03 / 10
Ce matin il fait un tout petit peu moins froid, est-ce l'effet du petit feu de cheminée d'hier soir ?
Je ne m'attarde pas trop dans la salle de bain, le Smarphone m'attend. Impatient comme un gamin, à moitié vêtu... je le débloque !
Oh ! Ce petit texte de rien...
Je passe presque tout le temps prévu à déjeuner... à trifouiller mon téléphone, j'ai le droit de le faire, mes gamins ne sont pas là, ils dorment encore.
À table on mange, on ne touche pas son smarphone c'est sale !
Je suis en train de mettre du miel partout, sur la coque,sur l'écran, sur les touches... délicieux ce miel d'acacia !
Dans la voiture, chauffage et radio à fond, forcément avec le bruit de la soufflerie je n'entends plus la musique. De toute façon, je n'en ai pas besoin pour m'évader.
Je réfléchis à la suite... à moins que je n'écrive un chapitre de Pallazzo tout à l'heure, dans quelques heures.
Je dois me concentrer sur la route, même si à cette heure-ci, il n'y a personne sur la route, un renard, un chevreuil ou un sanglier peut traverser... il parait que ça fait mal un chevreuil, hein Marsh !
Les virages succèdent aux virages, la radio n'a programmé que des chansons insipides ce matin... chouette, dans le lecteur, c'était Bruce Springteen qui était enclenché, ça me rappelle le dernier papotage avec Norah...c'était laquelle de chanson déjà ?
Le boss croone comme un chef Nigtshift :
Marvin, il était mon ami...
Allez ça ira jusqu'a Grenoble avec lui, il y a pire comme co-pilote.
Mon esprit s'évade déjà , non, plutôt encore. Je m'imagine dans une Ford mustang traverser les montagnes rocheuses, Nevada, Wyoming, Idaho... comment c’était avant que l'homme blanc plante des villes dans les vallées, détruise les bisons, fore le sol à la recherche de gaz de schiste. J'imagine Jean-Thomas et Maureen , assis sur une banquette inconfortable à l'avant d'un chariot Conestoga... non, les Conestoga étaient lourds, ce devrait être plutôt un prairie schooner ou goélette des prairies.
En partant d'indépendance dans le Missouri a la fin du printemps, ils devraient arriver au pied de la Sierra Névada avant les premières neiges... il faudra bien que je leur concocte des embuches bien merdiques, Indiens, crotales, sources empoisonnées, manque de nourriture... J'hésite, est-ce que Jean-Thomas, Maureen enceinte jusqu'au cou, ne materait pas une jeune immigrante allemande, blonde comme les blés ou une brunette des Abruzzes ? L'immigration italienne a commencé bien après... Donc ce sera une Allemande, une Alsacienne peut être, l'alsace n'était pas encore français à l'époque, comme la Savoie et Nice... Je rage ! j'avais fait des recherches, je m'étais documenté:
La ruée vers l'or de 1848 en Californie, the golden state.
Je ris, car je me souviens d'une traduction improbable trouvée sur Wikipédia :
La reine des putes chinoises de l'époque Ah Toy... traduite par Ah Jouet, je n'avais pas compris tout de suite. Et puis par hasard j'avais découvert les mésaventures du convoi Donner !
Vous voulez vraiment que je vous raconte ? Je ne pense pas que vous aimerez, vous connaissez l'histoire ?
ils en ont fait un film :
Vorace ( ravenous ), je vous avertis, ce n’est pas joli, joli. Non, non, j'ai beau être sadique avec mes personnages, je ne peux pas leur faire ça, ils passeront la sierra avant la neige... Retrouverons-ils , elle Shean le frère maudit, lui, Auguste-César le coureur de jupons...
Mais cette histoire dort dans un tiroir.
Brusquement, après un dernier virage, la route entre dans la ville, je traverse l'Isère, si le ciel n'est pas trop couvert, la nuit pas trop noire, je peux apercevoir les quais, et la Bastille, sur le pont, à ma gauche.
Je rigole tout seul dans la voiture, pendant ce temps Bruce continue de chanter, Don't play that song, une reprise d'Aretha Franklin.
Il y a quelque temps, j'avais entamé l'écriture d'un polar, une fille d'immigrée italienne vient dans le quartier Italien manger une pizza, au Rotolo ou au Napoli… il y en a toute une rue de pizzérias à Grenoble. Cette scène a plus ou moins été reprise dans Pallazzo Della pilote, tournerais-je donc en rond !
Soudain je peste, un piéton sorti de je ne sais ou, habillé de sombre traverse entre deux platanes, je le vois au dernier moment dans mes phares... Parfois ce sont des trottinettes électriques. J'ai même croisé des conducteurs ivres et vindicatifs, maintenant je suis devenu sage au volant, si un automobiliste malpoli me fait une crasse, un refus de priorité... Je laisse couler, il ya trop de gens qui roulent sans assurance et sans permis. Bon, faut pas exagérer, il m'arrive d'insulter un autre chauffeur de temps en temps, moins souvent qu'avant.
Ah voilà, une bonne place, pas trop loin du bureau. après m'être garé, j'ouvre la porte et :
Je monte le col, comme d'habitude !
Je vais jouer à faire semblant
comme d'habitude !
Je ferme le véhicule, dans six , sept heures je serais là de nouveau, affamé... comme d'habitude je referais le trajet dans l'autre sens, soit par cette route, soit par une autre... Après un rapide repas, une sieste plus ou moins longue, je retournerais dans ma grotte, pour écrire... que vais-je écrire cet après-midi ? Sur quel texte ?
Ça ne sert à rien d'y penser à l'avance, de toute façon je sais comment ça se passera, après avoir répondu aux commentaires des copains, lu des chapitres amis ou pas... rituels qui peut sembler de la procrastination, qui en est en effet, je commencerais à écrire... au moment précis ou je commencerais, je n'aurais que le titre, c'est-à-dire un numéro de chapitre, le reste viendra au fur et à mesure, parfois j'ai pris des notes avant, souvent ma plume me guide .
Ah, au fait ! ça vous est déjà arrivé , un de vos personnages prend sa vie en main, il décide quel sera son, rôle dans l'histoire, ce qu'il va faire et ce n'était pas prévu au départ.
Tiens, quand j'ai commencé avec Pilotta, il n'y avait que trois personnages, un triangle amoureux en fait, Alessandra, son mari Marcello et l'amant Claudio Luciano... une petite dernière est arrivée, Naëlle ( au départ elle se prénommait Françoise mas ça n'allait pas ), et bien, sans que je m'en rende compte cette fille à pris de plus en plus de place, jusqu'à devenir l'égale des trois premiers personnages principaux
Oula ! Je papote, je papote, il faut que j'y aille moi !
À bientôt !
À cette après -midi, surement, si vous vous connectez, oui je vous connais, vous êtes autant accros que moi... À cet après-midi donc !

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