Chapitre 33

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- Fleurette avec moi, les autres vous allez dormir. Aucun commentaire, ordonna le Capitaine Evan en abordant son équipe à la sortie du cabanon où la réunion s'était tenue. Ils furent tous surpris, sauf la principale intéressée devant s'y attendre. Elle avait l'habitude d'être convoquée à présent.

Sam voulu tenter de protester, mais Louis l'en empêcha en la tirant par la main pour l'entraîner avec eux.

- Il est à peine 16 heures ! Je n'ai pas l'intention de dormir, grommela-t-elle en suivant quand même le groupe. Phil lui donna une tape derrière la tête pour la faire taire, mais cela eut l'effet inverse.

- Arrêtez vous deux ! On ne va pas commencer à se battre alors qu'on va le faire demain ! Protesta Louis en voyant Sam prête à riposter. Elle l'ignora royalement et se jeta sur le dos de son camarade qui l'esquiva sans peine.

- Si tu me bats au bras de fer je te laisserai me frapper, déclara Phil un sourire malicieux au coin de la bouche. Al  tapa joyeusement dans ses mains.

- Oh ! Un pari intéressant ! J'ai hâte de te voir perdre frérot.

Sans suspens, Sam accepta sa proposition. Iris vit l'équipe disparaître en courant pour rejoindre leur campement. Elle les voyait joyeux et complice. Pourtant, son cœur a elle était serré. Elle avait un mauvais pressentiment depuis quelques jours. L'impression que plus rien après-demain ne serait comme avant. Elle avait tenté de l'ignorer, mais en vain.

- Tu entres où tu attends que je perde patience ? Grommela la voix d'Evan derrière elle. Elle jeta un dernier coup d'œil vers ses camarades avant de rentrer dans le cabanon à la suite de son chef bougon.

Elle remarqua immédiatement qu'il semblait assez nerveux. Elle le vit arpenter la pièce rapidement. Il raviva le feu pour réchauffer la pièce, perdant de la chaleur sans tous les soldats en son centre.

- Ai-je encore fait quelque chose vous déplaisant Capitaine ? Demanda Iris en l'observant servir deux tasses de thé. Il se tourna vers elle en lui proposant une tasse.

- Non, pas pour l'instant. Mais j'ai à te parler. Assié-toi je t'en pris.

Iris prit le thé qu'il lui tendait sans perdre sa méfiance, aussitôt assise, elle renifla discrètement le liquide ne détectant rien d'anormal elle en bu une gorgée. C'était l'une de ses boissons préférées, mais il était rare d'en trouver. Le rang du Capitaine lui permettait sûrement d'en obtenir plus facilement. Le liquide était comme dans son souvenir, sucré et doux. Elle ferma les yeux quelques secondes pour le savourer. Quand elle les rouvrit, il l'observait avec curiosité, sa tasse fumant toujours à côté de lui.

- J'ai une question à te poser, Iris, elle va peut-être te sembler curieuse ou peut-être pas...

- Cela ne vous ressemble pas de tourner autour du pot, grinça la jeune femme n'aimant pas le regard scientifique qu'il posait sur elle.

Il se gratta le menton d'un air penseur avant de sortir de sa poche son carnet de note, il le posa sur la table devant eux sans l'ouvrir.

- Tu as raison. As-tu des dons particulier sortant de l'ordinaire ?

La main de la jeune femme trembla une seconde, mais elle se ressaisit vite. Elle ne comprenait pas le sens de la question de l'homme pourtant une intuition vint chatouiller son estomac.

- Je ne comprends pas.

Il hocha la tête s'attendant sûrement à ce qu'elle réponde cela. Il enchaîna alors à plus de précision.

- je te demande si tu as un pouvoir, un don ressemblant à.. Ceux qu'utilisent les sorciers.

Iris cracha aussitôt le liquide qu'elle avait dans la bouche, le rependant sur la table devant eux. Evan sauva à temps son carnet du thé sans manquer de dire à la jeune femme de faire attention.

- Qu'est-ce-que vous dites ? Je ne suis pas une sorcière, je n'ai jamais eu de pouvoir... c'est insensé.

Elle ne comprenait pas ce qu'il racontait, mais sentait les battements de son cœur s'accélérer. La contrariété commençait à grandir en elle. Le Capitaine avait des mots incompréhensibles, elle ne voulait même pas chercher à comprendre ce qu'il disait.

- Pas tellement, cela expliquerait pourquoi les sorciers en ont après toi. Pourquoi tu as réussi à en tuer deux si facilement et surtout pourquoi tu as survécu à leur touché. Je ne dis pas que tu es une sorcière, je te demande si tu as un pouvoir.

