Chapitre 6 ou Le Xyrès

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Je m’empressai de quitter la tente mais elle avait déjà disparue lorsque je passai ma tête à travers l’entrée.

- C’est une drôle d’humaine.

Eruk sirotait encore. Du thé cette fois. N’avait-il donc rien d’autre à faire ?!

- Elle non plus n’a pas répondu à beaucoup de mes questions. A chaque fois j’ai l’impression que je ressorts avec plus d’interrogation que de réponses.

- Peut-être que c’est mieux comme ça. Je préférerais être un imbécile heureux qu’un sage mélancolique.

- Le savoir ne me fait pas peur.

- J’ai vu ça. Tu es entré dans cette tente sans rien craindre. Pas beaucoup d’humains ni de Meyers ne feraient ça. Nous sommes peut-être pacifistes parce que nous sommes des lâches.

- Se pourrait-il que vous ne soyez pas aussi puissants que votre président l’ai suggéré ?

Eruk se leva brusquement et me défia du regard. Une colère fière et sans borne débordait de tout son être.

Le vent se réveilla et emporta dans son sillage toute les fleurs et le pollen de la rue. Il semblait bizarrement dirigé vers moi mais soulevait même le toit de la tente et je me surpris à penser que si j’ouvrais les bras ou ouvrait un parapluie, je pourrais facilement m’envoler. Eruk, dont les cheveux s’emmêlaient à cause du vent ascendant, ressemblait presque à une bête sauvage. Il s’était redressé, comme en position d’attaque, et ses yeux me transperçaient méchamment. Ils reflétaient une lumière étrange…

- Je t’interdis de sous-estimer les meyers ! Tu vas t en mordre les doigts !!!

Eruk fumait. Genre littéralement. De la vapeur s’échappait de tout son corps et ses yeux émettaient soudain une lumière presque aveuglante.

Des meyers ne tardèrent pas à sortir de la tente pour voir ce qui se passait, l’un d’entre eux étouffa un cri de stupeur à la vision d’Eruk en feu et revint dans le tente pour ressortir avec la supérieure. Et, alors qu’Eruk s’apprêtait à rajouter quelque chose en criant, elle posa sa main sur son épaule fumante, ce qui produisit un son sifflant comme lorsqu’on applique de l’eau sur une casserole brûlante et ses yeux se mirent à briller aussi, mais d’une lueur plutôt calme : comme celles des tueurs en série qui savaient ce qu’ils faisaient.

Eruk perdit presque instantanément sa lueur et prit un air surpris, comme si quelque chose lui avait échappé des mains. Il regarda la supérieure qui avait arboré les traits d’une fatigue propre aux parents d’un vaurien. Mais elle gardait cet air grondeur et je sus qu’Eruk allait passer un très mauvais moment.

- Tu sais que je vais devoir te punir ? Pour ton propre bien, tu vas être pénaliser. Et très fortement, dit-t-elle en attrapant le col d’Eruk plus sèchement que je ne pensais les meyers capables.

Elle le plongea alors de la tente et, toujours avec son air sévère et supérieur qui n’allait pas à son visage, elle se dirigea vers moi en cherchant quelque chose dans sa poche. Ça y est, j’en savais trop, ils allaient me tuer, m’éliminer ou m’utiliser pour des tests.

Elle sortit un petit objet blanc qui ressemblait presque comiquement à cet espèce d’effaceur de mémoire dans Men In Black. Je pris encore plus peur, je ne supporterai pas de vivre en ayant eu la mémoire effacée et la suppression de savoir me semblait la pire des tortures. Mais elle ouvrit le cylindre et le retourna sur sa main comme nous le faisons pour sortir des gâteaux, des chips ou des bonbons de leur emballage. Elle me tendit une petite pastille rose qui sentait bon la fraise et me sourit presque avec pitié.

- Prends ça, on a toujours besoin d’un peu de sucre après avoir vu ce genre de chose. Je suis désolée qui tu es été témoin de la folie d'Eruk. Et heureusement il n’y a personne dans cette rue à cette heure-là.

- Non. Je pense qu’il a eu raison de faire ça. Il fallait que je sache ce qui se cache derrière votre masque de gentillesse et le danger potentiel que vous représentez. Il a été plus honnête que vous.

