La cabane sur le rocher

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Le vent hurlait, faisant trembler les vitres poussiéreuses de la petite cabane sur le rocher. Les vagues frappaient les falaises en contrebas, projetant des gerbes d’eau contre les murs usés.

Dans un coin sombre, Harry et Louise Potter étaient blottis l’un contre l’autre. Dudley ronflait sur le canapé éventré, enveloppé dans la couverture la plus chaude. Les jumeaux, eux, n’avaient qu’un vieux manteau râpé en guise de couverture.

Harry observait la porte d’un œil méfiant.

— Tu crois qu’elle va s’ouvrir encore ? murmura-t-il.

Louise ne répondit pas tout de suite. Elle fixait l’ombre qui bougeait doucement sur le sol.

— Oui, dit-elle simplement. Et cette fois, ce ne sera pas une lettre.

Harry frissonna. Il avait appris à faire confiance à l’instinct de sa sœur.

Il était presque minuit.

— Joyeux anniversaire, souffla-t-il.

Louise lui fit un petit sourire. Elle sortit discrètement un morceau de chocolat qu’elle avait caché depuis deux jours.

— Tiens. On partage.

Avant qu’il puisse répondre, un bruit sourd retentit.

BOUM.

Puis un craquement. Comme si quelque chose — ou quelqu’un — frappait la porte avec une masse.

Dudley poussa un cri étouffé et roula du canapé, atterrissant avec fracas. Vernon surgit de la chambre, la moustache en bataille et un fusil dans les bras.

— QUI EST LÀ ?! hurla-t-il.

BOUM. La porte trembla. Un deuxième coup fit sauter les gonds. Puis, dans un vacarme assourdissant, elle vola en arrière.

Une silhouette gigantesque apparut dans l’encadrement, penchée pour passer sous le linteau.

— ’Soirée, dit une voix grave. Désolé pour le dérangement.

Le géant entra lentement, courbé, la tête frôlant le plafond. Il portait un manteau immense, noir et trempé. Ses yeux s'arrêtèrent sur les deux enfants blottis dans le coin.

— Harry. Louise. Enfin.

— QUI ÊTES-VOUS ?! vociféra Vernon, pointant son fusil.

Le géant tourna lentement la tête vers lui.

— Hagrid. Gardien des clés à Poudlard. Et j’vous conseille d’baisser c’truc, Dursley, sauf si vous voulez que j’le transforme en tire-bouchon.

Le fusil fondit entre les mains de Vernon, devenu tordu comme un serpent.

Harry écarquilla les yeux.

Louise, elle, ne broncha pas. Elle se leva lentement et s’approcha d’Hagrid.

— C’est vous qui nous avez envoyé les lettres ? demanda-t-elle calmement.

— Pas moi personnellement, mais j’savais qu’on finirait par les faire passer. Vous avez manqué votre lettre d’admission à Poudlard, l’école de sorcellerie. Vous êtes des sorciers, tous les deux.

Harry cligna des yeux.

Louise regardait Hagrid avec attention.

— Depuis combien de temps vous saviez ? demanda-t-elle.

— Depuis toujours. Depuis qu’vous étiez bébés. Depuis c’nuit-là.

Il sortit un petit gâteau un peu écrasé de sa poche.

— Joyeux anniversaire, ajouta-t-il en leur tendant un gâteau sur lequel il était écrit « HAPPEE BIRTHDAE HARRY AND LUISE ».

Harry et Louise échangèrent un regard.

C’était la première fois de leur vie que quelqu’un leur souhaitait leur anniversaire.

Harry en avait les larmes aux yeux.

Louise serra le gâteau contre elle.

— Maintenant, continua Hagrid, faut qu’on discute. Y’a des choses que vous devez savoir. À commencer par la vérité sur vos parents.

Vernon tenta de protester, mais un regard noir d’Hagrid le fit se rasseoir.

— Vos parents étaient deux des sorciers les plus brillants d’leur génération. James et Lily Potter. Ils sont morts en vous protégeant.

Harry regarda le sol.

Louise posa une main sur son bras.

— Il est pas mort d’un accident de voiture, Harry. Ni d’une explosion de gaz.

Hagrid hocha la tête.

— Ils ont été tués par Vous-Savez-Qui.

Louise baissa les yeux. Sa cicatrice la picota légèrement.

— Il a essayé d’vous tuer, aussi. Mais y’a quelque chose qui s’est produit. Quelque chose qu’on comprend pas encore. Il a lancé le sort, et c’est lui qui a disparu.

Hagrid les regarda tous les deux.

— Vous êtes célèbres dans tout le monde magique. Harry, pour avoir survécu. Louise… pour avoir repoussé une partie de sa magie. T’étais pas juste témoin, Louise. T’étais… autre chose.

Louise fronça les sourcils.
— Qu’est-ce que j’étais ?

Hagrid hésita.

— Personne sait. Mais cette cicatrice… elle a jamais vu ça avant.

Plus tard :

— Vous venez avec moi, maintenant. On a une liste de fournitures à acheter pour votre rentrée. Et un train à prendre dans une semaine.

Vernon se leva d’un bond.

— Ils n’iront nulle part avec vous !

Hagrid le fixa durement.

— C’est plus votre décision. Ils ont une place dans ce monde. Une vraie.

Louise se tourna vers Harry.

— On y va ?

— On y va, dit-il avec un sourire.

Et pendant que les vagues s’écrasaient encore contre les rochers, deux enfants quittèrent enfin la cabane, leurs cœurs battants à l’idée de ce qui les attendait.

Louise leva les yeux vers le ciel étoilé.

Sa cicatrice pulsait doucement, comme si elle pressentait quelque chose.

Mais elle ne dit rien.

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