Chapitre 7

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Han, le retour du Collègue ! Ouais, et un sacré retour, parce que si vous avez tout suivi, j’étais dans un état de frustration hors du commun à cause de lui. L’avantage, c’est qu’on ne peut pas appeler ça une relation extra-conjugale si elle a lieu qu’une fois par mois voire plus. Ah si, ça change rien ? Ah bon. Zut. Ca va nous faire du bien de revenir sur les sentiers battus, parce que je me suis légèrement égarée au cours des semaines précédentes.

En fait, en m’analysant, je me rends compte que je suis en dissociation complète. J’ai l’impression que j’ai deux vies totalement séparées. Dès que mon mari est absent, je suis seule, célibataire, et je vis la vie que j’entends. Dès qu’il est présent, je suis mariée, attentionnée, et complètement à lui. Enfin complètement… J’avoue qu’à certains instants, le Collègue ou l’Italien restent dans une partie de ma tête… Ils surgissent sans y être invités et je regarde mon portable dans l’espoir d’apercevoir un message de leur part. Ils me hantent en quelque sorte. Ils se sont imposés dans mon esprit et je ne me suis pas protégée, leur laissant porte-ouverte pour m’obséder. Mais ça ne m’empêche pas d’être concentrée sur mon mari, d’être entièrement à lui. J’aimerai parfois pouvoir ouvrir mon cerveau comme une armoire, et retirer ces deux T-shirts qui sont froissés dans le fond, et que je n’aurai plus envie de remettre avant un certain temps. De les mettre tout en haut dans le placard, et d’oublier leur existence jusqu’au prochain rangement. Mais non, c’est malheureusement impossible. Ils restent là, bien en évidence devant moi. Surtout le Collègue, puisque je dois le voir tous les jours. Je dois rire avec lui, le provoquer (mon passe-temps préféré je l’avoue) et pas sexuellement hein, juste le faire chier. Mais en ayant toujours cette idée derrière la tête qu’à n’importe quel moment, il peut m’envoyer un message me demandant de coucher avec lui. Et que je répondrais quasi immédiatement « oui ».

Mais je vous mets un suspens incroyable, puisque tout ce que vous attendez, c’est savoir comment j’ai revu le Collègue. Après ces montagnes russes d’émotion, cette frustration à n’en plus finir, on a enfin réussi à se voir seul à seul. Il m’écrit le mercredi. Toujours pareil, vous connaissez, on y va pas par quatre chemins. Il me demande si je suis disponible ce week-end et je lui réponds que oui. Et heureusement, il me dit que lui aussi est disponible. Parce qu’après, je n’ai plus aucun week-end de libre ce qui me sert le cœur (enfin surtout le vagin) à me dire que si ça se trouve, c’était la dernière fois qu’on se voyait. Bref, il est dispo, je suis dispo, mais on sait tous que ça ne veut rien dire avec lui hein ? A tout moment, ça peut changer. Mais non, dites-vous que le vendredi il me réécrit, en me disant qu’il a envie de moi. Vous vous rappelez des comptes ? Déjà, à chaque fois qu’il m’écrit, je fais +10 points d’égo. Mais si en plus il a envie de moi, alors là, on est direct à +100. Alors que ça se trouve il a juste envie tout court et que je suis sous le coude, on est bien d’accord. Mais je crois que ça y est, je suis passée au-dessus de tout ça. J’ai accepté de ne pas être unique, de ne pas être la seule, j’ai accepté qu’il en voit d’autres et je m’en fou. Parce que moi aussi j’en vois d’autres et au-delà de ça, j’ai mon mari, alors qu’est-ce que ça peut faire ? Bref, il a envie de moi, soi-disant. On se dit qu’on se retrouve le soir. L’après-midi passe, la soirée arrive. Plus de nouvelles.

