Le dernier soir

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Le château semblait retenir son souffle.

La plupart des élèves avaient déjà commencé à boucler leurs valises. Les couloirs étaient calmes, les dortoirs pleins de voix nostalgiques, et dans la salle commune des Serpentard, tout était presque silencieux.

Presque.

Louise descendit les marches en chaussettes, sa cape encore sur les épaules, et se figea en voyant la silhouette assise près du feu.

Drago Malefoy.

Il tourna la tête au bruit de ses pas. Il était seul. Vraiment seul.

— T’as du mal à dormir toi aussi ? demanda-t-elle, en s’approchant.

Il ne répondit pas tout de suite. Il hocha la tête simplement, et elle vint s’asseoir en face de lui. Le feu projetait sur ses traits une lueur douce, presque étrange. Il avait l’air nerveux. Et ce n’était pas le genre de nervosité dont il jouait parfois. C’était réel.

Louise croisa les bras, un peu curieuse, un peu inquiète.

— Tu voulais que je parte peut-être ?

— Non… non. Reste.

Un long silence s’installa.

Puis, il se leva, fit deux pas, et s’arrêta devant elle, hésitant.

— Tu sais… j’ai pensé à te dire ça un million de fois. Mais je trouvais toujours une excuse. Ou j’avais peur.

Louise le regarda sans bouger.

— De quoi, exactement ?

Il la fixa. Ses yeux étaient plus sombres que d’habitude, moins brillants d’ironie. Juste sincères.

— Toi.

Elle eut un petit sursaut.

— Moi ?

— Je… je ne sais pas quand ça a commencé. Peut-être dans le train. Ou au premier cours. Ou quand tu m’as dépassé sur un balai comme si c’était rien. Ou peut-être quand t’as dit que tu n’avais pas besoin qu’on t’approuve pour être toi-même. Mais… ce que je veux dire, c’est que…

Il inspira.

— Je t’aime, Louise.

Silence.

Louise sentit son cœur battre plus vite. Pas parce qu’elle ne s’y attendait pas. Elle l’avait vu dans ses regards, ses gestes. Elle l’avait même deviné. Mais l’entendre… le sentir aussi vulnérable… aussi vrai…

Elle se leva lentement, le regarda droit dans les yeux.

— Tu as eu le courage de le dire. Et pour un Malefoy, c’est pas rien.

Elle s’approcha, un pas après l’autre.

— Je crois que je ressens quelque chose aussi. Je ne sais pas encore ce que c’est. C’est nouveau… mais c’est fort.

Elle tendit la main. Il la prit. Elle se pencha. Et ils s’embrassèrent.

Le feu crépitait doucement. Le château dormait. Et eux, dans cette salle secrète des profondeurs de Poudlard, goûtaient à un moment que rien ne pourrait leur retirer.

Le lendemain, dans le Poudlard Express, le train serpentait à travers la campagne verte. Les wagons bourdonnaient des derniers rires de l’année, des discussions pressées sur les vacances à venir.

Dans un compartiment du fond, Louise et Drago étaient assis côte à côte. Il lui tenait la main, du bout des doigts, comme s’il avait encore peur qu’elle disparaisse.

— Mon père a accepté, dit-il. Si tu veux… tu peux passer les vacances au manoir. Mère est déjà au courant. Elle a dit que ce serait… "instructif". Et confortable.

Louise haussa un sourcil, amusée.

— C’est leur façon de dire "bienvenue", ça ?

— Probablement.

Elle hésita. Puis se leva doucement.

— Je vais demander à mon frère.

Elle quitta le compartiment et retrouva Harry un peu plus loin, seul, regardant par la fenêtre. Elle s’assit à côté de lui.

— Drago m’a proposé de passer les vacances chez lui.

Harry ne tourna même pas la tête.

— Et tu veux y aller ?

— Je crois que oui. Il me connaît d’une façon différente. Il me fait du bien. Mais je ne veux pas que tu croies que je… t’abandonne ou que je prends un côté contre un autre.

Harry sourit.

— Je m’en fiche du côté. Ce que je veux, c’est que tu sois heureuse. Et je crois que tu l’es avec lui, non ?

Elle hocha lentement la tête.

— Oui… je crois.

— Alors vas-y. Écris-moi juste, d’accord ?

Elle se pencha et le serra contre elle. Il la serra fort à son tour.

— Merci, Harry.

Elle retourna dans le compartiment. Drago leva les yeux, interrogateur.

— Il a dit que du moment que je suis heureuse, ça lui va.

Drago retint difficilement un sourire.

— Alors ? Tu viens ?

— J’arrive.

Elle s’installa à ses côtés.

Le train filait vers Londres, vers l’été. Et Louise, pour la première fois depuis longtemps, n’avait plus l’impression de devoir choisir. Elle avançait. Elle grandissait.

Et l’année prochaine… serait un tout nouveau chapitre.

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