Le Dernier Chant d’une Sirène - Stéphanie Skrobala

2 minutes de lecture

RÉSUMÉ : Il était une fois, une puissante sorcière des mers qui offrit des jambes à la petite sirène, en échange de sa voix. Mais celle-ci, amoureuse, refusa par la suite d'obéir aux ordres de la magicienne. Elle préféra se changer en écume, plutôt que de tuer son prince adoré. Déchaînant, par son sacrifice, la fureur de son propre père, le Roi des Océans. Valentina n'a pas le choix : Enki est ivre de rage. Elle doit fuir, loin de la mer. Devenir elle-même l'une de ces créatures à deux pattes qu'elle méprise tant. Désormais prisonnière de sa nouvelle forme dans un monde qu'elle déteste, la sorcière rumine sa vengeance. Tiens, et si elle commençait par cet abruti de prince ?

*

Une réécriture de conte ! Pas de surprise, il s'agit d'une suite à La Petite Sirène (l'histoire originale et pas le Disney), qui s'intéresse à la sorcière des mers.

Contrairement à Ursula, exubérante et haute en couleurs, la sorcière originelle est plus froide et mystérieuse. On ne sait rien à son sujet mais je n'avais pas souvenir d'un personnage complètement mauvais. J'étais donc intriguée par cette réécriture qui la met en lumière.

Tout d'abord, la plume de l'autrice est vraiment fluide et agréable à lire. Elle arrive également à écrire des personnages dits morally grey : la sorcière des mers a beau avoir des raisons à son comportement et évoluer au cours du récit, elle ne change pas complètement pour autant. Elle reste cette figure manipulatrice et glaciale.

On retrouve des petits clins d'oeil au Disney, que je vous laisserais découvrir, et j'ai trouvé ça très sympa. Pour autant, on reste dans l'ambiance du conte original, vraiment tragique.

Si vous vous attendez à une lecture « aquatique », sachez que l'action se déroule principalement sur terre. On ressent tout de même le manque douloureux qu'a Valentina envers l'océan. J'ai apprécié son ambiguité et son souhait déchirant de redevenir une sirène.

Pour autant, elle n'est pas mon protagoniste préféré. Je n'ai pas non plus apprécié le personnage d'Astrid, encore plus froid et difficile à cerner, malgré un charisme certain. Parmi les personnages bien présents, j'ai préféré Kaël, le prince tant aimé par la petite sirène. Mais de tous, c'est bien cette dernière que j'ai préférée.

J'ai un faible pour les protagonistes disparus avant que le récit ne commence, les absents dont les autres parlent et que l'on apprend à découvrir grâce à des bribes d'informations. La petite sirène du conte a connu un sort plus malheureux qu'Ariel, aussi n'est-elle présente que dans les souvenirs et les anecdotes des autres personnages. Et je ne l'ai trouvée que plus touchante.

Ce qui fait que je n'ai pas vraiment pardonné à Valentina même si elle n'est pas la seule coupable dans tout ce qui a pu arriver. C'est ce qui rend le personnage intéressant : elle n'est pas purement mauvaise, elle doit assumer, et même en voulant bien faire elle s'enfonce dans ses malheurs et on se demande bien si elle peut s'en sortir et atteindre la rédemption. Mais est-ce vraiment ce qu'elle veut ? Je vais éviter de spoiler !

Je vais m'arrêter là et vous recommander cette lecture. Je l'ai apprécié en tant que roman, en tant que suite et en tant que réécriture. Il y a également des réflexions intéressantes sur la préservation des océans, qui explique le comportement des sirènes !

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