La salle commune

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La nuit s’était abattue sur Poudlard, et la pierre du château semblait absorber la lumière et le bruit.

Après le festin, les élèves de Serpentard avaient suivi la préfète Gemma Farley dans un silence fluide, presque cérémoniel. Ils descendaient de plus en plus profondément dans les couloirs, là où la lumière des torches semblait hésiter à rester.

Louise Potter marchait au milieu du groupe, droite, calme.

Elle ne parlait pas. Mais elle écoutait tout.
Les chuchotements, les regards volés, les murmures :

— « Elle est différente de son frère… »
— « Tu crois qu’elle est… puissante ? »
— « T’as vu sa cicatrice ? Elle est bien plus marquée que celle de Harry. »

Ils s’arrêtèrent enfin devant un mur lisse et humide.

Sang-pur, dit calmement la préfète.

Le mur se rétracta dans un bruissement sourd, révélant une large arche menant à une pièce éclairée d’une lueur verte surnaturelle.

Louise entra.

Et tout en elle sut, immédiatement : elle était au bon endroit.

La salle commune des Serpentard s’ouvrait dans un mélange d’ancienneté et de grandeur.
Les murs de pierre grise étaient parsemés de tapisseries vert émeraude, de bannières anciennes et de meubles bas, d’un bois si sombre qu’il semblait absorber la lumière.

Mais c’était la baie vitrée immense, donnant directement sous le lac noir, qui captivait tous les regards.
Les silhouettes de créatures aquatiques ondulaient lentement dans l’eau, projetant des reflets bleutés sur les murs.

Une beauté glacée.
Un calme profond.

Louise s’avança lentement, sans un mot, et s’arrêta devant la vitre.

Drago Malefoy vint à sa hauteur. Il n’avait pas parlé depuis leur entrée.

— Impressionnant, hein ? murmura-t-il.

— Majestueux, répondit simplement Louise.

Les autres élèves s’étaient dispersés, certains assis près de la cheminée, d’autres déjà curieux de leurs nouveaux grimoires. Mais les yeux revenaient souvent sur Louise.

On ne l’abordait pas frontalement.
On l’étudiait. On la pesait.

Mais pas avec peur.

Avec un mélange d’admiration prudente, et d’intuition.
Elle était spéciale — et tout le monde le savait.

Pansy Parkinson finit par s’approcher, plus audacieuse que les autres.

— Tu ne parles pas beaucoup.

— Pas quand je n’ai rien à dire, répondit Louise sans agressivité.

Un petit sourire s’échangea entre Pansy et Daphne, postée un peu plus loin. Pas moqueur. Juste… intrigué.

Assise près de la vitre, Louise observait les profondeurs du lac. Une silhouette massive glissa lentement : une tentacule, une queue, une gueule ? Elle ne chercha pas à deviner.

Elle sentait que cet endroit avait une mémoire. Une voix.

Et elle l’écoutait.

Drago revint près d’elle. Il s’assit sans parler.

Après un silence :

— Tu crois qu’ils vont attendre beaucoup de toi ? demanda-t-il à voix basse.

— Probablement, répondit-elle.
Puis elle tourna la tête vers lui :
— Mais je ne suis pas ici pour répondre aux attentes.

Drago parut surpris… puis hocha doucement la tête.

— Tu sais, je suis content que tu sois ici.
Pas juste à Serpentard. Ici. Ce soir.

Louise baissa les yeux vers le reflet mouvant sur la pierre.

— Moi aussi.

Elle le sentit avant de le voir.

En relevant la tête, elle aperçut, dans l’ombre de l’arcade menant aux dortoirs, une silhouette noire, immobile.

Le professeur Rogue.

Il ne disait rien. Il ne faisait que la regarder. Droit, austère, presque figé.

Mais dans ses yeux sombres, pas une once de froideur.

Juste… de la vigilance.

Louise soutint son regard, sans bouger.

Et dans ce silence, quelque chose passa entre eux.

Quelque chose de silencieux, mais clair.

"Je sais qui tu es. Je sais ce que tu portes. Et je suis là."

Rogue inclina lentement la tête, une fraction de seconde. Puis il disparut dans l’ombre.

Les élèves commencèrent à monter aux dortoirs.
Louise resta encore un moment, seule devant le lac, alors que l’eau ondoyait dans des teintes d’obsidienne et de jade.

Elle n’avait pas encore trouvé toutes les réponses.

Elle n’avait même pas commencé à les chercher.

Mais ce lieu…
Ce silence, cette puissance dormante…

C’était le bon point de départ.

Elle se leva enfin, franchit les escaliers de pierre, et disparut dans l’ombre du dortoir des filles.

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