Putain d'Aube, Putain de Questions…
La lumière du matin, cette garce, s'est foutue de ma gueule. Elle s'est glissée par les rideaux, pas pour éclairer un nouveau départ, mais pour foutre la misère à mon esprit déjà en vrac. J'étais là, dans ce lit qui n'était pas le mien, avec une nana que je connaissais à peine, et tout ce que j'avais en tête, c'était toi. Putain, toi. Comme une sale mélodie qui te vrille le crâne, même quand tu t'injectes d'autres sons pour l'oublier. Une aventure de vacances, un truc censé être léger, une sorte de pansement sur une jambe de bois, mais le pansement, il collait à rien. Mon cerveau, lui, était en boucle sur nos putains de souvenirs.
Et puis, elle a lâché la bombe. Avec un sourire encore teinté de sommeil, cette innocente a balancé : "Si ton ex revenait vers toi, est-ce que tu accepterais de la reprendre ?" Un coup de poignard, direct dans les tripes. Ça m'a fait l'effet d'une décharge électrique, ça m'a ramené à ma putain de réalité, celle que j'essayais de noyer dans l'alcool et les corps étrangers.
C'est ça, la vie, non ? Une suite de tentatives foireuses pour se sentir vivant, pour combler un putain de vide. On baise des inconnues, on boit comme des trous, on écrit des conneries, tout ça pour fuir ce qui nous ronge. Cette question, elle était la preuve que la fuite, ça marche jamais vraiment. On peut changer de ville, de lit, de gueule, mais les fantômes, eux, ils ont la clé de toutes les portes. Et le tien, il traîne encore dans les couloirs de ma tête, comme un mauvais coloc qui paye pas son loyer.
Ça m'a rappelé que la vie est une saloperie et qu'on est tous des abrutis qui se cognent aux murs. On cherche la facilité, le plaisir immédiat, mais la vérité, elle est toujours là, crue, dégoulinante de réalité. Les aventures d'un soir, souvent, c'est juste une manière de se mentir à soi-même. Y'a pas de vrai salut tant que t'as pas foutu un coup de latte dans la gueule à tes propres démons.
La question, c'était aussi une putain de leçon : la vie, c'est pas d'éviter les emmerdes, c'est de choisir lesquelles tu veux te taper. Et putain, celle-là, c'est une sacrée emmerde. Mon esprit n'est pas libre, il est enchaîné à toi, à nous. Il va falloir que je décide si je "donne encore un putain de seum" à ce passé, si c'est une guerre que je veux livrer ou une défaite que je dois accepter.
Et il y a ce truc un peu désabusé dans l'air, cette élégance du désespoir, cette quête insatiable. On court après l'extase, le frisson, la chair, pour masquer un vide abyssal. Mais même dans l'ivresse des corps, ton souvenir est une cicatrice que rien ne semble pouvoir effacer. Comme si mon cœur était une de ces boîtes de nuit exclusives où seule ton empreinte digitale fonctionne encore à l'entrée.
Alors voilà. Cette putain de nuit, cette putain de question, ça a été un rappel à l'ordre. Ça m'a foutu à poil, émotionnellement. Ça m'a obligé à regarder ce qui est encore là, ce qui me fait mal, ce que j'essaie de cacher même à moi-même. Mon cœur est visiblement encore en chantier, et le tien est le putain d'architecte qui a laissé ses plans.
Je ne sais pas ce que je vais faire de tout ça. Mais j’aimerais que tu le saches. Que même loin, même avec d'autres, tu es encore là, une saloperie de présence que je n'arrive pas à chasser.
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