes tendues et penchée en avant, j’ai pas une marge de mouvement énorme.

Il me demande si je veux qu’on filme. Ouais ça me plairait mais je savais que la lumière des toilettes ne seraient pas à mon avantage. Bon je vais vous confier un secret sur moi… Je suis blanche. Je ne sais pas comment vous m’imaginiez, noire, bronzée, rose, aucune idée, mais non, je suis blanche. Mais genre très blanche. Et les toilettes sont blancs. Et mes fesses, n’en parlons pas. Donc là, sur la vidéo, je suis un cachet d’aspirine. Je n’ai rien contre les peaux blanches hein, c’est très jolie et ça a son charme. Mais désolé, j’adore les peaux bronzés moi. Et moi bronzée je peux vous assurer que ça change la donne ! Bref, il film juste son sexe entrer dans le mien avec mon portable. Ensuite il le repose, et après quelques allers-retours il s’arrête, se retire. Moi je me retourne, je le regarde. Encore une fois, il ne dit RIEN. Je comprends quand je le vois enlever la capote qu’en fait il a fini. Donc je me rhabille. On ne dit rien (faudrait compter combien de fois je dis ce mot « rien » dans ce texte), on se regarde à peine, et je pars. Vous ressentez vous aussi, cette gênance ? Je vous ai habitué à des histoires hyper excitante et là, que ça ? Et oui, le sexe c’est pas toujours parfait et tout rose, j’en ai conscience. Je vaque à mes occupations, je fais plein d’aller-retour et je reçois un message une demi-heure plus tard pour me demander si j’ai regardé la vidéo. Avec tout ce que j’ai fait au travail, j’avais complètement oublié. Pour vous dire à quel point le coup était mémorable. Le pauvre, s’il savait. Non mais vous vous rendez compte, je le plains maintenant !

Donc je regarde la vidéo. Bon au début c’est classique de toute vidéo, un cul bien blanc, un sexe qui rentre, bon, rien d’incroyable. Et là, un détail vient rendre cette vidéo excitante au possible : le bras et la main du Collègue, qui ne tient pas le portable bien entendu, passe dans le champ de vision, le long de ma fesse, puis sur mon dos, pour me saisir et me prendre un peu plus fort. Et la vision de cette main que je trouve excitante en temps normal, sur mon corps, j’adore. Donc finalement, pas si mal la vidéo. Sachant qu’il n’y a aucun détail qui me rende reconnaissable ou qui le rende reconnaissable lui, je me permets de lui envoyer sans problème. Il me dit qu’il la trouve bien, il pensait qu’elle serait ratée à cause de l’ombre du portable. Je lui réponds que je la trouve bien aussi. Il me demande si j’ai aimé. Bianca la gentille, oui j’ai aimé, mais j’en voudrais plus. Voilà, on coupe la poire en deux, on ment pas totalement, on crée une ouverture. Il me répond qu’il n’a même pas totalement fini. Apparemment, et je cite, la capote le collait trop et il avait peur qu’elle s’enlève ou que ça déborde. LOL. Et moi je lui répond, frustrée comme jamais « non ça risque rien » parce que bordel, c’est quoi cette excuse ? Donc voilà, moi qui dans ma tête étais la fille avec qui il éjaculait facilement, avec qui il ne pouvait s’empêcher de le faire (alors que j’avais dit que je prenais ces informations avec des pincettes vous vous rappelez ? Bah elles sont petites les pincettes…), je n’étais finalement pas mieux que les autres, reléguée au même plan.

Mais je ne sais pas s’il se rend compte qu’il n’avait tout simplement pas la tête à ça. En tout cas il ne l’avouera jamais. Il préférera me remettre la faute dessus, parce qu’avec moi on est obligé de mettre des capotes. Comme si j’allais me pourrir la santé en m’infligeant des hormones juste pour coucher avec lui. Bon, j’y ai pensé, certes, mais jamais de la vie. J’en ai fini avec les hormones et c’est très bien comme ça. Cette fois-là, et on le remarquera encore, dans les toilettes, ce n’était vraiment pas terrible. Je n’étais pas à l’aise, il ne me semblait pas à l’aise, il n’avait pas la tête à ça, le sexe non plus donc on s’acharnait pour rien. J’aurai aimé l’aider, parce que vraiment je suis une personne qui est une éponge émotionnelle et je ressentais son mal être. Mais je ne suis pas sa femme, je ne suis pas avec lui, ce n’est pas mon mec, donc pas mon rôle. Je n’ai pas à m’occuper de lui.

