Le plafond enchanté de la Grande Salle brillait d’étoiles pâles. Le banquet venait d’apparaître en un éclair magique : poulets rôtis, tartes, viandes en sauce, citrouilles farcies.
Mais Louise Potter ne pouvait pas manger tranquillement.

Pas que cela la dérange.
Elle savait que cela allait arriver.

À peine assise entre Drago Malefoy et Daphne Greengrass, elle fut encerclée de regards brûlants d’attente.

— Alors c’est vrai ? Ta cicatrice vient de cette nuit-là ? demanda un garçon au teint cireux.

— Est-ce que tu te souviens de… tu sais… de lui ? ajouta une autre élève, plus timide.

— T’as senti quelque chose de bizarre quand t’es entrée à Poudlard ? lança Blaise Zabini, penché par-dessus la table.

Louise répondait avec calme, une fourchette dans la main mais à peine entamée.

— Je me souviens de flammes. D’un froid… très profond. Et d’une lumière verte.
Mais le reste… c’est flou. C’est comme un rêve. Ou un souvenir qui n’est pas vraiment à moi.

Le silence retomba un instant autour d’elle.

Même les Serpentard les plus blasés la fixaient avec fascination respectueuse. On ne voyait pas en elle une menace… mais un mystère magnifique. Un pouvoir qu’elle ne criait pas, mais que tout le monde ressentait.

— Et t’as jamais essayé de savoir ce qui t’est vraiment arrivé ? demanda Pansy Parkinson en la fixant intensément.

Louise répondit en posant doucement sa serviette.

— Je préfère d’abord savoir qui je suis maintenant, avant de creuser dans ce que j’ai oublié.

Des murmures d’admiration parcoururent la table.

Puis, d’un ton faussement innocent, Daphne Greengrass demanda, sourire en coin :

— Et… une dernière chose, Louise. Tu as un petit ami ? Ou quelqu’un qui t’attend à Poudlard ?

Un silence curieux s’installa.

Même les tables voisines semblèrent tendre l’oreille.

Louise leva lentement les yeux de son assiette. Elle ne rougit pas. Elle ne parut même pas gênée.

Elle regarda Daphne droit dans les yeux.

— Non. Et je doute que quelqu’un ait assez de… cran pour essayer.

Rires discrets. Un frisson d’admiration. Même Pansy sourit, impressionnée.

Mais Drago Malefoy, juste à sa gauche, tourna lentement la tête vers elle.
Il la regarda longuement. Pas avec moquerie. Avec intérêt.

Puis il reprit calmement :

— Peut-être qu’il faut autre chose que du cran… Peut-être qu’il faut la comprendre.

Louise tourna lentement la tête vers lui.

Leurs regards se croisèrent. Aucun mot ne suivit.

Mais dans l’éclat des bougies, au milieu des rires et du bruit, un silence flottait entre eux, aussi dense que l’attente d’une magie qui n’a pas encore explosé.