La fille referma la porte derrière moi. La clé tourna dans la serrure. J’étais prisonnière, piégée dans cette fosse à monstres, parmi mes semblables, attendant, attendant quoi ? Le sifflement de la fille résonna une dernière fois dans le couloir, un signal, une promesse de nouveau cauchemar. L’horreur ne faisait que commencer.
Les jours se sont succédés, puis les semaines, les mois… La transformation monstrueuse, cette métamorphose cauchemardesque, devenait un rythme, une malédiction périodique. Chaque veille de pleine lune, le même cauchemar. Le même sifflement, la même douleur lancinante, la même métamorphose dégoûtante. Et chaque lendemain de pleine lune, le retour à une apparence humaine, mais marquée à jamais par cette expérience traumatisante. Les hôtes, ces êtres sinistres, nous ont finalement éclairés sur leur terrible jeu. Un poison, insidieusement caché dans ce gâteau au chocolat si exquis, était à l’origine de nos métamorphoses. Leur sourire sadique ne quittait jamais leurs lèvres lorsqu’ils nous révélèrent ce secret.
Les années ont passé dans cette cave, un enfer souterrain où la peur et la décomposition régnaient en maîtres. Nous étions devenus une horde. Cinquante-six créatures, victimes de leur perversité, partageant cet enfer, ce cycle infernal de transformations. Des visages connus et inconnus, une communauté forgée dans le cauchemar et la souffrance.
Puis, un jour, l’annonce. Un tournoi, un combat à mort. Un rituel sanglant, un divertissement barbare pour nos geôliers. Des combats singuliers, une lutte pour la survie. Tuer ou être tué. Le silence pesant de la cave fut rompu par un tonnerre d’applaudissements, puis les cris, les hurlements, les gémissements. L’odeur de la mort et du sang se mêlait à la puanteur habituelle de la cave. Le tournoi a commencé, et chacun se battait avec une rage désespérée, une fureur alimentée par l'espoir de la survie, le désir de mettre fin à cette interminable souffrance. Mon cœur battait la chamade, anticipation d'une confrontation inévitable.