LE RETOUR DE L’OMBRE

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La nuit était tombée, mais l’air était plus lourd que jamais. Le vent soufflait fort, apportant avec lui un froid mordant, comme un avertissement. Le monde autour d’eux semblait suspendu dans un silence pesant, comme si même la ville elle-même retenait son souffle.

La voiture roulait lentement dans les rues dévastées. La mère, le visage marqué par la fatigue, se battait contre une angoisse qui la rongeait de l’intérieur. Ses enfants, toujours endormis à l’arrière, étaient sa seule ancre dans cette tempête. Elle se forçait à garder son calme, mais chaque minute qui passait semblait les rapprocher d’une confrontation inévitable.

Elle avait choisi de fuir, mais l’ultimatum de Boursicot, toujours suspendu au-dessus de sa tête, la rongeait. Elle n’avait jamais cru que l’horreur pourrait la rattraper aussi vite. L’homme qu’elle avait aimé, qu’elle avait craint, se rapprochait d’elle. Et la vérité était simple : elle ne pourrait jamais s’échapper de lui.

Jean tourna prudemment dans un autre quartier, loin des barricades et des forces de l’ordre. Ils étaient cachés, discrets, mais toujours sous la menace de Boursicot. Jean, bien que résigné à aider cette femme et ses enfants à fuir, ne pouvait ignorer la réalité de la situation : chaque minute passée les rapprochait d’un piège qu’il savait mortel.

Le téléphone vibra soudainement. Il n’eut même pas besoin de regarder l'écran pour savoir que c’était Boursicot. L’intensité du message résonna dans son esprit. "Ne crois pas que tu peux fuir aussi facilement. Je vais la retrouver, Jean. Et vous allez regretter d’avoir fait ce choix."

Le cœur de Jean se serra. Il jeta un rapide coup d'œil vers la mère, qui regardait les enfants endormis avec un regard doux mais préoccupé. Il savait que tout basculerait bientôt, mais il ne voulait pas briser la tranquillité de cet instant fragile.

"Tu as reçu l’appel ?" demanda la mère d'une voix tremblante, sans vraiment avoir besoin de réponse. "C’est lui, n’est-ce pas ?"

Jean hocha la tête, mais son regard restait distant. "Il est plus près que jamais."

Quelques heures plus tard.

La maison de Boursicot était située au bout d’une rue à Juvenat calme, presque figée dans le temps. L’endroit semblait plus silencieux que jamais. Une ambiance étrange, presque irréelle, flottait dans l’air, comme si tout était suspendu, en attente de ce qui allait se passer.

La voiture s’arrêta devant la maison. La mère fixa l’entrée avec appréhension. Elle savait ce qui l’attendait à l’intérieur. Là, dans cette maison, se cachait l’homme capable de tout.

Elle tourna son regard vers Jean, un mélange de détermination et de peur dans ses yeux. "Tu restes là. Je vais lui faire face ."

Jean la fixa, son visage marqué par l’inquiétude. "lydia… tu ne peux pas y aller seule. Laisse-moi… on va trouver une autre solution."

Mais la mère secoua la tête, déterminée. **"Je ne peux pas fuir éternellement

Lydia venait à peine de franchir le seuil de la porte qu’une vague de terreur s’abattit sur elle. Les cris de Boursicot résonnèrent dans l’air froid de la maison.

"Où étais-tu ?!" hurla-t-il, sa voix pleine de rage et de dégoût. "Tu t’es bien moqué de moi, hein ? Tu penses pouvoir m’abandonner comme ça, sans explication ?!"

Lydia , secouée par la violence de l’instant, se figea. Elle n’avait pas d’autre choix que d’affronter la tempête. Elle respira profondément avant de se tourner vers lui.

"Boursicot… écoute-moi." Sa voix était faible, mais elle faisait tout pour rester calme. "Je n’avais pas le choix. Tu… tu ne comprends pas ce qui s’est passé. Il y a eu des menaces… des violences que je ne pouvais plus supporter."

