La nuit était glacée et silencieuse. Louise Potter marchait seule dans les couloirs déserts du château, enveloppée dans sa cape noire. Aucun bruit, sinon le battement régulier de son cœur.

Elle connaissait le chemin maintenant.
Celui qu’Harry lui avait décrit. Le long couloir abandonné, la porte entrouverte, et derrière…
le miroir.

Le Miroir du Riséd.

Quand elle entra dans la salle, le souffle coupé, le miroir l’attendait, majestueux, drapé d’ombres et de secrets. Elle s’en approcha lentement, les yeux fixés sur le verre doré.

Au début, elle ne vit que son reflet.

Puis, l’image se brouilla, ondula… et quelque chose apparut derrière elle.

Non. Quelqu’un.

Deux personnes, d’abord. À gauche. Ron, souriant, maladroit, les bras croisés. Et juste à côté de lui… Drago. Silencieux. Ses yeux gris plongés dans les siens. Il n’avait jamais semblé aussi vrai, aussi vulnérable. Il la regardait avec une intensité qui la figea.

Et à droite…

Un frisson glacé lui mordit la nuque.

Une silhouette apparut dans la pénombre du miroir. Une silhouette haute, maigre, vêtue de noir. Son visage n’était qu’ombre… mais ses yeux étaient rouges.
Et elle le reconnut.
Elle le sentait.

Voldemort.

Son cœur battit plus fort. Il ne parlait pas. Il ne bougeait pas. Il la fixait. Et elle…

Elle ne bougea pas non plus.

Parce qu’au fond d’elle, quelque chose… répondait.
Une vibration familière.
Une part d’elle-même.

Elle serra les poings.
Ce n’était pas une peur, pas vraiment.
C’était une attirance étrange, dérangeante. Un sentiment d’appartenance qu’elle refusait de comprendre.

Mais dans le reflet, les deux côtés la tiraillaient.
À gauche, Drago, Ron.
À droite, Voldemort. L’ombre. Le pouvoir. Le secret de sa cicatrice.

Elle ferma les yeux. Inspira lentement.

— Ce n’est qu’un miroir… murmura-t-elle.

Mais quand elle les rouvrit, ils étaient toujours là.
Le choix.
L’éclat froid de l’ambition.
Et la lumière confuse de l’affection.

Un murmure lui échappa :

— Qu’est-ce que tu essaies de me dire ?

Le miroir ne répondit pas.

Mais quelque chose en elle comprit.

Ce n’était pas un choix qu’elle ferait aujourd’hui.
Mais un chemin qui s’écrivait peu à peu.

Elle fit un pas en arrière.

Puis un autre.

Elle tourna le dos au miroir.

Et s’éloigna sans se retourner.