Elle ricana nerveusement tout en attrapant les accoudoirs moisis de son fauteuil. Y planter ses ongles dans le cuir, lui permit de garder son calme.

- Je... je n'ai pas de pouvoir Capitaine, sinon j'aurai pu sauver Gabriel.

- As-tu une preuve alors ?

Il la transperça de son regard encore une fois, les yeux plissés. On aurait dit qu'il cherchait à lire sur son visage la vérité. Mais elle ignorait de quelle vérité il s'agissait.

- Une preuve que je n'ai pas de pouvoir ? C'est ridicule et vous ! Vous avez une preuve que vous n'en avez pas ?

Son souffle s'accéléra un peu plus, mais elle tenta de le dissimuler. Pourquoi était-elle si touché par cette plaisanterie de mauvais goût. Pourtant, il ne semblait pas rigoler, pire encore son sérieux était bien trop présent pour que ce soit une blague.

- Non, je n'en ai pas. Par contre, j'ai des preuves que tu en as toi. Me laisserais-tu te les énoncer. Si tu arrives à les justifier, il n'y aura pas de suite à ce dialogue. Sinon tu devras avouer que j'ai raison.

Elle acquiesça sans répondre prête à écouter ce qu'il avait à dire. Tout en se souvenait de toutes les fois dont il s'était servit de ce fichu carnet. Il ouvrit l'objet et tourna rapidement les pages, mais il ne lit pas le reposant devant lui.

- Voici mon hypothèse, je te donnerai les preuves après. Je pense que tu as un pouvoir qui t'immunise contre ceux des sorciers. Voici donc mes preuves, la plus évidente, les sorciers dans la forêt. Ils ont été tués par le feu, alors qu'il pleuvait énormément ce jour-là. Nos armes étaient inefficace toi-même tu ne les as pas utilisé. Tu te souviens de ton rêve ? La chaleur qui t'envahit te donnant la force de te battre. Ce sont tes mots, Iris. Quand tu ouvres les yeux les sorciers sont en train de brûler. Ton émotion a comme déclenché la mort de ces monstres. De plus celui qui t'a touché n'a pas réussi à te tuer, les cicatrices sont certes grave, mais tu y as survécu.

- Ceux sont des coïncidences, tout ce qui attrait aux sorciers est étranges...

Evan leva la main pour l'empêcher de continuer.

- Non, Iris, il y a des faits, bien précis. Quelque chose en toi de puissant dont tu n'as même pas conscience. Les sorciers eux par contre le savent et c'est pour cela qu'ils te cherchent... Je comprends que cela puisse te faire peur...

Elle sauta aussitôt sur ses pieds, ne souhaitant pas en écouter davantage. Ce qu'il disait été ridicule et irréaliste. Elle n'avait aucun pouvoir, rien ne la rapprochait des sorciers, elle en était certaine. Surtout elle n'avait pas peur.

- Assez ! Vous spéculez ! Vous n'avez aucune preuve, je... je veux bien que les sorciers soient à ma recherche, mais c'est uniquement à cause de ces marques. Je suis officier de Sylve et non l'une de vos expériences étranges. Je dois me coucher à présent, je ne veux pas perdre la moindre force.

Iris salua son Capitaine avant de sortir sans attendre de réponse de sa part. Elle n'en avait pas besoin. Evan était bien trop dans son monde pour qu'elle continue cette discussion. Elle avait toujours vécu comme une femme normale. Rien d'étrange n'avait lieu autour d'elle. Elle s'était trouvée au mauvais endroit au mauvais moment et elle avait eut beaucoup de chance.

Evan la laissa partir sans protester. Il avait prévu cette réaction, il était d'ailleurs soulagé qu'elle ne soit pas au courant elle-même de son pouvoir. Sinon, il aurait dû la dénoncer. Lui seul avait percé son secret, il comptait bien lui prouver qu'il disait la vérité même si cette dernière ne lui plaisait pas. Si Iris avait le don qu'il espérait, elle pourrait sauver des milliers de vies. Il n'avait aucun doute, à présent. Sa dernière preuve était cette tasse fumante qu'elle avait laissé derrière elle. Il avait servi deux tasses extrêmement brûlantes, Iris avait bu sans même grimacer. Il trempa son doigt dans le liquide bouillant, évidement, il se brûla immédiatement. Le récipient de la jeune femme, lui, était vidé de son contenu. Elle avait pu tout boire malgré la chaleur.

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