Barbante cette histoire vous ne trouvez pas ? Mais au moins, j’ai la vidéo. Que je peux regarder quand il me manque. Que je ne regarde pas parce qu’elle ne me rappelle pas un super souvenir. Ou alors que je regarde juste pour voir sa main sur mes fesses. Comment se fait-il que ce soit plus excitant que l’acte en soi ? C’est bien un truc de fille ça, être plus excitée par des mains que par du sexe. Heureusement que j’ai eu un super coup avec l’Italien récemment, pour me permettre de ne pas être en énorme frustration sexuelle après ce coup aux toilettes. Et heureusement que mon mari fait de son mieux pour me satisfaire aussi. En fait je suis en train de me demander, est-ce que je ne serai pas un peu nymphomane ? Genre je couche quand même facilement 5 à 6 fois par semaine et ça ne me suffit pas. Y’a un souci non ? Bon, je m’en occuperai plus tard, chaque chose en son temps. On finit la conversation sur le fait que je l’invite chez moi la semaine suivante, car je suis absente au travail et le seul jour où je serai présente, lui sera absent. Je lui dis qu’on va pas se voir pendant une semaine, sauf s’il veut venir chez moi jeudi. Il me répond « ouais on verra ». OUAIS ON VERRA. Non mais super, on adore ce genre de réponses, merci. Ça m’a énervée, je n’ai pas répondu. Peut-être que notre dernière fois ensemble dans les toilettes l’a tellement déçu qu’il ne veut plus. En même temps, ça m’a déçu aussi, mais j’aime les challenges moi. On ne s’est plus reparlé pendant 5 jours.

Et boum ! Tout s’inverse à notre conversation suivante. J’ai l’impression d’être bipolaire ou du moins lunatique. Il m’écrit mercredi soir à 23h. Moi j’ai déjà éteint mon portable et je dors. Le lendemain matin, je vois ce message et je réponds par politesse, persuadée qu’il ne va pas me reparler car la nuit est passée par là et son envie de me parler, probablement aussi. Et bien détrompez-vous, il m’a répondu et on a parlé toute la matinée. Il m’a fait remonter mon égo, comme d’habitude, en me disant qu’il avait envie de moi, pas de baiser tout court, mais vraiment de moi. On a parlé des dernières fois, de ce qu’on avait aimé, de comment on s’était excité. Puis il m’a dit qu’il avait envie de me faire l’amour et non pas me baiser. Là je me suis retrouvée con devant mon portable. Moi qui avait toujours dit que ce n’était que de la baise avec mes amants, qu’est-ce qu’il venait de me dire lui ? Je lui demande quelle différence il y a pour lui entre les deux. Il me répond que faire l’amour on y va moins fort, on se caresse, on s’embrasse. La baise, c’est pour démonter l’autre. Je reprends ses douces paroles hein, aucun mot n’est de moi, c’est un sacré poète vous voyez. Et vous devinez la suite ? Je le trouve touchant. Je suis vraiment incorrigible. Mais bon ça me rassure en même temps car pour moi, faire l’amour implique de l’amour, ce que je ne ressens pas du tout pour lui. Donc finalement, pas de soucis à « faire l’amour » à sa façon.

On se dit qu’on a envie de se voir, qu’on a envie l’un de l’autre, que c’est frustrant car le seul moment où il serait dispo, je ne le suis pas. Donc je reste toute la journée avec cette conversation en tête, on parle de nos fantasmes, et visiblement on a le même qu’on ne pourra jamais réaliser. Je ne sais pas si je vous le dis… Bon aller, on est entre nous, mais ne le répétez pas hein ! Je fantasme qu’il me prenne et que pendant ce temps, je regarde mon mari qui lui se touche ou se fait faire une fellation en fonction de son envie. Que ce soit d’autres personnes qui nous baisent mais qu’on ait d’yeux que l’un pour l’autre. Et le Collègue, son fantasme c’est de me prendre devant mon mari par soucis d’égo, pour lui montrer comment il me fait kiffer par rapport à lui. Bon chacun sa façon d’appréhender les choses hein. Mais au final, l’action reste la même, et ça sera impossible. Croyez-moi, j’ai déjà soumis l’idée à mon mari et il est pas chaud. Bref, on est plus frustré que jamais, et je lui propose de venir le soir, mais il ne sait pas quel alibi inventer pour sa femme. Je vais pas me mettre à lui trouver des excuses en plus, ça suffit. Donc je passe la journée, en restant persuadée qu’il ne viendra pas, pour ne pas être déçue et parce que je le connais. Quand c’est trop compliqué comme ça, il m’ignore jusqu’au lendemain pour finalement me dire « déso j’étais pas dispo ». Non sans blague ! J’avais pas compris tiens ! Et comme j’aimerai vous donner un retournement de situation et vous dire « devinez quoi, il est venu » Mais… Non. Il m’a envoyé un message (ça change) pour me demander ce que je faisais le soir. Déjà, hyper drôle sachant que ce que je faisais, c’était l’attendre comme une conne. Ensuite, il me demande si je suis disponible pour qu’on s’envoie des photos, qu’on s’excite et qu’on se touche par téléphone interposé. Donc j’ai compris le message, il ne viendra pas.

