Chapitre 2 ou "le discours"

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L’homme serra la main de notre président comme habitué au geste politique. Le présentateur, aussi effaré que nous deux, informa que le président des « meyers » venait de rencontrer le nôtre. Bonne nouvelle : ils n’avaient pas l’air de vouloir nous exterminer, au contraire : semblaient même amicaux. Le président meyer pris la parole sur une estrade équipée d’un micro. Ses yeux forêt reflétaient le calme après un incendie : morose, épouvantable et traumatisé. Et rêvant de ne plus jamais devoir allumer une allumette.

- Peuple terrien. Mon nom est Xéréolas, représentant du peuple meyer. Comme vous avez pu le constater, nous ne sommes pas de votre planète. Il a été décidé par l’union des peuples de la nôtre que nous, les meyers et pour des raisons diverses, seront les premiers à lier un contact avec vous. Bien que nous vous ayons observer depuis des années voir des décennies et que même des meyers vivent déjà parmi vous, nous hésitions à vous contacter. Théorisez comme vous le souhaitez sur les raisons, ce n’est pas le sujet. Non. Le plus important est que vous sachiez que le peuple meyer vient en paix et viendra toujours en paix. Nous ne vous voulons aucun mal. C’est le cas du reste des peuples de notre planète.

L’audience, la Terre entière, laissa repartir le souffle qu’elle retenait depuis l’apparition de l’homme brun à l’air étrange.

- Le peuple meyer ainsi que le reste des peuples de notre planète souhaitent, cependant, rester tout à fait neutre avec tous les peuples de la Terre. Peut-être que des contrats commerciaux seront signés. Peut-être aussi des échanges scientifiques. Pour l’instant, nous n’avons aucune envie de nous lier avec vous. Nous n’interviendrons pas dans vos affaires terriennes, nous n’interviendrons pas dans votre avancement morale et religieux. Nous souhaitons juste vous observer de plus près.

- C’est tout ? Intervint un journaliste. Vous avez fait tout ce chemin juste pour nous… examiner de plus près ?

- Nous ressortons d’une guerre mondiale de 11 ans. Répondit le président dont les traits semblaient vieillir avec cette phrase. Et, bien que cela fasse 4 ans qu’elle soit terminée, Nous pleurons la perte du trois quart de nos habitants. Nous sommes fatigués et nous avons d’autre chose à faire que de nous occuper de vos affaires. Néanmoins, nous, le peuple meyer, ne sommes pas cruels et nous partageons un lien spécial avec le peuple terrien. Ainsi, nous proposons à ceux qui souhaitent et qui peuvent de venir visiter nos terres. Ces gens seront triés sur le volet comme nous trions ceux qui viennent sur les vôtres et serons limités à la visite du pays des meyers. Nous expliquerons dans un autre communiqué la marche à suivre. Des questions ?

- Vous dites que les meyers sont pacifistes, ce n’est pas un peu trop général ?

- Un meyer est viscéralement incapable de créer un conflit et faire du tort intentionnellement à quelqu’un. Notre peuple suit des valeurs pacifistes très strictes. Elles sont presque inscrites dans notre génome. En gros, aucun meyer ne vous fera intentionnellement du mal. Ce qui n’est pas le cas d’autre peuple de notre planète qui sont un peu plus belliqueux. Ils n’ont pas de mauvaises intentions non plus mais vous ne voudriez pas les exaspérer.

- On ne peut donc pas énerver un meyer.

- Si. Mais au lieu de vous crier ou vous taper dessus, il préférera vous expliquer votre tort et trouver une solution avec vous. Ou chercher une autorité supérieure. J’aimerais ajouter que ce n’est pas parce que nous sommes pacifistes que nous sommes faibles. J’ai cru comprendre que vous aviez pour dicton « il ne faut pas réveiller l’eau qui dort » sur notre planète c’est « il ne faut pas énerver le meyer qui rit ». Vous voilà prévenu. De plus, j’aimerais ajouter que pacifiste n’incombe pas d’être gentils et que, comme toute civilisation, nous avons des meyers égoïstes, des malpolis ou encore des sauvages et froids. Retenez juste qu’ils ne créerons jamais un conflit d’eux même.

- Qu’en est-il des autres peuples de votre planète ? Sont-ils aussi pacifistes que les meyers ?

