Un délicieux festin

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L’odeur alléchante qui émanait de la cuisine nous a convaincus. Au restaurant, une véritable symphonie de saveurs nous attendait.On nous servit un ragoût de gibier dont la tendreté était incroyable, accompagné d'une purée de châtaignes parfumée à la cannelle. Des tartines dorées, nappées d'un miel épais et ambré, accompagnaient un plateau de fromages affinés aux saveurs subtiles et complexes. Une salade composée de fleurs comestibles aux couleurs chatoyantes et à l'arôme délicat, ajoutait une touche printanière à ce festin automnal. Une soupe crémeuse, au velouté de champignons sauvages, aux arômes si intenses qu’ils nous semblaient presque surnaturels, s’avéra être une entrée surprenante. Un plat principal d’agneau rôti, dont la viande fondait littéralement en bouche, était parfumé à des herbes sauvages dont je ne reconnaissais pas l’odeur. Un dessert à base de fruits rouges sauvages, macérés dans du vin rouge, était servi avec un coulis de framboises et une chantilly légère. Un gâteau au chocolat, fondant et intense, accompagnait ce festin extravagant. Le tout arrosé d'un vin rouge corsé, servi généreusement. Et tout cela, pour un prix dérisoire. Une telle générosité dans un lieu aussi isolé... quelque chose ne tournait pas rond.
Nous étions les seuls clients de l’auberge, un détail qui ne manquait pas de me troubler. L’atmosphère, pourtant chaleureuse quelques instants plus tôt, prenait une teinte étrange, presque oppressante. Rian, conquis par le festin, me pressa de me détendre et de profiter de la soirée. Ses paroles, et surtout la plénitude de son estomac, eurent raison de mes soupçons. Je me laissai aller à la détente, le charme de l’endroit et le délicieux repas commençant à atténuer mes inquiétudes.
Le temps fila, bercé par le crépitement du feu et les conversations feutrées du père et de sa fille. J’oubliai presque mes réticences initiales. Mais au moment de savourer le dessert, une déception m'assailla. Rian, repu à souhait, refusa catégoriquement sa part, un gâteau au chocolat fondant, mon dessert préféré. Il fit mine de se sentir mal, sa bonne humeur ayant brusquement disparu. Il déclina avec un léger sourire forcé, soulignant qu’il était plus que rassasié, le ventre trop plein pour prendre le moindre morceau. Il s'excusa même pour son manque d'appétit, insistant sur la qualité exceptionnelle du repas, tout en se massant l'estomac avec une grimace. J'avais l'impression qu'il cachait quelque chose. Son air soudainement pâle et fatigué me fit comprendre que quelque chose n'allait pas. Il se leva pour aller se coucher, me laissant seule avec la montagne de gâteau au chocolat. Je mangeais mon dessert, un sentiment de malaise m'envahissant à nouveau, remplaçant le contentement que je ressentais quelques instants auparavant. L'ambiance amicale de l'auberge avait disparu, remplacée par un silence lourd et oppressant.

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