Souvenir septième ~ Les insurgés

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Le sathœ aux cheveux noirs et à la cape nous guida le reste du chemin en éclairant les galeries de sa boule de feu. Après quelques minutes de marche ponctuées par les râlements de Dzaè, nous arrivâmes dans un couloir aux parois sculptées de motifs floraux. Au bout, de la lumière et des éclats de voix.

Alors que nous traversions le porche de leur « base », je fus ébloui par la clarté dansante des feux. Les voix se mirent à chuchoter et je discernai bientôt de multiples regards pointés sur moi.

– Salut tout le monde, on amène un invité. Soyez sympas ! s’écria Thœji.

Une dizaine de sathœs environ s’animait dans la sale ronde et d’autres encore à l’étage et probablement dans les salles adjacentes. C’était une grotte extrêmement profonde et haute, d’où partaient de multiples couloirs. La décoration était raffinée mais singulière, je n’avais jamais rien vu de tel. Les murs, couverts de tableaux, de gravures et de torches montaient en arches sculptées jusqu’à un somptueux dôme décoré d’une peinture bucolique. Des colonnades, qui soutenaient le premier étage, délimitaient un espace central, où trônait une fontaine, et des espaces latéraux où mes adelphes étaient réunis autour de tables en bois massif, debout ou assis dans de véritables trônes de pierre. Des sillons partant du centre acheminaient l’eau jusqu’aux salles adjacentes. D’au-dessus, le long des colonnades, on entendait l’eau courir à l’intérieur de tuyaux de verre rejoignant le reste du liquide au rez-de-chaussée. L’écoulement bulleux était hypnotisant. Pour parfaire le tout, des vitraux colorés placés devant les flammes éternelles projetaient des motifs dansants sur la totalité de la pièce, lui donnant une apparence vivante et joyeuse incomparable.

Les habitants de cet endroit secret étaient vêtus très différemment des sathœs que j’avais l’habitude de côtoyer. Leurs vêtements n’étaient pas homologués par la Fabrique du Temple et répondaient à une mode indigène. Iels avaient le sens du détail et l’amour des parures dispensables. Ce qu’iels portaient s’accordait parfaitement et était agencé avec intelligence, les tissus étaient de qualité et leur coupe privilégiait l’allure à la praticité, comme les uniformes du Conseil – dont le peu de fantaisie faisait peine à voir. Seulement, ici, pas d’orgueil déplacé, pas de pèlerine criarde ni de décoration gravée, mais des tenues diverses et variées avec comme point commun de ne pas répondre aux normes. Pas une personne ne portait les traditionnels bleu, rouge et violet clairs.

À côté de cette opulence, le trio que je venais de rencontrer faisait pâle figure. Peu de pièces lumineuses, aucun bijou ni décoration. Le strict opposé de ce que j’admirais chez les autres. On eût pu croire qu’iels ne venaient pas d’ici.

Celui aux cheveux noirs passa devant moi en me frôlant et partit nonchalamment dans une autre pièce. Dzaè se planta devant son ami et moi et s’exclama, bras croisés :

– Bon, alors, on fait quoi ? On fait copain-copain en ignorant le fait que nous sommes peut-être en présence d’un espion ?

– Je ne le suis pas, affirmai-je. Je suis un esprit libre.

– Excusez encore une fois l’indélicatesse de mon ami, rectifia Thœji en me prenant par l’épaule tout en repoussant Dzaè. Venez vous asseoir, on va vous présenter.

Puis, aux autres, dont les plus proches avaient arrêté toute activité pour m’observer avec un mélange de peur et de curiosité :

– Venez, sonnez la cloche ! Réunion !

On m’assit sans ménagement dans un fauteuil près de la fontaine et tous vinrent autour de moi en traînant le leur ou en se mettant en tailleur par terre. Au fond de la pièce, je vis un sathœ tirer sur une longue corde et, avec un décalage d’une seconde, un bruit métallique tonitruant résonna bientôt dans tout le réseau de galeries.

« Est-ce que c’est un signal d’alarme ? Est-ce que je viens de tomber dans un piège ? » craignis-je.

