Le silence tomba dès que la double porte s’ouvrit.
La Grande Salle de Poudlard était éblouissante.
Des bougies flottantes illuminaient les quatre longues tables alignées. Le plafond enchanté reflétait un ciel nocturne clair et calme. Et, tout au bout, la table des professeurs trônait, dominée par Albus Dumbledore, serein, les mains croisées.

Mais les yeux ne se tournaient pas vers lui.

Ils étaient tous braqués sur deux silhouettes identiques : un garçon maigre à lunettes… et une fille au port droit, à la cicatrice en forme d’éclair inversé, Louise Potter.

Elle ne clignait pas des yeux. Elle avançait d’un pas lent, maîtrisé. Pas pour attirer l’attention — elle savait qu’elle l’avait déjà.

Le professeur McGonagall déroula le parchemin.
— Abbott, Hannah !

Louise écoutait à peine. Elle observait les quatre tables. Serdaigle semblait calme. Poufsouffle, accueillante. Gryffondor chaleureuse… et Serpentard — silencieuse, attentive, Drago Malefoy la regardait déjà.

— Potter, Harry.

Un frémissement traversa la salle.

Harry s’avança, nerveux. Le Choixpeau hésita un moment, puis :

— GRYFFONDOR !

La table des lions explosa d’applaudissements. Harry s’y dirigea, rouge et soulagéLe nom retentit dans la Grande Salle comme un coup de tonnerre :

— Potter, Louise.

Un silence s’installa. Pas un élève ne bougeait.
Tous les regards — tous — se tournèrent vers la jeune fille au port calme, à la cicatrice inversée sur la joue.

Louise marcha droit vers le tabouret, sans hésiter, ni arrogance ni crainte. Juste… une tranquillité étrange. Comme si elle savait déjà ce qui allait arriver.

Elle s’assit. Le Choixpeau magique fut posé sur sa tête.

Dans l’esprit du Choixpeau…

— Tiens, tiens… Très intéressant, murmura la voix rauque dans son esprit.
— Je reconnais ce courage… mais il n’est pas flamboyant. Il est froid. Silencieux. Déterminé.
— Tu as soif de compréhension, mais aussi de contrôle. Tu veux savoir ce que tu es. Et ce que tu pourrais devenir.
— Hmm… un grand avenir… Tu serais brillante à Serdaigle… puissante à Serpentard… tu pourrais faire le bien à ta manière…
— Est-ce ce que tu veux ?

— Je veux comprendre ma force, répondit-elle dans sa tête. Et choisir ce que j’en fais.

— Alors… il n’y a qu’un endroit pour toi, miss Potter…

Et à voix haute, il s’écria :

— SERPENTARD !

Une ovation inattendue

La table des Serpentard n’explosa pas en un simple applaudissement poli.

Elle explosa de joie.

Des cris de triomphe, des poings levés, des élèves qui se levèrent pour l’accueillir.
Des sourires, des tapes sur la table, des exclamations comme :

— « Incroyable ! »
— « On a les deux Potter… et la meilleure est des nôtres ! »
— « C’est notre année ! »

Louise descendit calmement du tabouret. Mais en s’approchant de la table, elle vit les yeux brillants de Drago Malefoy, debout, l’applaudissant sans retenue.
Il l’accueillit d’un mouvement de tête complice, presque respectueux.

À la table des Gryffondor, Harry restait figé, une expression étrange sur le visage.
Ron Weasley paraissait dégoûté.

Mais la majesté froide de Louise, et cette ovation sincère, imposèrent le silence aux critiques.

Même Dumbledore eut un mince sourire… et Severus Rogue, à la table des professeurs, ne cachait plus sa satisfaction.

Il la fixait intensément, et cette fois, ses yeux disaient clairement :

« Tu es là où tu dois être. Je veillerai. »

Louise s’assit entre Drago et une fille nommée Daphne Greengrass. On lui fit passer du jus de citrouille, on la félicita comme une reine qu’on accueille dans son royaume.

Et pour la première fois de sa vie…
elle se sentit chez elle