- Je n’ai pas de leçons à recevoir d'une humaine. Surtout que tu te trompes sur un point : ce n’est pas un masque, notre peuple est réellement pacifiste, même Eruk, aussi colérique soit-il ne te fera jamais de mal de son propre chef. Tu peux être certaine de ça.

Elle posa délicatement sa main sur mon épaule. Les autres meyers semblaient attendre que la supérieure rentre dans la tente, comme s’ils ne voulaient pas avoir à faire à Eruk seul à l’intérieur. Elle finit par me dire que je devrais commencer à repartir vers l’école et que ce serait cool de ne rien dire à propos de cet incident aux autres, histoire de ne pas déclencher une panique générale. Puis elle rentra dans la tente suivie des autres meyers.

Comme promis, je ne parlais à personne d’Eruk. Plus parce que je n’aimais pas parler de ce que je ne comprenais pas vraiment et de dont je n'étais pas sûre que parce que la supérieure Elena me l’avais fait promettre. Personne même à Geneviève. Pourtant ce ne sont pas les occasions qui ont manquées.

Comme quand nous étions le 3eme jour de l’arrivée des meyers sur Terre et, pour une fois, c'est elle qui s'adressa à moi.

- Tu n'es pas dans ton état normal, dit-elle simplement, comme si elle s'en fichait un peu.

- J’ai vu quelque chose qui m’a fait réfléchir.

- Comment ça se passe avec Eruk ?

- Comment ça ?

Comment ça comment ça se passe avec Eruk ? Quoi Eruk ? Elle était au courant pour le vent ? Hein ? Quoi ?

- Tu lui as plu, non ?

Ah.

Arg.

- Geneviève… Pour la dernière fois. Je ne lui plaît pas, il ne me plait pas. Je suis une humaine et lui un meyer et faut que tu arrêtes de me mettre en couple. Genre vraiment.

- D’après mon livre de psycho, tu es en manque d'affection. Le meilleur moyen de te guérir c’est de te trouver quelqu’un.

Ou recevoir de l’attention des gens que j’ai déjà. Genre toi, idiote ! Se rend-elle au moins compte que…

Je laissais échapper un soupir et eut presque envie de pleurer. Je la hais. Je la hais autant que je l'admire.

- Tu es tout le temps sur tes gardes. Je-

- Notre prof de math est un meyer.

- M. Verry ? Tu ne vas quand même pas faire la chasse aux meyers dans l’école, non ? C’est presque de la paranoïa, un signe d-

- Oui. Attends je te dis parce que j’ai croisé sa petite amie / femme hier. Elle repartait la télé des meyers sous leur tente.

- Tu es allée sous leur tente ? Toi qui refusais même de parler à Eruk.

- J’accompagnais une meyer de notre classe. Elle ne savait même pas que les meyers étaient un peuple extraterrestre.

- C'en est presque drôle.

- Je dois aller lui demander des explications.

- Tu vas encore te retrouver avec plus d’interrogations que de réponses.

Elle n'avait pas tort. Même sûrement raison. Mais ce n’étais pas ce que je voulais qu’elle dise. Son indifférence me rebuta un peu et je gardais un silence contrarié Jusqu'à notre arrivée au lycée.

Ce jour-là, M. Verry se porta pâle et nous fûmes excusés de cours. Mais, à ma plus grande surprise, je rentrai chez moi sans même avoir fait attention à la tente meyer. Comme si elle s’était envolée de mon esprit. Ce n’est que bien installée dans mon canapé que je remarquai ceci. Je me surpris même à me dire que tant pis, on verra demain et je montai le son de la télé. Et je m’endormis avec la stupeur de ma propre bêtise : comment pouvais-je rester comme ça, sans réponses ? Pourtant le phénomène se répéta pendant les 3 jours qui suivirent. Je délaissai la tente comme si elle disparaissait par magie de mes pensées. Ce n’est que le quatrième jour, un dimanche, que j’arrivai enfin à combattre cette indifférence qu’elle m’inspirait et sortis de chez moi pour demander des comptes. Je failli retourner 2 à 3 fois sur mes pas mais mon envie de réponses (Et peut être un certain esprit combatif voulant prouver sa valeur) m'amenèrent devant la tente. J’avalais ma salive et m'enfonçais dans la tente avec le reste de mes forces.