MAIS NON ? Mais si, je vous jure ! Il va me refaire le coup de me planter à la dernière minute ? Sachant que moi, je suis épuisée en ce moment. Et que j’ai passé ma semaine à attendre des règles qui ne venaient pas (spoiler alerte, je ne suis pas enceinte), que je suis allée aux toilettes toutes les heures pour regarder dans ma culotte s’il n’y avait pas de sang. Je me suis dit qu’avec la chance que j’ai, c’était sûr que j’aurai mes règles pile à ce moment-là. Et bien non, ça aussi, ça m’a laissé tranquille dis donc. Je suis donc seule, chez moi, à attendre. Je me mets un film pour patienter. Je m’endors devant. Je me réveille, je regarde mon portable, toujours rien. Alors, je fais ce que je m’interdis de faire, et je vais voir l’heure de sa dernière connexion. Je me rappelle qu’il a sport le vendredi soir et je vois qu’en fait il n’est plus connecté depuis 18h. Peut-être qu’il ne m’évite pas finalement, peut-être qu’il est tout simplement occupé. Mais je ne vais pas l’attendre jusqu’à 3h du matin non plus… Alors je craque. Je me mets au lit, je laisse mon portable en mode vibreur bien à côté de moi, espérant qu’il me réveillera s’il se décide à me parler…

Je me réveille en sursaut, je regarde l’heure. Minuit dix. Il vient de répondre à mon « tu dors » de 23h : « non et toi ? » Ce à quoi je réponds bien entendu « non », alors que j’ai la bouche pâteuse et que je viens de dormir une heure complètement enfoncée dans mes oreillers. Il me demande si j’ai toujours envie de lui. Heu là sincèrement, j’ai envie de dormir. Mais il faut savoir quelque chose sur moi, lorsque j’ai décidé un truc, je vais jusqu’au bout. On a dit qu’on se verrait ce soir, alors on se verra ce soir, merde ! Je lui réponds que, oui, j’ai envie. Il me rappelle que j’habite loin. Non sans blague ? Et il veut quoi, qu’on se retrouve dans un hôtel à mi-chemin ? Je lève les yeux au ciel d’agacement (oui je suis particulièrement de mauvaise humeur quand on me réveille). Je réponds que oui, j’habite loin, mais que ça se fait. Et là, 5 minutes sans réponse. Dans mon agacement, toute trace de sommeil s’envole. Alors je lui envoie « tu vas pas venir » comme pour me convaincre moi-même en essayant de me persuader que ce serait une bonne chose pour que je puisse dormir, et j’enchaine avec une vidéo de moi nue dans mon lit en lui disant « regarde ce que tu rates ». Et je pose mon portable, me recouche dans mon lit. Je regarde mon corps nu, mon ventre plat pour une fois en une fin de journée, et mon pubis rasé à blanc. J’ai vraiment fait un effort, car il est tout doux, tout bien crémé, tout bien rasé. La plus mauvaise décision de ma vie car la semaine qui a suivi, j’ai fini avec plus de poil incarné que jamais, des démangeaisons, et un pubis plus rouge que mes règles qui finirent par arriver. Donc vraiment, je maintiens mon envie de m’épiler à la cire, si ça peut m’éviter ce cauchemar des poils.

Mon portable vibre, il me répond. Je suis toujours agacée qu’il ne veuille pas faire plus d’effort, et je suis fière de ma provocation avec ma vidéo. Apparemment, pour qu’il daigne venir, il faut lui donner envie, c’est ce qu’il m’avait dit la dernière fois qu’il était allé chez notre ancienne collègue « elle m’a chauffé de ouf ». Et bien moi j’allais le chauffer pour lui montrer ce qu’il rate à force de me faire des faux-plans. J’allume mon téléphone, prête à en découdre et je vois « je vais venir ». Ah ? Toujours pas hyper convaincu, je lui réponds un « quand » un peu sec, car j’allais pas l’attendre six heures. Il me dit qu’il part dans dix minutes, le temps de rentrer du sport. Mouais. J’attends donc, voir si effectivement il part de chez lui, ou si une fois rentré, il n’aura plus le courage de repartir. Je vis une scène tel un dessin animé, moi assise sur mon lit, les bras et les jambes croisés tellement serrés qu’on se demande si je vais pouvoir les desserrer un jour, mon pied qui tressaute, ma bouche formant une moue et qui marmonne sans même savoir ce que je dis. Mon portable s’allume, je regarde le message : je pars. Ah (x2) ? Donc cette fois, il est vraiment parti ? Bon. Sans trop me presser, je me lève, et je commence à changer les draps. Je vais mettre ceux que je réserve aux invités pour être sûre de ne garder aucune odeur de cet homme dans ma chambre. J’installe le lit, toujours calmement. Je me dis quand même qu’il ne m’a pas redemandé l’adresse. L’aurait-il noté ? Ou ne l’a-t-il pas effacé de son GPS ce qui est quand même très dangereux ? Et pas dangereux que pour lui, pour moi aussi. Si sa femme décide de mettre son nez dedans, elle connait mon adresse, c’est légèrement dérangeant quand même.