Il la coupa dans son élan, s’avançant vers elle avec une démarche menaçante. "Tu crois vraiment que je vais te laisser partir après tout ce que tu m’as fait ?" Il leva la main, frappant son visage avec une brutalité glaciale.

Lydia chancela sous le coup, le goût du sang envahissant sa bouche. Elle tenta de se redresser, mais les coups pleuvaient sans fin. Elle n’avait jamais vu cette rage chez lui. Il était devenu un inconnu, un monstre prêt à tout détruire sur son passage.

"Tu veux me faire ça à moi ? Tu veux m’humilier en fuyant avec mes enfants ?!" Il ne cessait de répéter ces mots, comme s’ils étaient un mantra, un cri de folie.

Lydia, la douleur la faisant plier, tenta de se relever pour lui parler, mais il la rejeta violemment au sol. Elle se retrouva étendue sur le plancher froid, sa tête bourdonnant.

C’est à ce moment-là que Jean fit son entré. Il avait suivi Lydia discrètement, craignant ce qu’elle pourrait affronter à son retour. Il ne pouvait pas la laisser seule. Il se précipita pour l'aider, la soulevant d’un geste protecteur.

"Arrête, Boursicot ! Laisse-la tranquille !" cria Jean, son ton ferme mais son regard trahissant une lueur de peur. "Ce n’est pas comme tu crois. Lydia a souffert, elle a eu peur de toi !" et Fatla...

Boursicot tourna son regard glacial vers Jean, son visage déformé par une haine indicible. "Alors c’est ça, hein ?" dit-il, son sourire tordu se dessinant sur ses lèvres. "Vous avez une liaison, tous les deux?" Il laissa échapper un rire amer. "C’est donc ça, ta manière de me traiter, Lydia? Te moquer de moi avec ce type ?!"

Avant que Jean ne puisse réagir, Boursicot se précipita vers lui et, d’un geste rapide, il attrapa son arme, Il la braqua immédiatement sur Jean.

"Tu penses que je vais te laisser partir comme ça, toi aussi ?!" rugit-il. "Tu vas souffrir autant qu’elle !"

Jean recula, les mains levées en signe de paix. "Boursicot, tu ne veux pas faire ça. Ce n’est pas la solution !" Mais son regard était fixé sur le canon de l’arme, froid et menaçant.

Lydia , tremblante, se redressa péniblement, son corps meurtri mais son esprit plus déterminé que jamais. "Boursicot, arrête… Il n’y a rien entre nous. Ce n’est pas ce que tu crois !" tenta-t-elle, sa voix brisée mais implorante. "Je suis partie parce que je ne pouvais plus vivre dans cette violence !"

Mais ses mots étaient vains. Boursicot ne l'écoutait plus. Il était aveuglé par sa colère, incapable de comprendre la souffrance qu’il avait infligée.

Jean fit un pas en arrière, les yeux rivés sur l'arme pointée vers lui. "Boursicot, si tu tires, tout est fini. Ce n'est pas ce que tu veux."

Un silence lourd pesait dans la pièce, lourd de menaces et de tension. Le regard de Boursicot vacilla, un instant de doute traversant son esprit, mais la folie qui l’habitait reprit rapidement le dessus.

"Je vais vous faire payer, tous les deux !" hurla-t-il, la folie dans ses yeux. "Je vais vous briser !"

Le temps sembla se figer. Jean, d’un geste rapide, s'élança en avant pour tenter de désarmer Boursicot, mais celui-ci, plus rapide, appuya sur la détente. Le bruit du tir résonna dans toute la maison.

Mais le coup ne partit pas sur Boursicot. Au dernier instant, Jean se jeta devant lui. Il cria de détresse, alors que le projectile passa près d’eux, frôlant son bras. IL avait agi par instinct,

"Jean, non !" hurla-t-elle, son corps tremblant de douleur.

Dans ce dernier acte de désespoir, l’irréparable était en train de se produire. Le regard de Boursicot se perdit dans le vide.

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