A l’intérieur de la toile blanche, seul Eruk était présent. Se tenant droit comme un poteau, nettoyant une étagère adossé au pilier central qui devait soutenir la structure. En ayant entendu le rideau se lever, il se retourna et, en me voyant, ouvrit la bouche comme un poisson rouge. Ses grands yeux globuleux et hagards accentuant l’image.

- Oh ! Tu as réussi à passer notre champs de repousse ! Je croyais que les humains étaient faibles à la manipulation psy.

- Donc c’était bien vous qui m'empêchiez de venir.

- Pas toi personnellement, le groupe est partie en expédition donc fallait éviter que les humains viennent trifouiller dans nos affaires. Moi je suis puni.

- Ils t'ont juste privé de sortie scolaire ?

- Oh pas que ! Bien sûr que je ne suis pas juste privé de sortie. De toute façon je ne voulais pas y aller, ce n’est pas contre vous mais ce que c'est moche ici ! Regarde plutôt ce que j'ai eu !

Il releva le col de sa chemise blanche pour me dévoiler un petit collier en cuivre avec une espèce de petite serrure plate et des boutons gradient, ceux pour régler les montres, munis de petits chiffres.

- C’est quoi ?

Demandai-je devant ce qui me semblait être juste de la décoration.

- Ça s'appelle un gydf. Et c'est l’équivalent d'un filtre passe bas pour les habitants de notre planète. Si j’utilise un trop de—

- Magie ?

Je l’avais dit. Je ne le croyais pas moi-même. Où es-tu passé esprit scientifique ?! Comment m'as-tu autorisé à prononcer de tels imbécilités ?! Pourtant le vent et la manipulation….

Eruk fronça les sourcils et prononça magie avec un accent à couper au couteau.

- Ouais euh…

Essayais-je de me rattraper.

Un outil qui permet de manipuler les éléments ou les gens ou déplacer des objets...

- Ah ! Bah oui. Ça s’appelle Xyrès chez nous. Et ce collier m'empêche de l’utiliser.

- Non mais ce n’est juste pas possible. Qu'est-ce que tu racontes ? Tu peux bouger des objets ? Faire de la vraie magie ? Comment ça marche ?

- Doucement ! Oui, le Xyrès permet de faire plein de choses comme déplacer ou créer des objets.

- Mais c'est possible ??? Ça ne réponds à aucune logique scientifique !

J'avais l'impression d'être dans une nouvelle fantastique où une humaine se découvrait des pouvoirs et un monde remplit de magie et devenait, au fil du temps, une Mary Sue. (Note : je parle de Tara Duncan, je ne fais pas une prédiction) Ce genre de romans, je ne les aimais pas beaucoup, je préférais celle où le héros de retrouve dans un monde nouveau et apprends à le connaître. J’aimais comment l’auteur expliquait son système et essayait de justifier la présence de magie.

- Comment ça marche ? Euh... Je ne sais pas vraiment écoute…

Bon bah si j’étais dans une nouvelle, l’auteur devait être un beau flemmard, à sortir l’excuse « je ne sais pas non plus accepte le, c’est tout »[1].

Eruk s’agita devant mon regard plein de déception.

- Non mais regarde une télé, tu sais comment elle marche ? Tout le système d’acheminement du réseau, le traitement des données puis l’affichage. Et il y a aussi la télécommande ! Mais t’as pas besoin de savoir tout ça pour regarder la télé, non ? T’apprends juste à utiliser la télécommande.

- Je suppose.

- Bah moi c’est pareil. Je sais que ça à voir avec les protons et les neutrons dans les atomes et des ondes mais je t'avoue que je me contente d'appuyer sur les boutons de la télécommande.

Je restais sur ma faim.

- Mais si un jour tu peux aller sur ma planète, je t'emmènerais à l'université Effung. Ils étudient comment marche le Xyrès.

Oh ? Donc il y a bien des gens qui savent, c'est juste qu'Eruk fait partie des gens qui ne s'y connaisse pas dans cette matière. Tout comme il y a des gens, la majorité, qui ne savent pas qu'est-ce qu'un filtre passe bas[2] !

- Ça marche ! Répondis-je tout sourires. Mais tu sais au moins comment il fonctionne ton collier ?

