C’était une nuit glaciale. Le vent frappait les vitres du château et faisait trembler les tentures dans les couloirs. Tout le monde dormait, ou presque.

Louise, emmitouflée dans sa robe de nuit, avançait dans les couloirs en silence. Harry lui avait donné rendez-vous à la salle d’étude vide du deuxième étage. Il avait insisté, l’air grave.

Elle ouvrit la porte doucement.

Harry était déjà là, assis près d’une fenêtre, les yeux perdus dans le vide. Il tourna la tête quand elle entra.

— Merci d’être venue.

— Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda-t-elle en s’asseyant en face de lui.

Il prit une inspiration.

— Je crois que je suis tombé sur quelque chose de… bizarre. De magique. Puissant. Et ça me rend fou.

Louise fronça les sourcils.

— Tu veux dire… un sort ?

— Non. Un miroir.

Il se leva, fit quelques pas.

— J’étais sous la cape d’invisibilité. Je me promenais, un peu par hasard. Et je suis tombé sur une salle vide, au bout d’un couloir abandonné. Il y avait ce miroir, immense, encadré d’or. Et dedans…

Il hésita.

— J’ai vu nos parents.

Louise se figea.

— Quoi ?

— Ils étaient là. Ils me regardaient. Me souriaient. J’ai cru rêver. Mais la nuit suivante, j’y suis retourné. Et ils étaient toujours là. Maman avait les mêmes yeux que toi. Papa… il m’a même fait un clin d’œil.

Le cœur de Louise se serra.

— Et toi, tu y es retourné encore ?

— Trois fois.

Un silence.

Louise regarda par la fenêtre. Ses doigts tremblaient légèrement.

— Et moi ? Je n’étais pas dans le miroir ?

— Non. Mais… je crois que c’est parce que ce miroir ne montre pas la réalité. Il montre ce qu’on désire. Ce qu’on veut plus que tout.

Louise hocha lentement la tête.

— Je comprends pourquoi tu le regardes. Mais Harry… c’est dangereux.

Il s’assit de nouveau.

— Je sais. Et c’est pas tout. Il y a autre chose.

À ce moment-là, la porte s’ouvrit doucement. Ron et Hermione passèrent la tête, hésitants.

— On peut entrer ? demanda Ron.

— Bien sûr, répondit Louise. On parle du miroir.

Hermione fronça les sourcils, intriguée.

— Le miroir du Riséd ?

Harry hocha la tête.

— Tu connais ?

— Je l’ai lu dans un ancien registre d’objets maudits. Il montre les désirs du cœur… mais il peut piéger ceux qui le regardent trop longtemps. Certains sont devenus fous à force d’y retourner.

Louise jeta un regard inquiet à son frère.

Harry poursuivit :

— Mais je crois que tout ça est lié à ce qu’il se passe ici. Il y a quelque chose de caché. Ce chien à trois têtes, dans le couloir interdit. J’ai lu sur la pierre philosophale, je suis presque certain qu’elle est là, à Poudlard.

— Et tu crois que quelqu’un essaie de la voler ? demanda Ron.

— Oui. Rogue.

Louise leva les yeux, surprise.

— Rogue ? Tu es sûr ?

— Il rôde. Il pose des questions. Il m’a même blessé à la jambe pendant le match. Je suis certain qu’il cherche un moyen de passer le chien.

Hermione sembla sceptique.

— Rogue peut être étrange, mais il est professeur. Pourquoi volerait-il la pierre ?

Harry serra les poings.

— Je le sens. Je le vois dans ses yeux. Quelque chose cloche.

Louise posa une main sur son bras.

— Alors on t’aidera. On va surveiller. Observer. Chercher des réponses.

Ron hocha la tête, déterminé.
— Si Rogue complote, on va le prouver.

Hermione ajouta, un peu inquiète :

— Mais il faut faire ça intelligemment. Si Dumbledore découvre qu’on rôde la nuit…

— Il ne le saura pas, promit Harry.

Louise resta silencieuse un moment.

Ses pensées n’étaient pas tournées vers la pierre.

Elles étaient tournées vers le miroir. Vers leurs parents.
Et vers ce qu’elle, elle aurait vu si elle s’était tenue face à lui.