Sortilèges
La salle de sortilèges du professeur Flitwick, nichée au troisième étage, brillait sous la lumière dorée du matin. Les fenêtres ouvertes laissaient passer l’air tiède de septembre, et l’excitation était palpable.
— Cours commun avec Poufsouffle, murmura Pansy Parkinson en s’asseyant à sa place. Grosse ambiance…
Louise s’installa calmement, baguette à la main. Elle aimait déjà cette matière : les sortilèges demandaient précision, attention… et elle s’y sentait chez elle, comme si sa magie coulait naturellement à travers ses doigts.
Au tableau, des binômes avaient été assignés.
Elle lut son nom :
Louise Potter – Drago Malefoy
Elle leva un sourcil. Puis haussa les épaules.
— Bien. Très bien, très bien ! piailla le professeur Flitwick, minuscule sur sa pile de livres. Aujourd’hui, nous commençons l’un des sorts les plus essentiels de tout jeune sorcier : le Wingardium Leviosa ! Le sort de lévitation !
Les élèves échangèrent des regards. Certains excités, d’autres inquiets.
— Ce sort peut sembler simple, mais la bonne prononciation, le geste précis du poignet, et la concentration font toute la différence, poursuivit Flitwick.
Louise se tourna vers Drago. Il avait l’air à la fois concentré… et étrangement nerveux.
— Tu es prêt ? demanda-t-elle.
— Toujours, répondit-il. Même si je risque de me faire voler la vedette. Encore.
Elle fronça les sourcils.
— Comment ça, "encore" ?
— Rien. Je plaisantais. C’est bien de te voir… dans ton élément.
Il se rattrapa maladroitement, se concentrant sur la plume posée devant eux.
Louise leva sa baguette.
— Wingardium Leviosa.
La plume s’éleva immédiatement, stable, parfaite, flottant doucement à mi-hauteur au-dessus de la table. Flitwick accourut aussitôt, les yeux brillants.
— Excellent, Miss Potter ! Vraiment remarquable ! Une exécution précise, fluide… c’est rare de voir ça chez une première année !
Louise rougit un peu, mais garda le contrôle de sa baguette. Elle ne voulait pas se vanter — elle voulait juste bien faire.
— Impressionnante, comme toujours, glissa Drago, un sourire en coin.
— Tu devrais essayer, répondit-elle, sans relever son ton.
Il s’exécuta. Ses mouvements étaient bons, mais sa concentration était ailleurs. Il jetait des regards fréquents à sa partenaire, comme s’il ne pouvait s’en empêcher.
Après trois essais, il réussit à faire légèrement décoller sa plume. Flitwick l’applaudit aussi, mais moins bruyamment.
Louise lui lança un sourire encourageant.
— Pas mal. Tu progresses vite.
Drago croisa ses bras.
— C’est difficile de rester concentré quand on travaille à côté d’une fille qui pourrait sans doute léviter un hippogriffe.
Elle rit doucement, sans comprendre l’arrière-plan du compliment.
Tout au long du cours, Louise exécuta parfaitement chaque geste, chaque formule. Flitwick la cita plusieurs fois en exemple, au point que plusieurs Poufsouffles la regardaient avec de l’admiration… et un peu de jalousie.
Mais Drago, lui, ne quittait plus Louise du regard. Il ne disait rien de trop, mais on lisait dans ses yeux une sorte de fierté muette, presque possessive.
Et elle, concentrée, ne s’en rendait pas compte.
Quand la cloche sonna enfin, les élèves commencèrent à ranger leurs affaires.
Louise ramassa ses livres, remit sa baguette dans sa poche, et se leva.
Mais Drago posa doucement une main sur son bras.
Elle s’arrêta, surprise.
— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle.
Il regarda autour d’eux. Tout le monde quittait la salle. Flitwick faisait déjà léviter une pile de plumes vers son armoire.
— Tu peux… rester deux secondes ?
Elle fronça les sourcils, mais hocha la tête.
— D’accord.
Il prit une inspiration. Hésita. Ses mots se bloquèrent.
— Je voulais juste dire que… j’aime bien travailler avec toi. C’est rare, tu sais. De voir quelqu’un comme toi.
— Comme moi ? répéta-t-elle.
— Douée. Calme. Tu sais ce que tu fais. Et... tu ne cherches pas à te faire remarquer, alors que tu pourrais.
Louise pencha légèrement la tête.
— C’est gentil, Drago. Merci.
Il ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose, mais se ravisa.
Louise attendit un instant, puis reprit ses affaires.
— On se retrouve pour le prochain cours ?
— Oui… bien sûr.
Elle sortit.
Et Drago resta seul un instant, les yeux fixés sur la porte, frustré de ne pas avoir dit ce qu’il voulait vraiment dire.
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