Je secoue la tête. Ca ne sert à rien de s’en inquiéter maintenant. Je me dirige vers la salle de bain refaire une petite toilette rapide de mon pubis lisse comme une nectarine, et de mon corps en général pour sentir bon. Un petit coup de dentifrice aussi, pour vraiment montrer que non non, je n’ai pas du tout dormi en t’attendant voyons ! Je ne cherche pas à mettre des tenues ou à lui plaire. Cette fois, il m’aura nature peinture. Et si ça lui va pas, je m’en tape. Il va pour la première fois voir mon corps nu, dont le haut que j’ai tant de mal à accepter. Mais ce soir, je vais l’accepter. Je n’ai pas le choix, on ne peut changer son corps. Enfin on peut, au prix d’une grande douleur et d’une grande somme que je n’ai pas. Je passe mon peignoir, histoire de garder un minimum de pudeur. Je regarde dehors, il pleut comme jamais. Je me dis que ça peut le forcer à faire demi-tour, et continue à me dire ça. J’ai tellement été déçue et frustrée que je me force à ne pas attendre cette nouvelle rencontre avec trop d’impatience. Je vois des phares. Il a réussi à venir jusqu’à chez moi, et il est presque une heure du matin. Franchement, on ne peut que saluer la motivation. Ou alors, il a écrit à tout ses plans cul, et j’étais la seule réveillée. Ce qui est possible aussi, mais bon. Au final, il fait quand même la route. Je peux vous dire qu’il l’aime son pénis hein, pour être capable de faire toute cette route pour le satisfaire. Car je ne me fais pas d’illusion, il ne fait pas ça pour moi mais pour lui. En même temps, est-ce que je fais ça pour lui moi ? Non, pas du tout. S’il y a bien une chose que je fais pour moi, c’est ça.

Je range les chiens comme d’habitude, qui relèvent à peine la tête, et qui se couchent dans le bureau sans se poser de question. J’ouvre la porte, le fait entrer. Pour une fois, dites-vous bien, il parle. Il me dit qu’il pleut vraiment beaucoup dehors. Je lui dis que ça va, il est pas trop trempé. Il me dit que non, il a couru jusqu’à la maison. NON MAIS SERIEUSEMENT, on parle vraiment du temps-là, à une heure du matin alors qu’on sait qu’on va coucher ensemble dans quelques instants ? Il enlève ses chaussures, on va dans la chambre. On commence à s’embrasser et là… Je réalise. Il est vraiment là. Après plus d’un mois sans se voir, il est chez moi, en train de m’embrasser, ses mains passent sur mon corps à travers mon peignoir. Mon humeur maussade s’envole pour laisser place à la passion et, je pense, à de la joie. Enfin, on a réussi à se voir. Il baisse son pantalon, et sans attendre, je le touche. Bon, lui il l’aime son pénis hein, mais je crois que je l’aime aussi. Il m’avait manqué. Il ferme les yeux à mon contact (le Collègue hein, pas le pénis (et oui je me trouve hilarante (et je me demande combien de parenthèse on peut faire comme ça avant que ça devienne illisible ?) Je suis à 3 parenthèses, j’essayerai de faire plus un jour)). Je sens son membre se durcir presque instantanément entre mes doigts. Il enlève la sangle qui maintient mon peignoir et il s’entrouvre. Il se baisse (parce qu’il est quand même bien plus grand que moi (et encore une fois je parle du Collègue et non pas du peignoir (oui je suis encore hilare de ma blague))) et m’attrape les fesses, celles qui le font rêver à chaque fois qu’il pense à moi. Ce qui ne doit pas être hyper souvent non plus, certes. Il se détache de moi, et se met nu. Moi mon peignoir est ouvert, mais toujours sur mes épaules, et laisse mon corps à découvert. Il s’assoit sur le lit, et m’attire à lui. On s’embrasse encore, je lui embrasse le cou, et lui mordille l’oreille. Ses mains ne lâchent pas mes fesses. Alors il s’allonge, et m’invite du regard à venir sur lui. Enfin, c’est ce que je comprends, et peut-être n’ai-je pas compris ses intentions encore une fois. Je suis pas devin hein. Je le fais au feeling.