Je me recroquevillai au fond de mon siège tandis que des dizaines de nouveaux visages s’agglutinaient peu à peu autour de nous. Le sathœ aux cheveux noirs finit par revenir en marchant-courant de la pièce adjacente. Il bouscula en hâte les personnes sur son chemin pour se faufiler jusqu’à moi, un bout de tissu blanc dans les mains.

– Moi, c’est Wèthwo, me dit-iel en me le tendant timidement. Encore désolé pour vos vêtements, nous ne pouvons pas vous fournir mieux pour l’instant.

Ce nom tiqua dans mon esprit.

« Wèthwo… C’est celui du rapport… ? » me demandai-je.

– Merci… Pas de soucis, répondis-je en le suivant des yeux, bouche bée.

Je m’enroulai dedans et usai rapidement de le Kwo pour créer quelque chose de convenable à vêtir. J’entrepris de renouer mes cheveux. Iel s’assit sur le bord de la fontaine près de Dzaè et Thœji, qui passa son bras autour de ses épaules. Iel n’avait pas l’air si terrible que cela, par rapport à ce que Joukwo m’avait raconté. J’étais agréablement étonné.

Le brouhaha s’intensifia à mesure que la pièce se remplissait. Leur venue était sans fin. Combien étaient-iels dans cette grotte secrète ?!

Aucun moyen de fuir, j’étais cerné, j’avais peur…

Dzaè me lançait un regard noir, à l’image de beaucoup de ces inconnus. J’étais à moitié nu devant les yeux inquisiteurs d’une cinquantaine d’entre elleux formant un cercle à trois pieds de moi, de tous les côtés. Ce n’était vraiment pas une situation agréable.

Iel siffla avec les doigts dans sa bouche pour tenter de capter leur attention. Quand un silence relatif se fut installé, iel se leva pour prendre la parole :

– Bon, on a ramené cet étranger. On l’a quelque peu malmené et iel nous a poursuivis, alors on a décidé de le faire entrer. Enfin, « on » c’était surtout Thœji, expliqua-t-iel.

Déjà, des bruits de désapprobation – sous forme de piétinements – se firent entendre. Plus personne n’ouvrit la bouche après cette brève d’introduction. Iels avaient une certaine discipline.

– Du coup, commençons par le début : t’es qui ?

– Je suis-

– Debout pour prendre la parole, me chuchota Thœji.

J’obéis. En vue plongée, je me rendis compte du grand nombre de présents et cela accentua ma crainte. Je bégayai :

– Je m’appelle Thoujou-

– On n’entend rien ! se plaignit quelqu’un.

Des claquements de doigts vinrent confirmer ces propos. Tremblant, je cherchai la force de répéter quand je fus interrompu à nouveau – ou plutôt secouru – par un sathœ dans le fond :

– C’est Thoujou, conservateur de Ñitœi, déclara-t-iel.

Iels se retournèrent à l’unisson vers celui qui, assis, avait tout de même pris la parole. Étonné, je me penchai sur un pied pour voir et reconnus mon ancien camarade Mœ ! De corpulence et de taille moyennes, ses cheveux longs, roux et réfractaires étaient attachés par un ruban. Ses yeux d’un rouge profond étaient mis en valeur par des joues couvertes de tâches de son. De souvenir, c’était quelqu’un d’enthousiaste et d’un peu cynique – mais sans doute moins que Dzaè.

– Mœ ! m’exclamai-je. Que fais-tu là ?

– Toi d’abord, protesta-t-iel sèchement, me prenant de court. Tout le monde est impatient d’entendre ta réponse, Thoujou de Pfœkiña. Et moi le premier.

Iels claquèrent des doigts. Son regard était clair : iel m’avait donné un coup de pouce, maintenant c’était à moi de combler sa curiosité.

– Hum, eh bien…

Je parcourus lentement l’assemblée des yeux, toujours intimidé. Parmi elleux, des grands, des petits, des cheveux de toutes longueurs, qualités et couleurs, et toutes sortes d’expressions. À part Mœ, pas un visage connu, pas un point de repère familier.