Une frustration s’empare de moi, mais vous n’avez pas idée à quel point. Je fais ce qu’il m’a demandé, et lui m’envoie des vidéos de lui sous la douche. Ca rend la chose encore PIRE pour moi, car je le vois nu, et sacrément excitant. J’arrête tout, je vais dormir, essayant tant bien que mal de ne penser à rien. Impossible bien sûr. On reste donc sur cet épisode, et finalement on ne se revoit que la semaine suivante. Rien de tangible, rien ne s’exprime à travers nous. On est juste deux collègues, avec des relations banales, normales. Puis arrive le week-end, le long week-end (merci la France et ses jours fériés). Je vous spoil d’avance, on ne se verra pas ce week-end-là. Mais on a parlé. On s’est envoyé des photos, moi en train de bronzer, lui chez lui. Vous vous demandez sûrement si j’ai beaucoup bronzé ce week-end non ? Je plaisante, je sais que vous en avez rien à faire, mais je vais vous le dire quand même : j’ai pris quelques couleurs, je suis passée de blanc pâle, à blanc crème. Bref, on se redit qu’on aimerait se revoir, qu’on aimerait trouver un temps pour nous. Mais devinez quoi ? C’est quasiment impossible ! Être tous les deux mariés, c’est finalement incroyablement compliqué. Et vous n’allez pas me plaindre hein ? Oh, la pauvre Bianca, elle ne peut pas coucher avec un autre homme que son mari, zut alors ! Non mais oui, je suis d’accord. Et parfois, j’ai l’impression que la vie elle-même (car je ne suis pas croyante) fait tout pour nous mettre des bâtons dans les roues. Certainement pour qu’on arrête tout hein ? Mais non, moi je m’acharne. Moi je veux mon histoire avec lui. Moi je veux sa toxicité, car ça me rend vivante, ça m’excite. Car je pense qu’au final, et peut-être que j’ai un peu la grosse tête de voir les choses ainsi, c’est moi qui ait le pouvoir. Oui, je suis dépendante de lui, oui j’attends ses messages, oui je le laisse jouer avec moi. Mais il y a une chose à savoir sur moi, c’est que malgré tout, j’ai du caractère. Et le jour où j’en aurais marre, que je serais arrivée à mes limites, tout sera terminé. Je suis du genre à terminer les relations sans un regard en arrière, moi. Donc arrêtez de me voir comme une petite chose fragile qui se fait manipuler : je suis une connasse et je le sais, et je contrôle la situation. Je sais que ça vous rassure de me voir fragile, comme si je subissais ce qui m’arrivait, en pauvre petite innocente. Mais au fond de moi, malheureusement, je pense que je ne suis pas du tout innocente et que j’ai pertinemment conscience de tous mes gestes, envies, et actes.

En bref, je n’ai pas pu recoucher avec le Collègue chez moi. Dès que nos emplois du temps s’accordaient un minimum, qui est arrivé pour me faire un petit coucou ? Mes règles, bingo ! Elles ont mis 4 jours de plus à venir hein, sinon c’est pas drôle et sont tombées pile quand on aurait pu se voir. J’ai été très frustrée au début, puis j’ai lâché l’affaire. En fait au bout d’un moment, j’en ai assez de réfléchir. Vous n’y croyez pas ? Bianca qui cesse de réfléchir ? Si, si je vous assure. C’est tellement épuisant que moi-même j’arrive à contraindre mon cerveau de se TAIRE. Alors je m’en remets au destin, à la vie. Si les choses font qu’on ne se reverra jamais, et qu’on ne couchera plus ensemble, et bien soit, j’accepterai. Je n’ai que trop tiré sur la corde de l’infidélité. Si tout doit se terminer pour que je me concentre sur le seul et unique, l’homme de ma vie, et bien tant mieux. Des fois j’aimerai simplement mettre tous ces épisodes derrière moi. Et pourtant je ne fais rien pour tout arrêter. Bien entendu, tant que je croiserai le Collègue au boulot, ça sera impossible, il me plait beaucoup trop. Et il le sait, ce qui rend les choses encore plus agaçantes. Et sexy. Donc si tout doit se terminer, je m’en remets au destin. Mais le destin m’avait réservé d’autres surprises, car à l’heure où je vous écris cette histoire, je suis sur un petit nuage. Parce qu’hier soir, le Collègue était chez moi.

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