Alors, avec un geste presque théâtrale qui me semble ridicule en y repensant, je retire mon peignoir et grimpe sur lui. Comme d’habitude, on commencera par une pénétration douce sans préservatif. J’aime le risque vous dites ? Non, non, détrompez-vous, je suis simplement inconsciente. Les gens qui ont le SIDA ne sont pas des gens qui aiment le risque, malheureusement, beaucoup ont été inconscients comme moi et n’ont pas eu de chance… Je lui monte donc dessus, et insère sans plus tarder son sexe dans le mien avec un sourire à son attention. Je me surprends à essayer de cacher ma poitrine, le truc impossible même lorsqu’on en a quasiment pas, mais il n’en a rien à faire. Il ne regarde pas. Je descend le plus profond possible et lâche un gémissement de contentement. Alors je le regarde et je souris de plus belle. Il me dit « qu’est-ce qui y’a ? » avec un sourire en coin, et je lui chuchote « ça m’a vraiment manqué ». Pourquoi est-ce que je chuchote au juste ? Non parce que déjà nous sommes entièrement seuls, et ensuite, je vais pas retenir mes cris lors de nos ébats, donc ce chuchotement est purement inutile et hypocrite. Moi discrète ? La bonne blague ! Il commence à bouger et moi aussi. C’est sacrément bon, trop même. Comment c’est possible. Je sais, je dis ça à chaque fois, mais à chaque fois je m’interroge. Ca ne devrait pas être agréable comme ça, comment ne pas devenir accro ? Sérieusement, vous avez déjà gouter un truc bon et vous vous êtes dit « c’était super bon, aller, je n’en mangerai plus jamais ». Non, personne ne fait ça, désolé. Bon certes le problème c’est que je n’aurai pas dû gouter en fait… Maintenant c’est trop tard.

On bouge, et on se regarde, on aime, mais on commence doucement. Alors, il met ses mains sur mes hanches, et me repousse doucement. Toujours cette même douceur qui me surprend à chaque fois. Il est capable de me prendre fort tout en me repoussant délicatement. Ca ne le rend que plus excitant. Il me demande si j’ai ce qu’il faut. Je sors un préservatif, et pour une fois, c’est moi qui lui installe. Alors il se relève et je me décale pour le laisser passer. Toujours ce même pic d’angoisse devant la possible incompréhension de ses intentions. Je le regarde, il se met debout. Je me dis que c’est pour me prendre en levrette ? Mais il me regarde avec un sourire et me dit « tu l’auras, mais pas maintenant ». Je me mets donc sur le dos, et il se place au-dessus de moi. Là, on rentre dans le vif du sujet. Après nos va-et-vient confortable dans l’autre sens, avec des petites pointes de gémissement, on passe au vrai du vrai. Au dur du dur. Je gémis, je jouis mais comme à mon habitude, je ne le lâche pas des yeux. Parce que je veux qu’il voit sur mon visage le bien qu’il me fait. Je veux qu’il ressente dans mon regard le désir que j’ai pour lui. Alors je le fixe, et lui aussi. Il accélère, puis ralentit, il change de rythme pour me rendre folle. Je lui souris, je le provoque, je me mords la lèvre, je le sers entre mes cuisses pour qu’il rentre plus profondément en moi. Je me sens excitante mais toujours avec une part de doute en moi. Au fait, si vous ne l’aviez pas compris, je n’ai pas une confiance débordante en moi-même, ce qui me remplit de doute au quotidien. Et là, en plein ébat, j’ai peur. Peur qu’il ne me trouve pas si excitante, peur qu’il préférerait faire ça dans le noir, peur qu’il préférerait que je ne le regarde pas mais ferme les yeux. Et pendant cet instant de doute, il se penche vers moi, et dépose sa main gauche sur mon visage, sur mes yeux, et son autre main s’accroche à la mienne. Je crois qu’il a cru que je voulais qu’il me prenne la main, alors que mes mains marchent toutes seules pendant l’amour, elles ont besoin de s’accrocher à quelque chose, que ce soit le lit, la couverture, un bras ou une main. Mais cette main sur mes yeux, comment l’interpréter ? A-t-il voulu tenter quelque chose ? Ne voulait-il plus me voir me trouvant moins excitante que prévu ? Ne voulait-il plus me voir car j’étais plus excitante que prévu ? Je ne sais pas… Et il faudrait que je lui demande, sinon je vais rester avec ce doute toute ma vie. Enfin, c’est peut-être exagéré, je me vois pas mourir à 90 ans en me disant « qu’est ce que cette main signifiait bon sang de bonsoir ! » … Quoique.

