Le grand hall de Poudlard brillait comme jamais.

Des centaines de bougies flottaient au-dessus des quatre longues tables, et le plafond enchanté reflétait un ciel étoilé parfaitement calme, comme si le château lui-même célébrait la paix retrouvée. Les élèves étaient assis, impatients. Le traditionnel banquet de fin d’année allait commencer.

Mais ce soir-là, il y avait quelque chose de différent dans l’air. L’excitation était contenue, comme si tout le monde attendait… autre chose.

Louise entra dans la Grande Salle aux côtés de Harry, tous deux encore un peu pâles, mais bien debout. Des applaudissements éclatèrent aussitôt, sincères, pleins d’admiration.

Chez les Serpentard, on fit même de la place pour Louise avec empressement. Certains se penchèrent pour la saluer, lui glisser un mot :

— T’as été incroyable, Potter.
— On n’avait jamais vu ça, même chez les septièmes années.
— Tu as fait honneur à notre maison.

Elle hocha la tête, un peu gênée, et s’assit à sa place, croisant brièvement le regard de Drago, silencieux, mais dont les yeux brillaient d’une intensité qu’elle évita.

Harry, lui, était accueilli en héros par les Gryffondor.

Mais la salle entière se tut quand Dumbledore se leva.

Le vieux directeur souriait doucement, le regard pétillant comme toujours.

— Avant que nous commencions ce merveilleux festin… j’ai quelques points à distribuer, dit-il avec cette lueur dans la voix qu’on ne lui connaissait que dans ses moments les plus redoutablement malins.

Un murmure parcourut la salle.

— En troisième place cette année, la maison Serdaigle, avec 412 points. En deuxième… Poufsouffle, avec 426 points. Et en tête…

Un frisson parcourut les tables.

— Serpentard, avec 472 points.

La table des verts et argent explosa de joie. Drago tapa des mains, Pansy cria. Les élèves souriaient, triomphants.

Mais Dumbledore leva un doigt.

— Cependant… il reste quelques événements récents que nous devons prendre en compte.

Le silence retomba comme un rideau de plomb.

— Pour avoir combattu leur peur, agi avec courage et désintéressement… j’attribue 50 points à Miss Hermione Granger.

Applaudissements polis. Hermione rougit jusqu’aux oreilles.

— Pour avoir fait preuve de loyauté et de stratégie, et s’être sacrifié pour ses amis… 50 points à Mister Ronald Weasley.

Ron, bouche bée, reçut une tape dans le dos de Fred et George. La salle s’animait.

— Pour avoir protégé la Pierre sans jamais vouloir s’en emparer… 60 points à Mister Harry Potter.

Un rugissement de joie secoua la table des Gryffondor.

Mais Dumbledore leva une dernière fois la main.

— Et enfin… pour une puissance magique hors du commun, un sang-froid exceptionnel, et un choix crucial entre l’ombre et la lumière… j’attribue 70 points à Miss Louise Potter.

La salle entière explosa.

Les Serpentard éclatèrent en un tonnerre d’applaudissements, criant son nom.

Louise resta figée. Elle sentit les regards, les mains qui tapaient son dos, les cris de victoire. Elle leva lentement les yeux vers la grande bannière verte au-dessus d’elle.

Serpentard passait devant. De cinq points.

Dumbledore sourit.

— Ainsi donc… cette année, la Coupe des Quatre Maisons revient à… Serpentard.

Un tonnerre de cris. Les verts et argent brandissaient leurs serviettes, sautaient sur leurs bancs.

Harry applaudit aussi, regardant sa sœur avec fierté.

Louise, elle, sentait son cœur battre. Mais ce n’était pas de la vanité, ni de la gloire.

C’était autre chose. Une force nouvelle en elle.

Elle avait choisi. Et ce choix faisait d’elle non pas la plus célèbre… mais elle-même.

Le banquet commença. Les plats apparurent dans un déluge d’arômes. Les élèves rirent, mangèrent, racontèrent mille fois la même histoire.

Mais dans tout ce tumulte, Louise leva les yeux une dernière fois vers les bannières suspendues… et se demanda, en silence :

Et maintenant ?