À l’absurdité délicieuse de notre amour

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Chère toi,

Encore une fois ma journée a pris la direction de situations merdiques me menant tout droit dans ce bar que je déteste tant, avec ces putains de verres de whisky que je déteste autant parce que le goût est dégueulasse mais qu'il n'y a qu'à leurs cotés que j'ai l'impression que ma vie est peut-être, je dis bien "peut-être", et dans tous les sens que la langue française pourrait l'en définir, moins pire que celles des vrais ratés que j'entends radoter tout au long de ma biture.

Et j'aimerais être à coté de toi pour te le dire, te le dire de vive voix. Dans les yeux, et pas à ce verre qui me dit que je ne suis qu'une merde...

J'aimerais te dire que si je devais crever à petit feu, je voudrais que ce soit avec toi. Et que si je trouvais une parcelle de bonheur sur cette putain de Terre, ce serait toi, uniquement toi. Et le plus tordu dans l'affaire, le plus dément, c'est que je le pensais et le pense vraiment. Mieux, je le réclame encore, bordel. J'étais accro à ce foutu bordel joyeux, ces montées d'adrénaline qui te claquent la gueule et ces descentes aux enfers où tu te retrouves le cul par terre. Notre danse, c'était une chorégraphie de dingue, une valse macabre, un tango du diable.

Un putain de tango passionné, ouais, et parfois, une bonne vieille bagarre de rue, poings serrés, dents cassées. Mais toujours, toujours, tes yeux en face des miens.

Je les vois encore, ces putains de photos. Pas les clichés de vitrine, non. Celles où nos sourires étaient si déments qu'ils explosaient le cadre. De vraies gueules de cons heureux, tu te souviens ? Pas ces sourires forcés de façade que tu balances au type qui t'a foutue dehors. C'est ça, la blague. Il y a une vérité brute, indécente, dans ces vieilles photos, un truc qu'il n'aura jamais. Jamais.

J'aimais même la guerre, putain. Nos engueulades avec tes gosses, ces petites guerres de tranchées pour savoir qui occupait quel espace. Nos clashs avec notre gamin, ces cris qui venaient du fond des tripes, mélange de fatigue et d'un amour si grand qu'il en devenait douloureux. Et puis, il y avait nos démons. Les nôtres. Ceux qui nous bouffaient de l'intérieur, qui faisaient de notre histoire un putain de champ de bataille, qu'il fallait nettoyer et repeindre sans cesse, comme une fresque qui part en lambeaux sur des vieux murs de chiottes.

C'était crevant, oui, et ça déchirait les tripes parfois. Mais tu sais quoi ? J'aurais pas troqué ce foutu chaos pour toutes les vies tranquilles du monde, celles où rien ne se passe, où tout est lisse et mort.

Parce que, oui, si je devais me taper une vie de merde, une putain de vie sans fond, je voudrais qu'elle soit avec toi. Tes rires de sorcière, tes colères de volcan, tes putains de paradoxes qui me rendaient dingue. Cette intensité, bordel, qui me faisait sentir vivant, même quand chaque putain de seconde me tailladait la peau. C'était notre merde, à nous. Une merde unique. Et elle valait toutes les vies parfaites que les autres se contentent d'imaginer.

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