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Claudio Luciano

Ainsi soit il !

Non, je ne révais pas, la plus jolie femme que Dieux eut pu déposer sur mon chemin, prenant un raccourci à faire palir le marquis de Sade... me pria fort gentiment de la suivre, qu'aurais-je du faire, moi qui n'était qu'un homme, un homme bien élevé certe, mais un homme tout de même. Je devais avoir l'air d'être devenu le loup des dessins animés, ce fameux personnage né de l'imagination de Tex Avery qui bavait grognait devant un petit chaperon rouge faussement ingénu, moi qui me croyait, l'instant d'avant être Fabrice ou Julien !

Aurais-je dû jouer les viérges éffarouchées ?

Je n'allais pas me plaindre de la tournure des événements, benêtement je me laissais guider par la belle à la chevelure auburn et au cardigan officier de marine qui n'avait rien d'un personnage d'animé.Le premier hotel borgne fit l'affaire, nous en avions envie autant l'un que l'autre. Nous nous sommes aimés avec passion, avec fureur commes des morts de faim. Elle semblait être un petit être chétif et fragile, une chatte angora, un écureuil il n'en était rien, il ne fallait pas se fier aux apparences. Elle se découvrit panthére, tigresse, lionne. Oh non, je n'avais rien d'un agneau qui se laissait chahuter moi non plus.

L'aprés-midi vola en éclat, la soirée ègalement, ce n'est qu'à la tombée de la nuit, à l'heure où dans le parc du Serengati, les lions sautent sur les impalas qui viennent s'abreuver, à l'heure ou le chien devient loup, qu'à regret nous commençammes à nous séparer, surtout elle, car moi je n'en avais aucune envies.

Je ne connaissais pas même son prénom, je ne connaissait rien d'elle à part son grain de peau à nul autre incomparable . Nous n'avons pas dus, cet aprés-midi là, échanger plus de dix mot; nos bouches avides avaient autre chose à faire.

Maintenant qu'il était presque trop tard, qu'elle ne m'écoutait déja plus, je la questionnais, lui parlait de moi, enfin. Elle n'était déjà plus là, elle était plus avec moi. Avec qui était-elle, avec l'autre ?

Sans le connaitre je le haïssait déjà, aux temps jadis, je l'aurais provoqué en duel et l'aurais embroché de ma rapiére.

  • Il faut que je m'en aille me dit elle simplement avant de s'enfermer dans la minuscule salle de bain de la chambre.

Quand elle en sortit, elle n'était plus la même, je la reconnaissais à peine .

Je tentais de l'embrasser, moi qui en était déjà amoureux, elle me repoussa gentiment

  • Tu dois comprendre, il m'attend !

Alors que j'insistais, elle me repoussa à nouveau

  • Je suis une femme mariée, ce n'est pas bien ce que nous avons faits, tu dois m'oublier, ce que nous avons fait cet aprés-midi, ça n'à jamais eu lieu, c'était bien, j'ai beaucoup aimé, mais...

Que ce " mais" me fit mal, moi qui m'imaginais déjà...

Elle coupa court, déjà elle me tournait le dos et s'apprétait à sortir !

j'essayais encore :

  • Et si je veux te revoir, où te revérrais-je ?
  • Nous ne nous reverrrons sans doute jamais, je t'en prie garde le souvenir d'une merveilleuse aprés-midi et oublie moi !

Furtivement, sans s'appesentir,elle m'embrassa alors, et me dit dans un souffle :

  • Je me prénomme Bianca, c'était merveilleux, j'ai adorée, tu a été un amant fougueux, mais je dois partir, je t'en prie, ne gache pas ce moment sublime, laisse moi partir !
  • Mais !
  • Promet le moi, sois un gentlemen, je sais que tu l'es, n'essaie pas de me retenir, n'essaie pas de me suivre, n'essaie pas de me revoir. Ciao Claudio, en d'autres circonstances, j'aurais pu t'aimer

Alors que je lui tournais le dos, ne voulant pas lui montrer mes larmes, elle enfila son cardigan bleu roi, baissa la poignée de la porte, l'ouvrit et s'engoufra dans le couloir, dans un ailleurs où je n'y étais déjà plus. Voilà, elle était déjà un souvenir !

J'attendis un long moment pour m'habiller à mon tour et sortir de cette chambre qui fut notre ile déserte, le temps d'un trop court aprés-midi.

Alors que je voulus payer, le réceptionniste me stoppa d'un geste :

  • La signorina à déjà payée !

Je devais avoir l'air triste, car le garçon d'hotel, bon samaritain, un poil curieux demanda :

  • L'histoire s'est mal terminée ? ... Je ne devrais pas vous le dire, mais vous m'étes sympathique, la jeune dame habite le quartier, oh ne croyez pas que...

Alors que je me demandais ce qu'il me voulais, que j'allais lui répondre que je ne croyait rien, il enchaina :

  • elle est mariée à un homme beaucoups plus agé qu'elle...

Alors que je me demandais quelle était sa motivation, que j'aurais sans doute mieux fait de corriger ce triste personnage en lui disant qu'il n'avait pas à parler des gens comme celà, qu'il aurait du faire montre du droit de réserve afférent à sa fonction; je compris que je pouvais tirer parti de la situation.

En lui tendant un billet de vingt euros, je lui demandais :

  • Vous connaissez son adresse, son nom de famille ?

Il rit et me répondit :

  • Vous regardez trop de films d'espionnage !

Penaud, je ne sus que répondre, alors que, la mort dans l'ame je m'apprettais à fuir ces lieux, je notais au passage, sa main toujours posée à plat et son egard gogenard et je compris. je fouillais à nouveau mes poches, j'en retirais un autre billet de Vingt euros qui rejoint le premier

Le triste personnage ricanna :

  • C'est mieux !

Le troisiéme billet sorti, ça faisait cher l'information, il parla enfin :

  • Signora Mancini, 13 rue Trés Cloitre !

Alors que les soixante euros disparurent rapidement, il rajouta, me montrant la rue de son doigt pointé :

  • un conseil, allez aileurs la prochaine fois, je ne veux plus vous voir ici !

Je me retins de lui livrer mon fond de pensée, un Nestor Burma, un Magnum ou un Jean-Paul Belmondo, aurait passé de l'autre coté du comptoir et aurait balançé un gnon ou un coups de tête Zizanesque à ce triste sire. Il était évident que je ne mettrais plus jamais les pieds dans cet établissement miteux. Le coeur en fête je continuais mon chemin, grace aux renseignements de ce caffard, je sus que je la reverrais.

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