On change de position. Levrette, here we go. J’aime bien cette position mais ce n’est pas ma préférée. Elle fait du bien et permet à l’homme d’aller vraiment au fond. Et elle me permet à moi, complexée par mon devant, de ne montrer que mon derrière. Il se met derrière moi, s’insère et commence à bouger. Je le sens perdre l’équilibre à un moment et je me rends compte que malgré moi, je tend mes fesses vers lui pour en avoir plus. En gros je l’ai poussé quoi. Non mais je rougis en vous disant ça, genre j’ai honte. La meuf elle en veut tellement qu’elle déséquilibre son partenaire, c’est pas honteux ça sérieusement ? Non c’est pas forcément honteux (j’essaie de me rassurer, à se demander combien nous sommes en réalité dans ma tête) mais sur le moment je ne relève pas de toute façon. Je profite. Je sens ses mains sur mes fesses, saisir mes hanches, glisser sur mon clitoris. Et moi je m’accroche aux draps, j’essaie de survivre à cet assaut de plaisir. Il s’arrête au bout de plusieurs minutes. En tout, je ne sais combien de temps notre rapport a duré, mais bien plus longtemps que ce que j’ai avec mon mari. Il me regarde et me demande comment je veux qu’il finisse. Alerte, il demande ça à une fille incapable de prendre des décisions. Alors je lui répond « comme tu veux ». Je pense qu’un jour il va me faire des remarques sur mon manque de prise de position. Mais en même temps c’est vrai. Quand on aime tout, c’est difficile de faire un choix non ? Désolé de ne pas être difficile. Et de vouloir contenter l’autre aussi. Il choisit donc de se remettre au-dessus de moi. Et c’est reparti pour plusieurs minutes de bonheur, de passion, de sensations intenses, de gémissement, de jouissance, de va-et-vient, de sourire… Et il jouit. Il ne fait pas de bruit (contrairement à mon lit qui semblait prêt à rendre l’âme), ou quasiment pas. Sûrement parce qu’il fait parti de cette génération nulle d’homme qui pense que faire du bruit c’est pas virile. Alors que c’est terriblement excitant.