- Alors, genre, en fait, c’est du cuivre et le cuivre ça fait tellement bien marcher le Xyrès que ça le rends instable. Sur le bras ou le cou et à petite dose comme ça, ce n’est pas dangereux. Surtout que si tu t'y prends bien comme ici. Les petites utilisations de Xyrès comme pour le traducteur instantané ou la résistance au répulsif mental ne sont pas stoppées.

- C’est bien fait.

- Oui… C'est dommage que ça a été découvert à cause de la guerre…

Encore elle. Elle apportait une telle tristesse dans les yeux fatigués des meyers et tirait leur traits.

Eruk regarda encore le bracelet quelques secondes, l'air pensif.

- Et du coup ça fait quoi quand tu utilises de la magie avec ce bracelet ? Ça s’annule ?

- Ici le cuivre est mélangé à un autre matériaux. Donc ça ne fait que disperser ou annuler. Mais le cuivre… ça explose au contact d'un fort Xyrès… Beaucoup de gens de notre planète sont morts à cause de ça. Nous émettons naturellement un peu de Xyrès alors dès qu'il y a un peu de trop de personnes et du cuivre… boom.

Ah.

Vu comment Eruk semblait plongé dans ses souvenirs, sûrement que le cuivre devait servir d'arme de guerre. Je me faisais déjà l'image. Soit un bloc de cuivre posé dans un centre soit dispersé dans l’air. Une arme presque invisible et pourtant mortelle.

- C'est la faute de notre peuple. Si seulement nous avions réagi plus tôt…

- Vous auriez fait quoi ? Tuer ? Alors que votre religion interdit même de blesser ? Je ne sais pas ce qui s'est passé mais ça aurait pu être pire d'envoyer des meyers reluctants au combat.

Il me regarda droit dans les yeux. Comme si je ne venais de lui faire comprendre quelque chose.

- C'est vrai que nous avons commencé à renverser la situation quand nous étions sûrs que combattre était la seule solution et que notre colère a emporté sur notre raison.

- Tu as vu ça de tes propres yeux ?!

- Agathe. J’avais 14 ans à la fin de la guerre. Bien sûr que j'ai vu. J'en ai même tué. De nos envahisseurs…

- Tu as tué ?!

Il reprit son air insolent et me dévisagea étrangement en croisant le bras. Puis il sourit presque méchamment.

- Tu es comme un petit oiseau en cage. Tu rêves d’être libre mais tu ne sais rien des dangers de l’extérieur. Je ne suis pas le seul à avoir tué dans cet escadron. Elia, la plus jeune, a même été décorée ! Alors si tu as pu penser que notre équipe était composée que d'ado parce que nous apprenons vite, détrompes toi. Nous faisons partie du bataillon de défense meyer, s’il se trouve que vous décidiez de nous agresser, nous serons tout de suite prêts.

C’était un peu triste. Il n'avait que 18 ans. Ses boutons d'acné n’étaient pas tous partis, son menton encore très vierge de toute barbe et il se tenait, un peu busqué, plus sur le pied gauche comme le font les ados. Mais la lueur sauvage au fond de ses yeux trahissait la mort qu'il avait répandu. Et la tristesse dévastatrice que cela engendrait.

- Tu as raison, alors, les meyers sont bien hypocrites. A dire venir en paix mais envoyer son armée pour communiquer.

- Content que tu t'en sois rendue compte.

- Vous êtes vraiment venu pour nous observer ? Pourquoi se donner tous ces moyens alors que vous avez déjà des meyers réfugiés qui sont là depuis 15 ans ?

- Meuf déjà que je n’étais pas censé te dire pour le Xyrès. Alors la vraie raison de notre présence...

- Donc c’est plus qu'une histoire d’observation ?!

Il se tu pendant un instant en essayant de réaliser ce qu'il venait de dire. Puis il prit sa tête entre ses mains et cria avec frustration et gêne comme s'il venait de faire une gaffe.

- La supérieure Elena va me tuer si elle apprend que tu sais ça !

Je ris aux éclats pour la première fois depuis des jours. Voir Eruk paniquer était plus qu’hilarant, il gesticulait dans tous les sens et le sang lui monta encore plus à la tête quand je me pliais en deux sous la douleur abdominale qu'entraînait un tel fou rire.

