Chapitre 178 : Sixième semaine sixième jour (Les basses montagnes) (2/2)

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Chapitre 178 : Sixième semaine sixième jour (Les basses montagnes) (2/2)

Tandis que les deux amoureux s’avouent la passion qui les anime, Eldarian retrouve les deux jeunes princes pour engager une conversation étrangement similaire.

La question est venue de Perceval, encore troublé par des précédentes conversations sur le sujet depuis qu’ils ont quitté le domaine.

- J’ai beau tourner ça dans tous les sens, je n’arrive pas à m’y faire !!
- (Eldarian) De quoi parles-tu donc ??
- De ton frère et toi avec les deux princes Elfes !!
- (Gaëtan) Je ne vois rien là de si troublant que tu t’en inquiètes ??
- (Eldarian) C’est peut-être le lien familial, le fait que nous soyons cousins !!
- C’est bien ça !! Enfin…en partie !! Il y a aussi le fait que vous soyez tous les quatre attirés par les hommes, que forcément deux au moins souffriront si ce n’est les quatre du fait de l’espérance de vie beaucoup plus longue chez les Elfes.
- (Eldarian) Tu oublies juste que mon frère et moi sommes mi Elfes, mi Goths, notre durée de vie est au moins égale à celle de nos amis. Pour le reste nous n’y pouvons rien et c’est heureux comme ça, notre différence sexuelle n’aura de plus aucune conséquence néfaste avec nos liens de cousinage. Pour le reste, ce n’est pas comme si nous avions vécu toutes ces « doubles lunes » en connaissant notre parenté.

Perceval comprend qu’il n’a pas fait le tour de ce qui le gêne vraiment, ce sont les paroles d’Eldarian qui lui ouvrent l’esprit sur les véritables motifs de son trouble.

- Oui d’accord mais vous êtes les derniers de votre peuple, Voldarian comptait sûrement sur vous pour que votre génération ne soit pas la dernière.
- Qui te dit qu’elle le sera ??
- Mais…
- Peut-être aimons nous aussi les femmes ! Hi ! Hi !
- Ah bon !!!

Eldarian s’amuse du trouble du jeune prince qu’il accentue par ses paroles ambiguës, il imagine bien la tête que fera Perceval quand il découvrira combien il fait erreur sur certaines de ses affirmations.

Il part dans un rare fou rire en quittant ses amis qui le regardent s’éloigner avec ahurissement, voyant bien le reste de leurs compagnons se tourner vers eux avec les mêmes froncements de sourcils d’interrogation sur ce qui lui arrive.

Ada depuis son poste d’observation ne peut laisser échapper un sourire devant la bouille troublée de Perceval, son cœur bondit dans sa poitrine comme à chaque fois qu’elle fixe le jeune prince avec l’espoir que peut-être lui aussi aurait quelques pensées pour elle.

Maintenant Ada est consciente que sa naissance ne lui permettra jamais d’être beaucoup plus pour lui qu’une simple amie que l’on voit en cachette, loin de l’étiquette de la cour d’un seigneur de domaine aussi puissant que l’est sire Childebert.

La pensée qu’il lui sera impossible d’avouer au jeune prince qu’elle l’aime, lui amène une larme qu’elle essuie rapidement de peur que quelqu’un s’en aperçoive et comprenne ce qui peut la rendre si soudainement triste.

Pourtant quelque chose en elle lui dit qu’elle ne lui est pas indifférente, ses petits regards en coin marquant l’inquiétude comme en ce moment même alors qu’il pense qu’elle ne le voit pas.

Perceval a parfaitement vu son amie quand elle a passé sa main sous ses yeux pour y essuyer ses larmes, sa timidité l’empêche de se précipiter vers elle pour lui demander une explication sur ce qui ne va pas.

C’est Gaëtan qui le pousse soudainement vers elle, observant le manège entre eux deux depuis le début du voyage.

- Va donc voir ce qui l’attriste à ce point !!
- Je n’ose pas !!
- Mais enfin pourquoi ?? Ce n’est pas toi qui me disais avoir de très forts sentiments pour elle ??
- Justement !! Tes paroles m’ont bien fait comprendre qu’il serait cruel pour moi de les lui avouer, pour ensuite lui dire quoi ?? Que tout sera impossible pour nous deux et que je devrais prendre épouse avec une princesse d’un domaine voisin ??
- Tu trouveras bien des arguments pour que père comprenne son intérêt à laisser son plus jeune fils faire les épousailles qui lui siéent le mieux.
- Des arguments !! Quels arguments veux-tu que je lui donne ??
- Je ne sais pas moi, par exemple qu’Ada est la meilleure amie du nouveau roi dragon !! Nul doute que ça ait son importance dans les prochaines décennies, de quoi en tout cas faire réfléchir père avant de te marier contre ton gré !!

Perceval retrouve soudainement le sourire en prenant son aîné par la taille et en l’embrassant sur le front, sous le sourire cette fois amusé d’Ada qui préfère et de loin le voir joyeux plutôt que comme quelques instants auparavant.

C’est donc sans plus aucune rancœur envers sa naissance, qu’elle le voit s’approcher et se planter devant elle avec les yeux brillants d’une flamme qui la trouble, se demandant bien ce qui lui prend soudainement à la regarder comme ça.

Le jeune prince prend le temps de la dévorer des yeux avant qu’enfin les premières paroles s’échappent de ses lèvres, paroles qui vont marquer à jamais la jeune apprentie couturière qui y verra le début de la réalisation de son vœu le plus cher.

- Je peux t’embrasser ??

Croyant avoir la même marque d’affection qu’elle l’a vue faire à son frère juste avant, Ada n’y voit rien là à se poser questions.

- Bien sûr !!

Le sourire de Perceval n’a que le temps de lui apparaître que déjà ses lèvres viennent se poser contre les siennes, la laissant dans une surprise telle qu’elle ne pense même pas à tout ce qui, quelques minutes à peine plus tôt, lui posait problème quant à son rapprochement avec le jeune prince.

Perceval la sent trembler sur ses jambes, il l’enserre donc de ses bras pour la maintenir contre lui tout en l’embrassant avec encore plus de ferveur, de passion et d’amour.

Gaëtan qui a assisté complètement ahuri au culot aussi soudain qu’imprévisible venant de son cadet, s’attend à ce qu’il se prenne une bonne gifle en retour et doit bientôt se faire à l’idée qu’il n’en sera rien, quand Ada l’enlace à son tour et qu’il doit par discrétion détourner son regard du jeune couple, le sourire de contentement remplaçant néanmoins l’ahurissement des premiers instants.

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