« Je peux le faire… Je suis parti vingt cycles tout seul et j’ai rencontré tout un tas de gens, ce ne sont pas quelques inconnus qui vont me faire peur » tentai-je de me convaincre.

Je me raclai la gorge et dis :

– Je m’appelle Thoujou, je suis apparu il y a trois générations et j’ai quitté mon poste à Ñitœi après un cycle, je dirais. Je suis agent tournant à présent, le seul du nom. Ça veut dire que je suis toujours en déplacement pour régler des problèmes, réaliser diverses tâches…

L’assemblée s’étonna discrètement.

– Quel drôle de poste, commenta Dzaè qui s’était rassis depuis un moment.

– Je sais, ça paraît extravagant, poursuivis-je avec un rictus gêné. Mais mon poste a prouvé son utilité ces derniers cycles. C’est à cause de mon travail qu’on s’est rencontrés à Kaou. Je passais par là, c’est tout. Et je… J’ignore ce que vous faites tous là et pourquoi vous craignez le Conseil.

Iels ricanèrent. Sans comprendre, je m’adressai à mon ancien camarade :

– Tu avais disparu. le référent était inquiet !

Mœ s’esclaffa et les autres suivirent.

– Je ne comprends pas, expliquez-moi ! protestai-je.

Mais iels continuèrent à se moquer. Sous l’effet de cette réaction condescendante, mes joues s’empourprèrent. Thœji se leva et vint gentiment poser sa main sur mon épaule. Iel siffla pour ramener le silence.

– Allons, arrêtez, dit-iel. Thoujou est tout jeune, soyez un peu indulgents.

– Iel est peut-être jeune, mais iel est clairement aux bottes du Conseil, rectifia Dzaè.

Tous claquèrent des doigts.

« Non, ce n’est pas vrai » pensai-je, agacé.

Mœ se leva et prit la parole :

– Je ne suis pas parti de bon cœur, naïf Thoujou. C’est le Conseil qui a tenté de me faire disparaître. D’abord, j’ai refusé de comparaître et le mois d’après iels ont essayé de m’emmener par la force, alors j’ai dû m’enfuir. Quant à l’inquiétude de notre référent, laisse-moi fortement en douter ! Sans sa dénonciation, je n’en serais pas là.

– Co- Comment ça iels t’ont emmené par la force ? m’étonnai-je.

– Le Conseil, et en particulier les Dix, ne supportent pas les sathœs qui ne sont pas d’accord avec elleux. Tu as une chance sur deux de ne jamais ressortir de Dzœñou s’iels t’attrapent. C’est ce qu’iels racontent à la Cité Mouvante, où je travaillais au début. Je n’ai pas voulu tenter le coup et iels ont envoyé leurs larbins les plus musclés pour me prendre par la force. Je me suis enfui et ensuite un membre du groupe m’a trouvé et ramené ici. La base secrète de l’Insurrection, comme on l’appelle. Les déchets de la société, en d’autres mots. Voilà, tu connais toute l’histoire maintenant, mon grand.

– Mais… ce ne sont que des rumeurs ! Le Conseil ne fait pas disparaître de sathœs, protestai-je. Et puis, iels ne diraient pas que vous êtes des déchets, ça jamais ! Les conseillers tiennent à leurs cadets !

Cette fois personne ne rit. Thœji raffermit sa prise sur mon épaule tandis que Dzaè me lançait un regard haineux quasiment intenable. Je le fuis en regardant dans le vague, les globes oculaires tremblants de doute.

– Je suis désolé, Thoujou, dit Thœji. Mais iel dit la vérité. Parmi celleux qui ont été convoqués un jour, certains ne sont pas revenus et pour les autres… iels n’ont plus jamais été les mêmes.

– Vous n’avez aucune preuve ! Vous ne savez pas ce qui leur est arrivé !

– Mais c’est qu’iel est débile en plus, lança Dzaè en se levant précipitamment.

– Oh ! Dzaè, un peu de respect ! s’exclama Thœji.