Il se retire, se remet debout, essoufflé. Je suis essoufflée aussi, et je reste allongée sur le lit pour retrouver mon calme. Je le regarde par moment, et je le vois retrouver le sien tout en retirant le préservatif. Cette fois, il s’en fou de l’endroit où il le met, il prend un mouchoir, le fou dedans et hop, sur la table de nuit. Il prend moins ses précautions. Pas super bon signe, mais bon, à une heure et demi du matin, il a peut-être pas envie de se prendre la tête. Il me regarde et sourit. Il me dit « tu m’as fait putain de transpirer ». Je comprends toujours pas cette remarque qu’il m’a déjà fait. Genre avec les autres il transpire pas, lui qui m’a déjà dit combien il aime « défoncer » pour reprendre ses belles paroles ? Je lui réponds « bah encore heureux, tu croyais quand même pas venir jusqu’ici et ne pas transpirer ? », il hausse les épaules toujours en souriant. Non vraiment, incompréhension totale. Je pense qu’il voit ça comme un compliment, genre c’est pas non plus une petite balade en forêt de coucher avec moi. Mais bon moi, coucher avec quelqu’un, il y a forcément un peu de transpiration non ? Ce n’est que moi ? Il remet son T-shirt et me fait la remarque qu’il lui colle bien à la peau. Oui bon, certes, mais je suis incapable de savoir quoi répondre. Mais c’est fou quand même de ne pas être à l’aise socialement comme ça non ? Je suis capable de lui donner toute mon intimité, il connait mon corps, mon sexe, mais lui parler, ça, non, impossible. Il me dit « putain, encore 30 minutes de route ». Je lui réponds que c’est 20 minutes à cette heure-ci. Info trafic Bianca bonjour, comment puis-je vous aider ? Et je me demande encore aujourd’hui s’il ne m’a pas dit ça pour que je lui propose de dormir chez moi. Sauf que moi, j’ai pas envie qu’il dorme chez moi. J’ai envie de dormir à peu près correctement, et avec lui, ce presque inconnu (car c’est ce qu’il était malgré tout ça) à côté de moi, impossible. Alors il finit de se rhabiller, oublie presque son caleçon en me disant « ça t’aurait mis dans la merde non ? » comme si je ne passais pas ma maison au peigne fin dans le but de ne rien laisser trainer après qu’il soit venu. Et il repart. Je lui dis au revoir, et je lui dis de bien rentrer. Il me dit merci. Dis doooonc, qu’est-ce qu’on se parle beaucoup comparé à d’habitude, vous trouvez pas ?

J’attends que les phares disparaissent au loin pour virer tous mes draps, et aller me laver sans attendre. Cette fois, je ne cherche pas à garder son odeur parce que je suis comblée et que je sens que de toute façon, garder l’odeur ne changera rien. Je me mets dans le lit, et vais pour éteindre mon portable mais il m’écrit. Et oui, suis-je bête, l’habituel interrogatoire. Je lui dis que j’ai vraiment aimé et en note sur 10, je mets 8. Je ne sais pas si un jour je pourrais mettre 10, parce que si vous ne l’avez pas compris, je suis apparemment une éternelle insatisfaite. Il me demande ce que je voudrais de plus. Il me pose une colle, je n’en sais rien. C’est plus un feeling, ce n’était pas un 10, point barre. Alors je lui réponds que peut-être un deuxième round ça pourrait atteindre au moins 9. Ca le fait rire et il me dit « ah ouais tu encaisses ». En fait, moi qui avait peur de ne pas tenir, qui avait peur qu’habituée à des petites séances de quelques minutes (très bien soi-dit en passant), je ne tienne pas longtemps, finalement on était plutôt pas mal.

Je lui laisse le temps de rentrer chez lui. Je lui demande quelle note il aurait mis lui, et m’attend à peut-être m’en prendre plein la tête. Il me dit 8 aussi, car je ne lui ai pas fait une gâterie. Et là je repense au moment où il s’est allongé, c’est peut-être ce qu’il attendait, que je le lèche. Bon bah, la prochaine fois, il sera plus explicite hein. La communication ça sert aussi pendant les rapports. Sur ce, on s’endort. Enfin, je coupe mon portable et je mets UNE HEURE à m’endormir. Je suis épuisée, et je me réveille à sept heure du matin. Ca, ça c’est de la bonne nuit de sommeil, youpi. Au final, on ne s’est pas reparlé depuis, et ça fait 1 semaine. En même temps, j’ai enchainé une migraine, une infection urinaire, mes règles qui sont arrivées avec 8 jours de retard et une déception dans ma vie professionnelle remettant en cause ma vie entière. Et même avec tout ça, je regarde toujours mon portable dans l’espoir d’avoir un de ses messages. Parce que lorsque je lui parle, je suis une autre personne. Je m’évade de ma vie quotidienne, je m’évade de mes échecs. Je suis juste cette femme sexy qu’on a envie de baiser. Et franchement, qu’est ce que ça fait du bien des fois… Mais plus j’y pense, plus je me dis que cette fois chez moi était peut-être la dernière. Il va commencer un nouveau travail, et moi aussi. Il va avoir un enfant, je vais partir en vacances pendant quasiment 1 mois entier. Et en revenant, tout aura certainement changé. Alors heureusement qu’elle était bien cette fois, parce qu’à cet instant, je pense qu’il s’agit d’un au revoir. Mais la vie nous réserve beaucoup de surprises… Vous ne trouvez pas ?

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