- D'accord. Je ne dirais rien !

Finis-je par promettre devant les supplications d'Eruk.

- Merci. Pleura-t-il comme un crocodile.

Il prit alors un air pensif et finit par sourire.

- Eh ! Si tu veux, on peut aller se balader ! Je te paie une boisson, pour m’assurer de ton silence !

- Tu n'es pas privé de sortie ?

- Si. Et le collier ne me permet pas de sortir de la tente.

- Mais alors comment compte tu sortir de là ?!

Il eut un sourire en coin, celui que font les coquins avant de faire une bêtise. Oh Eruk dans quoi tu vas m'emmener ?

- Bah tu vois. Le collier s’enlève en utilisant deux mains. Ça ne requiert pas de Xyrès. Donc tu peux, je ne sais pas, me l'enlever ?

Il jubilait. Décidément ce garçon aimait s'attirer des ennuis.

- Et t'as de l'argent pour ma boisson ? Et une crêpe.

- 500 euros suffiront-ils ? Puis un peu de Xyrès… Ça n'a jamais tué personne.

- Si. Trois quart de la population de ta planète.

- Si tu te crois drôle, sache tu ne l'ai pas. Allez. Détache moi, ça fait 4 jours que je suis enfermé ici. Et je t’emmène où tu veux !

A vrai dire, l’idée de me faire payer une crêpe et une boisson ne m’inspirait pas du dégoût. Au contraire… Et Eruk était une meilleure compagnie que mes devoirs ou Geneviève…Puis j’étais curieuse de savoir comment il allait « m'emmener où je voulais ».

- Ok comment je te détache ?

- T’es la meilleure ! Juste appui en même temps sur les deux petits boutons.

Il me tendit son cou et désigna un enfoncement dans le collier, là où il gagnait en largeur pour laisser de la place aux rouages, juste derrière sa nuque. Deux petits trous se distinguaient, tout juste assez grands pour appuyer dessus mais il fallait utiliser bel et bien une tierce personne pour l'enlever, leur position inatteignable par le porteur.

J'entendis un petit clic et le collier se détacha.

Eruk se mit à rire aux éclats d'un air machiavélique. Je venais sûrement de libérer un méchant de Disney ou un scientifique fou.

Il fit briller ses yeux en souriant jusqu’aux oreilles, prit mon bras et se précipita hors de la tente.

- Où veux-tu aller ?

- La mer !

- T'as un système de localisation ?

- T'en as pas un toi ? Avec ton Xyrès.

- Nan mais tu m'a pris pour la Lumière ?!

- Roh ok je vais utiliser mon téléphone. Mais je te préviens c’est super loin !

- Comment super loin ?

- 90 km à peu près.

- Ça va prendre un peu temps alors. Mais ok. Met ton navigateur et c'est partie. Je vais te montrer mes capacités !

- Je mets quel mode ? Voiture ?

- Tu es au courant que je n'ai aucune idée de ce que c'est un mode voiture ?

- Mettre le navigateur comme si on etait dans une voiture, indubitablement.

- Non garde le juste pour que je vérifie si on est toujours dans la bonne direction.

J’ouvrais le navigateur de la multinationale américaine et choisissais comme destination la mer la plus proche. L’itinéraire calculé, je regardai Eruk avec appréhension. Lui semblait heureux et avait hâte de commencer. En voyant que j’avais fini, il rit en prenant mon bras et se mit à courir dans la pente en m’entrainant de plus en plus vite. Le vent se mit à souffler trop fort dans mes oreilles et je ne pus bientôt plus respirer, étranglée par sa violence. Je fermai les yeux sous les larmes causées par celui-ci tout en étant obligée de courir avec Eruk qui riait toujours aux éclats.

Bien sûr, alors que nous atteignions une vitesse dangereuse, je commençai à me mélanger les pieds (j’ai déjà dit que je n’aimais pas le sport ?). Je n’étais pas faite pour dévaler un demi kilomètre en moins d’une minute. Et, alors que le moment fatidique où cette vitesse, mon aveuglement et mes pieds allaient nous faire tomber, Eruk m’attrapa par la hanche et je commençai à pédaler dans le vide.

[1] Ta gueule Agathe.

[2] Bah faite une rechercher Google !

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