Iel se planta devant moi et me regarda droit dans les yeux dans une attitude menaçante, son visage rouge et la veine palpitant d’une colère contenue.

– Pas besoin de preuves pour savoir que les Dix sont pourris jusqu’à la moelle. Les rumeurs ont toujours un fond de vérité, tu n’as qu’à demander à celleux qui s’en sont sortis de justesse, comme tan pote Mœ, là. Et, sérieux, tu ferais mieux de réviser ta confiance aveugle envers le Conseil si tu veux un jour commencer à vivre une éternité décente, au lieu de te traîner comme une limace à leurs pieds.

– Ça suffit !

Thœji le bouscula, mais Dzaè n’en avait pas fini avec moi :

– De qui tu tiens tes ordres, gamin ? dit-iel, plus bas.

– De-… Du Conseil principalement.

J’avais du mal à soutenir son regard et à garder ma contenance.

– Heh ! Et tu t’es jamais demandé pourquoi il n’y avait qu’un seul « agent tournant » si tu as fait du si bon travail que ça « ces derniers cycles » ?!

– Je…

« Je n’y ai jamais pensé, mais qu’est-ce qu’iel veut dire ? »

Iel se pencha vers moi et me chuchota à l’oreille :

– Peut-être que c’est leur manière à elleux de te contrôler.

À ces mots, je pâlis sensiblement. Thœji repoussa violemment Dzaè et répéta que ça suffisait. De mauvaise grâce, iel alla se rasseoir un peu plus loin en faisant claquer sa langue contre son palais. Je me laissai tomber dans mon siège, abasourdi.

– Si ce que vous dites est vrai, le Conseil mènerait une politique de répression secrète, résumai-je.

– Oui, confirma Thœji.

– Et iels… retiendraient des sathœs contre leur gré et en martyriseraient d’autres ?

– Mhmh. C’est l’hypothèse la plus probable.

Posant mes coudes sur mes cuisses, je pris ma tête entre mes mains. J’avais mal à force d’y songer.

– …C’est difficile à avaler. Je veux dire : leur but est de diriger les exécutants afin que la volonté des Dieux soit respectée, non ? Non devons habitabiliser ces terres et c’est ce que nous avons toujours fait. Et puis nous sommes tous adelphes. Je ne vois pas les conseillers faire du mal à leurs cadets… Même si j’ai entendu parler de ces histoires de disparitions et de mutations, des sathœs enlevés ou réduits au silence, c’est inenvisageable. De quelle manière, de toute façon ? Personne parmi nous n’est assez puissant pour dominer tous les autres.

– Je pense, Thoujou, que les réponses viendront avec le temps, dit Mœ. C’est déjà beaucoup à digérer pour toi.

Je le regardai. Son visage était plus sérieux, même un peu mélancolique. Iel se pencha sur une hanche en croisant les bras dans un soupir.

– Nous n’avons pas la prétention d’arracher les sathœs à la société, expliqua-t-iel. Nous ne faisons que recueillir celleux qui se sentent en danger ou désirent un mode de vie différent. Ici, nous avons construit ce qu’il faut pour mener une existence paisible recluse.

– Et… comment, euh… recueillez-vous des sathœs ? demandai-je, circonspect.

– Oh, nous avons des agents à l’extérieur, un peu partout. Celleux qui n’aiment pas rester enfermés ici, principalement. Mais ce ne sont pas des espions, iels ne recueillent pas d’informations. Nous nous contentons de veiller au grain et d’aider celleux dans le besoin.

– Vous m’assurez que vous n’êtes pas en train de préparer une révolution contre le Conseil ?

Dzaè rigola de plus belle. Je lui lançai un regard mi-courroucé, mi-gêné, alors qu’iel se tordait les côtes au sol. Thœji lui donna des petits coups de pied jusqu’à ce qu’iel se calmât.

– Non. Non ! Si nous avions vraiment l’intention de faire ça tu penses bien que nous ne serions pas là à nous terrer et à nous prélasser. Nous ne prévoyons rien de la sorte. Et puis, de toute façon, nous sommes trop peu.

« Et si… ? ».

