La voix derrière le voile
La salle était glacée. Morte.
Harry et Louise s’arrêtèrent net. Devant eux, la silhouette familière du professeur Quirrell — mais il n’avait plus l’air maladroit ou timide. Il se tenait droit, figé devant un miroir ancien, haut comme un mur, aux bords dorés. Le Miroir du Riséd.
Son regard était fixe, fasciné, presque… possédé.
— Professeur Quirrell ? murmura Harry.
Quirrell tourna lentement la tête vers eux, et un rictus étrange se dessina sur son visage.
— Potter… Potter… Potter. Et sa charmante sœur… Quel duo. Vous arrivez à temps pour assister à la fin.
Louise brandit sa baguette.
— Où est la pierre ?
— La pierre est ici, dans ce miroir… et je vais la prendre. Mais ce miroir… refuse de me la donner. Il faut que je voie comment l’obtenir.
Harry fronça les sourcils.
— Le miroir montre ce qu’on désire le plus… mais seulement à ceux qui ne veulent pas l’utiliser, murmura-t-il. C’est pour ça que tu ne peux pas la prendre.
Quirrell grimaça. Puis, d’une voix rauque :
— Maître… je ne peux pas… aide-moi…
Louise sentit une onde glaciale se répandre dans la pièce. Elle recula d’un pas. Sa cicatrice se mit soudainement à brûler, intensément.
— Harry… il y a… quelque chose d’autre ici…
Alors, lentement, Quirrell ôta son turban.
Harry blêmit. Louise, figée, sentit son cœur bondir.
Car, à l’arrière de sa tête, un visage se dessinait.
Un visage livide. Sans nez. Aux yeux rougeoyants.
Voldemort.
— Tu es bien plus qu’une petite sorcière, Louise Potter, siffla-t-il. Je le sais depuis toujours. Je ressens ta puissance, je ressens notre lien… Il y a en toi quelque chose de moi.
Louise trembla. Sa cicatrice pulsa si violemment qu’elle vacilla, tombant à genoux.
— Non… non…
— Tu as toujours su, murmura Voldemort. Les rêves, les douleurs… Ce sont des fragments. Des traces. Une partie de moi vit en toi. Accepte-le, et tu deviendras invincible.
— Jamais ! cria-t-elle, levant sa baguette.
Mais Voldemort — ou plutôt Quirrell — la projeta d’un sort invisible contre le mur.
Harry hurla son nom et se précipita vers elle.
— Harry… souffle-t-elle. La pierre… tu dois…
Harry se redressa. Il se plaça devant le miroir, regarda son reflet — et dans ses poches, il sentit un poids soudain. Il le comprit : la pierre était en sécurité. Le miroir l’avait remise à celui qui ne la voulait pas pour lui-même.
— Je l’ai, murmura-t-il.
Voldemort, furieux, hurla :
— Tue-le !
Quirrell se jeta sur Harry. Mais dès que ses mains le touchèrent… il hurla de douleur. Sa peau brûlait là où elle entrait en contact avec le garçon.
Harry tomba à la renverse.
Louise, rassemblant ses dernières forces, pointa sa baguette.
— Expelliarmus !
Quirrell fut projeté en arrière, mais Voldemort hurla à travers lui, une plainte perçante, inhumaine, qui glaça l’air.
Le visage de Voldemort se tordit.
— Tu ne peux pas m’arrêter, Louise. Tu es comme moi. Tu le sais.
Louise, haletante, se releva lentement.
— Non. Je ne suis pas toi. Je suis tout ce que tu n’as jamais pu être.
Une lumière étrange pulsa dans sa cicatrice. Voldemort hurla à nouveau, comme s’il avait été blessé.
Puis un vent surnaturel souffla dans la salle, les flammes des torches s’éteignirent, et une ombre — immense, noire — s’échappa du corps de Quirrell et traversa les murs en hurlant.
Voldemort avait fui.
Louise s’écroula à nouveau.
Harry la rattrapa juste à temps, et cette fois, les deux tombèrent ensemble dans l’obscurité
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