Le match de Quidditch
Le stade de Quidditch vibrait d’excitation. Des dizaines de banderoles rouges et vertes flottaient dans le vent, accrochées aux tribunes pleines à craquer. Les élèves se bousculaient pour voir la pelouse où s’alignaient déjà les deux équipes.
Gryffondor contre Serpentard.
Potter contre Potter.
Mais ce n’était pas ce duel fraternel qui attirait les regards — c’était le fait que pour la première fois depuis plus d’un siècle, deux premières années allaient jouer comme attrapeurs, un pour chaque maison.
Tout le monde voulait voir ce qui allait se passer.
Dans les gradins, Lee Jordan, élève de troisième année de Gryffondor, s’était emparé du micro enchanté.
— Bienvenue, chers sorciers, sorcières et membres du personnel ! Ici Lee Jordan au micro pour commenter ce match HISTORIQUE ! Et je pèse mes mots : deux premières années sur le terrain, deux Potter, deux chances de victoire… et deux fois plus de drame familial, ajouta-t-il en gloussant.
À ses côtés, le professeur McGonagall leva un sourcil sévère.
— Pardon, professeure, je reste strictement professionnel. Enfin… autant que possible.
Les deux équipes prirent leur position. Louise, droite, calme, ajusta son gant en cuir. Son balai vibrait légèrement sous ses doigts, comme s’il brûlait d’impatience.
En face, Harry regardait droit devant lui, concentré.
— Les joueurs sont prêts ! Et c’est le lancement ! cria Lee alors que Madame Bibine lâchait les balles.
Le Souafle fut saisi par Angelina Johnson de Gryffondor, et immédiatement le jeu s’emballa. Cognards, feintes, cris, encouragements… Le stade entra dans la folie habituelle d’un vrai match.
Mais tout le monde gardait un œil en hauteur, là où Harry et Louise évoluaient à grande vitesse, chacun traquant la Vif.
— Et voilà Harry Potter, notre premier année préféré, qui vole comme un vrai professionnel ! Regarde-moi cette trajectoire, McGonagall, vous lui avez appris à voler dans votre salon ou quoi ?
McGonagall ne répondit pas. Elle fixait le ciel, les lèvres serrées.
— Et de l’autre côté… euh… wow. D’accord. Louise Potter vient d’enchaîner un virage en épingle, une chandelle, et une descente contrôlée à angle impossible. Une Serpentard, ok, mais… il faut lui reconnaître du talent. Du sacré talent. Et je dis ça sans être partial. Bon, peut-être un peu.
Louise repéra une lueur dorée à l’autre bout du terrain. La Vif.
Elle accéléra.
Mais Harry aussi l’avait vue. Ils foncèrent l’un vers l’autre, balais à fond, fonçant droit vers la même cible.
Le public retenait son souffle.
Louise vira sèchement, frôla un Cognard, passa sous un poursuiveur, et effectua un looping complet pour se repositionner. Harry tenta de la suivre, mais perdit quelques mètres. Elle plongea en piqué, redressa, tourna sur l’axe de son balai — une vrille aérienne parfaite.
— JE RÊVE OU ELLE A FAIT UN SPIN COMPLÈTEMENT INVERSÉ ?! hurla Lee. C’EST PAS UNE PREMIÈRE ANNÉE, C’EST UN OISEAU DE FEU !
Dans la tribune des Serpentard, des cris jaillirent. Même certains Gryffondor lâchèrent un « ouah » d’admiration.
La Vif d’Or filait à ras du sol. Louise s’y précipita, toujours en vrille, la tête en bas, les pieds vers le ciel. Elle redressa brusquement, déploya tout son poids vers l’avant, tendit la main.
Et referma ses doigts.
Attrapée.
Un instant suspendu dans le silence.
Puis une explosion de cris. Serpentard bondit de ses sièges, hurlant sa joie. Louise s’était posée comme une flèche, le bras levé. Le Vif brillait dans sa main.
Marcus Flint courait déjà vers elle en rugissant :
— JAMAIS VU ÇA ! C’ÉTAIT UN TIR DE PROFESSIONNEL !
Harry atterrit lentement, le souffle court, les yeux écarquillés.
Louise se retourna vers lui.
Il s’approcha sans rien dire, puis sourit, un peu jaune mais sincère.
— C’était incroyable.
— Toi aussi, répondit-elle doucement.
Ils se serrèrent la main sous les applaudissements, et ce simple geste fit presque autant parler que la victoire elle-même.
Lee conclut, hilare :
— Voilà ! Serpentard l’emporte grâce à la tornade humaine qu’est Louise Potter ! D’accord, elle est dans la mauvaise maison, mais… c’est peut-être la meilleure chose qui leur soit arrivée depuis… jamais.
Louise rentra au vestiaire, entourée de son équipe, Flint parlant déjà de la prochaine rencontre. Mais dans son esprit, tout était calme. Elle avait volé comme elle en rêvait.
Elle n’était pas « la sœur de Harry ». Pas aujourd’hui.
Aujourd’hui, elle était Louise Potter, attrapeuse de Serpentard.
Et tout le monde savait son nom
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