– Et si jamais vous deveniez assez nombreux dans, disons, dix ou vingt générations, que feriez-vous ? demandai-je innocemment.

Tous me lancèrent un regard mêlant surprise et curiosité. Mœ réfléchit un peu avant de répondre.

– Je ne sais pas, admit-iel. Honnêtement, je n’y avais jamais pensé. Par essence, nous sommes une minorité. Même si nous étions plus nombreux, nous serions toujours en sous-nombre par rapport aux suppôts du Conseil. Ce serait déraisonnable de tenter quoi que ce soit par nous-même.

– D’accord… répondis-je, plongé dans mes idées.

– Si tu voulais, dit Thœji à côté de moi, tu pourrais rester ici, avec nous.

Iel posa sa main sur le bras de mon fauteuil. Je me tordis le cou pour le regarder.

– Mais je vois bien que tu n’es pas intéressé. Tu te sens utile dehors, tu aimes ton poste, hein ?

Je hochai la tête avec un sourire désolé sur les lèvres.

– J’adorerais rester un peu de temps ici, apprendre à vous connaître, tous… dis-je en écartant les bras dans un geste d’inclusion. Mais je ne peux pas. J’ai… des choses à faire.

Ces mots sonnèrent un peu hypocrites dans ma bouche, étant donné que je venais juste de conclure un voyage d’une durée de vingt cycles. Mais j’étais le seul à m’en rendre compte.

– Nous comprenons, affirma Mœ. Tu es libre de t’en aller.

Soudain, alors qu’iels étaient silencieux depuis un moment, les autres tapèrent des pieds pour exprimer leur désaccord.

– Oh ?! Quoi ! s’exclama le sathœ roux. Iel nous a bien montré qu’iel n’était pas de mauvaise volonté. Certes, pour l’instant iel bosse indirectement pour le Conseil, mais je suis certain que nous l’avons fait réfléchir sur la question. N’est-ce pas, Thoujou ?!

– Ah, euh, oui. Oui, c’est sûr.

« Est-ce que je vais m’en sortir… ? » pensai-je en posant un regard apeuré sur les visages autour de moi.

– Voilà ! Et puis quoi ? Je me porte garant ! Vous pourrez vous en prendre à moi si les choses tournent mal. Si on empêchait les invités de s’en aller librement, ce serait un total manque de courtoisie de la part d’une société évoluée comme la nôtre, non ?!

Un silence accueillit son argument.

– Bien. Alors, on est d’accord, conclut-iel. Thoujou, tu peux partir en paix. Promets-moi, en tant qu’ami, que notre existence ou celle de ce lieu n’atteindra pas les oreilles du Conseil.

– Bien entendu, je te le jure, affirmai-je en me levant.

Les êtres les plus impatients commencèrent à se disperser dans les galeries. Je réajustais ma tenue quand Thœji posa sa main sur mon épaule.

– Et… si jamais un jour tu as besoin de notre aide, sache que nos agents sont un peu partout dehors. Il te suffit de siffler ça pour qu’on vienne à ton secours.

Iel siffla quelques notes faciles à reproduire et à reconnaître.

– Merci de votre accueil… et de votre sagesse. Ça m’a fait réfléchir.

– Et j’espère que tu vas continuer à réfléchir, gamin, railla Dzaè.

Je fis une petite révérence à son intention.

– Oui, maître Dzaè, lançai-je, lui clouant le bec.

Mœ ricana puis tendit son bras vers une des galeries.

– Allez, Wèthwo va te raccompagner. Au revoir, Thoujou.

Je jetai un regard timide vers Wèthwo à qui Mœ n’avait pas demandé son avis. Iel passa devant moi sans hésitation ou récalcitrance quelconque, puis s’arrêta vers une galerie, se retourna vers moi et m’attendit, patiemment.

– Au revoir… dis-je à tout le monde en m’inclinant poliment.

Quelques sathœs intéressés et sympathisants me répondirent.

– Adieu, maugréa Dzaè alors que je me dirigeais vers la sortie.

Et nous nous enfonçâmes dans la noirceur d’un nouveau tunnel.

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