Tension dans l'air

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Le matin se leva, baignant la chambre d’une lumière blafarde qui ne parvenait pas à dissiper l’ombre de terreur qui me hantait encore. J’étais toujours tétanisé par l’horreur de la nuit passée. J’expliquai mon cauchemar à Rian, décrivant les cris, les pas, la porte verrouillée. Il m’écouta, un sourire narquois aux lèvres. « Tu as rêvé, Maria », me dit-il avec une assurance qui me mit mal à l’aise. « Un mauvais rêve, rien de plus. »
Nous descendîmes pour prendre le petit-déjeuner. Comme la veille, la table était somptueusement garnie. Trois gâteaux, dignes d’un festin royal, trônaient fièrement : l'un au chocolat dont la ganache semblait couler d’elle-même, un autre aux amandes aux pétales de roses cristallisés, et un dernier à la violette dont la couleur était d’une intensité surnaturelle, presque phosphorescente. L’odeur enivrante me donna presque envie d’oublier mes angoisses, mais je restais sur mes gardes, une lourde sensation d’inquiétude me nouant l’estomac. Je mangeai à peine quelques bouchées, scrutant nos hôtes, le père et sa fille, à la recherche de quelque signe suspect, d’un regard furtif, d’un geste trahissant. Ils semblaient pourtant parfaitement normaux, voire avenants mais leurs sourires un peu trop larges me semblaient cependant déplacés.
Nous sortîmes rapidement de l’auberge, impatients de quitter cet endroit malsain. Mais le choc nous attendait dehors. Notre voiture avait disparu. Plus de trace de notre fidèle véhicule. Volée ? Rian explosa, son calme factice s’effondrant en une rage froide. Ses yeux, habituellement doux, étaient maintenant remplis d’une fureur glaciale. « Merde ! » hurla-t-il, frappant le tronc d’un arbre d’un coup violent. « Ils l’ont volée ! Ces… ces salauds ! » Son visage était déformé par la colère, mais je voyais aussi dans ses yeux une peur sous-jacente, une peur qu’il essayait vainement de dissimuler.La rage de Rian était palpable. Il nous avait entraînés de force dans l’auberge, marchant à grands pas, les poings serrés. Il ouvrit la porte d’un coup brutal, faisant claquer le bois avec violence. Sans même un mot d’introduction, il se lança sur le père et sa fille, son accusation tonnant dans le silence soudain de la salle à manger. « Vous avez volé notre voiture ! Où est-elle ? »
Le père, surpris par l’agressivité de Rian, poussa sa fille derrière elle, comme pour la protéger. « De quoi nous accusez-vous ? » demanda-t-il, sa voix calme contrastant étrangement avec la fureur de Rian.
« Je vous accuse d’avoir volé notre voiture ! Rendez-la-nous immédiatement ! » Rian ne baissait pas les yeux, son regard fixe et accusateur. Le propriétaire nia fermement, secouant la tête. « Nous ne savons rien de votre voiture. »
Je pris alors la parole, mon cœur battant à tout rompre. Je racontais les événements de la nuit précédente, les cris déchirants, les pas lourds qui s’approchaient de notre chambre. Je décrivis la porte verrouillée, l’angoisse paralysante qui m’avait saisie.
Ils ne répondirent rien à mon récit, mais je remarquai un éclair d’agacement dans les yeux de la fille, une expression fugace qui disparut aussi vite qu’elle était apparue. Une tension palpable régnait dans la pièce. Le silence qui suivit était lourd, oppressant.
La dispute s’envenima. Rian, la voix rauque, répétait ses accusations, tandis que le père tentait de le calmer, sa voix devenant de plus en plus tendue. La fille restait silencieuse, ses yeux fixés sur le sol, mais je pouvais sentir son malaise, sa nervosité. La tension était palpable, l'air lui-même semblait chargé d'une énergie menaçante. Des mots cinglants fusaient, des accusations réciproques, des insultes voilées, des menaces implicites. Chaque silence était plus lourd que les paroles elles-mêmes, chargé d'une tension presque insoutenable. Le visage du père se durcissait, tandis que Rian, rouge de rage, semblait prêt à passer aux mains. L'atmosphère était électrique, sur le point d'exploser. La fille, prisonnière de la tension, tremblait légèrement, ses mains serrées sur son père. Un véritable tourbillon d’émotions négatives s'abattait sur la pièce, un cocktail explosif de peur, de colère et de suspicion.
Un éclair de violence. Rian, dans un accès de fureur incontrôlable, avait saisi un couteau, son visage déformé par la rage. J’avais tenté de l’arrêter, de le raisonner, mais il m’avait repoussée avec une force brutale. Je me souviens d’un choc violent, d’un coup à la tête, puis du coin d’une table qui me frappait avant que le noir ne m’envahisse.

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