- Bien que je ne puisse pas vraiment parler en leur nom, l’union des peuples de notre planète a décidé de ne vous faire aucun mal. Comme je vous l’ai déjà dit, nous ressortons d’une terrible guerre que personne n’a voulu. Alors eux non plus n’ont pas vraiment le temps, les moyens et l’envie de vous envahir ou je ne sais quoi. La majorité ne veulent même pas se lier à vous et ne planifient même pas d’envoyer des représentants. Et ils n’ont bien sûr pas les mêmes valeurs que les meyers. Ainsi, ils n’hésiterons pas à répliquer si vous les insultez.

- Vous avez dit que des meyers étaient déjà parmi nous. Que voulez-vous dire ?

- Il y a beaucoup de réfugiés de guerre sur votre planète. Ils ont fui notre pays quand les hostilités ont commencé à éclater. Mais ne vous inquiétez pas, je pense que la majorité repartira dès qu’ils en auront l’occasion. Et, à ma connaissance, n’ont pas causé de problème. Je tiens à signaler à ces réfugiés, d’ailleurs, que non, ils n’auront pas de problèmes parce qu’ils sont partis sur Terre sans autorisations. Ce qui est, je le rappelle, tout à fait illégal en temps normal. J’espère que le gouvernement terrien arrivera à nous excuser pour le désagrément.

- Donc il peut avoir des meyers qui entrent illégalement sur Terre ?!

- En temps de guerre oui mais maintenant que la paix est revenue, le contrôle aux frontière est plus stricte.

- Comment êtes-vous arrivé sur Terre ? On n’a pas vu de vaisseaux ou quoique ce soit.

- Malheureusement c’est un secret que je me dois de garder pour raisons évidentes de sécurité. Mais je vous conseillerais de lire des articles sur les trous de verres pour vous faire une idée.

- Comment appelez-vous votre planète ? Est-ce aussi la Terre ?

- Question intéressante en effet. La majorité des peuples de notre planète l’appelle ce que nous traduisons comme « Terre » mais les meyers l’appelle autrement. Ainsi il est en cours de discussion dans l’union des peuples de renommer notre planète par son nom meyer. Je ne peux pas vous en dire plus car c’est tout ce que je sais. Il est sûr en tout cas que c’est nous qui allons renommer notre planète.

- Y aura-t-il des échanges culturels ?

- Nous sommes très curieux et aimons beaucoup la culture terrienne, la reine d’un autre peuple de notre planète, par exemple, adore la musique terrienne. Bien que nous ne comprenions pas grand-chose. Alors oui, nous allons essayer de vous faire partager notre culture.

- Comment ça se fait que vous ressembliez aux humains ?

- Notre ressemblance avec vous est l’une des raisons pour laquelle nous avons été choisi pour représenter notre planète.

Le journaliste qui venait de poser la question voulut répliquer que là n’était pas sa question mais le président fit signe qu’il ne répondra pas plus à cette question et laissa la parole à un autre journaliste.

- La guerre de laquelle vous venez de sortir, Vous pouv—

- Malheureusement je n’ai ni le droit, ni l’envie de vous en parler. J’ai cru comprendre que vous avez aussi eu plusieurs guerre mondiale, à la première vous vous êtes promis que ce serait la dernière. « La der des der », non ? C’est aussi notre cas. La blessure est encore aussi brûlante sur notre âme qu’une marque au fer blanc sur le torse. Sachez juste que cette guerre s’est soldée par une victoire de l’union des peuples, si on peut appeler ça une victoire.

- Président. C’est l’heure. Informa une femme brune dans la partie « staff ».
Elle prit des documents et les rangea dans sa valisette. Puis elle attendit patiemment que le président descende.

- Merci pour votre attention, nous vous adresseront un communiqué pour nous contacter. Notre prochaine prise de parole se fera dans la semaine prochaine. Merci à tous et bonne soirée. Merci à vous M. pour m’avoir accueilli.

Et il reprit des papiers sur la colonne où était posé le micro et partit vers l’espace réservé au staff sous le coup de flash d’appareils photos. Il disparut enfin après avoir serré une dernière fois la main de tout le staff présent. Notre président prit sa place et demanda que si les journalistes avaient plus de questions, ils pourraient les poser ce dimanche. Puis il continua sur notre politique d’accueil des meyers qui consistait, en gros, à ne rien faire t’en qu’on n'en savait pas plus.

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