La brulure du secret
Depuis cette nuit dans la salle du miroir, Louise Potter ne dormait presque plus. Chaque nuit, les visions revenaient, plus intenses, plus terrifiantes.
Des couloirs noirs. Une voix qui murmurait son nom. Des éclairs de lumière verte.
Et ce regard. Rouge. Froid.
Celui du miroir. Celui de Voldemort.
Sa cicatrice — cette longue ligne en forme d’éclair inversé qui partait de son sourcil droit jusqu’à sa joue — n’avait jamais été aussi douloureuse.
Elle la brûlait.
Par vagues.
Par rafales.
Comme si quelque chose — ou quelqu’un — tentait de s’infiltrer dans son esprit.
Louise ne disait rien. Pas à Harry, pas à Hermione, pas à Drago.
Elle voulait comprendre seule.
Mais cela la détruisait à petit feu.
À chaque cours, ses paupières devenaient plus lourdes. Ses mains tremblaient légèrement. Elle ne mangeait presque plus. Son regard restait fixé sur des points invisibles dans le vide. Même ses sorts, d’habitude si précis, perdaient parfois en puissance.
Le professeur Rogue, discret mais observateur, ne manqua pas de remarquer son état.
Un après-midi, alors que les élèves rangeaient leurs fioles après un cours de potions, il s’approcha sans un mot. Il lui tendit une petite fiole bleutée.
— Potion de sommeil sans rêves, murmura-t-il d’une voix grave. À prendre ce soir. Une dose seulement.
Louise leva les yeux vers lui, étonnée.
— Merci… professeur.
Il ne répondit pas. Il se contenta d’un regard appuyé avant de disparaître parmi les élèves.
Mais même la potion ne calma pas la douleur.
Et ce matin-là, alors qu’elle se dirigeait vers la salle de Sortilèges, quelque chose céda.
Elle marchait dans le couloir principal du troisième étage. Les élèves allaient et venaient, mais pour elle, tout semblait lointain, flou. Le sol vacillait sous ses pieds. Sa cicatrice pulsait, brûlante, comme si du feu coulait dans ses veines.
Drago Malefoy marchait quelques pas devant, seul. Il allait se retourner pour lui dire quelque chose — une remarque quelconque, un sourire en coin — quand il la vit.
Son visage était blême. Ses yeux écarquillés. Et elle chancela.
— Louise ?
Elle porta une main à sa tempe. Un vertige.
Un instant plus tard, elle s'effondra.
— Louise !
Drago se précipita. Il la rattrapa de justesse avant qu’elle ne touche le sol. Ses bras autour d’elle, il sentit à quel point elle tremblait.
— Respire… Louise, regarde-moi !
Mais ses yeux étaient clos. Sa cicatrice brillait légèrement, comme chauffée à blanc.
Des élèves autour s’arrêtèrent, choqués. Hermione et Ron accoururent depuis le bout du couloir.
— Qu’est-ce qu’il s’est passé ?! s’écria Hermione, paniquée.
— Elle s’est évanouie, répondit Drago, la voix plus cassée qu’il ne l’aurait voulu. Sa cicatrice… elle est en feu.
Madame Pomfresh arriva presque aussitôt, alertée par un préfet.
— Écartez-vous ! Tout le monde, écartez-vous !
Drago refusa de lâcher Louise jusqu’à ce qu’on lui ordonne. Il la déposa doucement sur un brancard magique. Elle avait toujours les yeux fermés.
Quand elle fut emportée à l’infirmerie, Ron et Hermione la suivirent en courant.
Drago, lui, resta figé dans le couloir, les poings serrés.
Il ne savait pas ce qui se passait.
Mais une chose était sûre : il ne supporterait pas de la voir souffrir sans rien faire
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