Doutes et confidence
La salle commune de Serpentard était sombre et tranquille, comme souvent après les cours. Quelques élèves étudiaient en silence. Le feu crépitait doucement dans l’âtre vert émeraude. Drago était affalé sur un fauteuil de cuir, le regard perdu dans les flammes.
Blaise Zabini s’assit à côté de lui, croisant calmement les bras.
— Tu vas exploser si tu continues à bouillir comme ça, tu le sais ?
Drago ne répondit pas tout de suite. Il tapotait nerveusement le bois de sa baguette contre l’accoudoir.
— Elle me rend fou, souffla-t-il enfin.
Blaise haussa un sourcil.
— Elle, c’est-à-dire… Louise ?
— Évidemment, Louise.
Un silence.
Drago leva les yeux vers lui.
— Elle comprend rien. Je lui parle, je la regarde, je suis là tout le temps. Et elle me regarde comme si j’étais un camarade de devoirs. C’est… insupportable.
Blaise resta silencieux. Puis, calmement :
— Tu t’attendais à quoi ? Qu’elle devine tout ? Tu ne lui as jamais dit clairement ce que tu ressens. Tu rougis à moitié quand elle te parle, et tu lances des regards à Weasley comme si tu allais lui jeter un sort dans le dos.
Drago grimaça.
— C’est ça le problème. Je déteste Weasley. Il la suit, il la regarde… et elle, elle le laisse faire. Elle sourit, elle lui parle gentiment. Moi, je…
Il se leva et fit les cent pas.
— Je me suis retenu aujourd’hui. J’aurais pu lui dire qu’elle était la meilleure sorcière que j’ai jamais vue. Que quand elle lance un sort, j’ai l’impression que le monde entier s’arrête. Mais je lui ai juste dit qu’elle était "douée". Tu te rends compte ? "Douée"...
Blaise secoua la tête, amusé.
— Tu vas devoir faire un peu mieux si tu veux qu’elle comprenne.
— Elle est tellement… brillante. Et elle, elle ne voit rien.
— Elle ne voit peut-être rien parce qu’elle ne s’attend pas à ce que toi tu ressentes ça. Elle pense que tu es comme les autres. Froid. Fièrement Malefoy.
Drago s’interrompit, songeur.
— Je pourrais lui dire.
— Tu pourrais, confirma Blaise. Ou alors… continuer à souffrir à regarder Weasley lui offrir des compliments tout en bégayant dans ton coin.
Drago soupira. Il reprit place dans son fauteuil, plus las qu’énervé.
— Si elle savait…
Blaise esquissa un sourire en coin.
— Alors dis-lui.
2. Louise & Hermione – Bibliothèque
La bibliothèque était silencieuse, les rayons baignés dans une lumière douce. Hermione Granger lisait un manuel sur les sortilèges complexes, mais leva aussitôt les yeux quand Louise s’assit en face d’elle, l’air perplexe.
— Quelque chose ne va pas ? demanda Hermione.
Louise soupira en posant ses livres.
— Drago. Encore.
Hermione haussa un sourcil.
— Qu’est-ce qu’il a fait cette fois ?
— C’est pas qu’il a fait quelque chose de mal. C’est... étrange. Il m’a demandé de rester après le cours de sortilèges. Il m’a regardée d’une drôle de façon pendant tout le cours, comme s’il allait me dire quelque chose d’important. Et à la fin… il m’a dit que j’étais "différente des autres", que je ne cherchais pas à me faire remarquer, et qu’il aimait bien travailler avec moi.
Hermione sourit doucement.
— Et tu ne vois vraiment pas où il veut en venir ?
Louise fronça les sourcils.
— Non. Enfin, je sais qu’on est amis, mais parfois j’ai l’impression qu’il attend quelque chose de moi, comme une réaction, ou un mot... Et quand je parle avec Ron ou d'autres, il se referme comme une huître.
— C’est peut-être parce qu’il ressent quelque chose pour toi.
Louise resta figée.
— Tu crois ?
— Je suis presque certaine. Tu as vu comment il te regarde quand tu réussis un sort ? On dirait qu’il oublie tout le reste. Et quand Ron t’a félicitée après le match, il avait l’air de vouloir l'étrangler.
Louise ouvrit la bouche, mais la referma.
— Je pensais qu’il était simplement... possessif. Fier d’avoir une amie douée.
— Il l’est peut-être, mais pas uniquement, répondit Hermione en refermant son livre. Drago n’est pas si compliqué que ça. Il a juste du mal à le dire. Il faut être aveugle pour ne pas voir qu’il t’apprécie… plus que ça, même.
Louise détourna les yeux, confuse.
— Mais je ne sais pas quoi faire, Hermione. Je ne sais même pas ce que je ressens, moi.
Hermione lui posa la main sur l’avant-bras.
— Tu n’as pas à décider tout de suite. Mais écoute-le. Écoute vraiment. Peut-être qu’il essaiera encore.
Louise hocha lentement la tête. Puis murmura :
— Je crois qu’il essaiera bientôt
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