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Claudio luciano

Je me suis levé ce matin avec un goût de cendre dans la bouche, qui étais-je vraiment, savais-je ce que je faisait… Une femme dormait dans mon lit. Moi comme un salaud je pensais à une autre, l'autre était elle plus belle, m'aimait elle mieux, je n'en étais pas même certain.

Bientôt elle se réveillera, elle attendra sans impatience un sourire, un mot doux, une caresse et je lui mentirais. Mais la vie n'était-elle pas une longue succéssion de mensonges, de cachoteries et de trahisons ?

Pour occuper mon esprit, pour ne penser à rien, je fuis dans le salon… je raflais sur une chaise quelques vêtements au hasard, m’habillais à toute vitesse et fuyait cet appartement.la version officielle en était : acheter des croissants et des pains au chocolat, l’officieuse… respirer.

L’air frais du petit matin me fit du bien, trop peu habillé, je sentais un petit vent frais sur mes bras, l’ambiance c’était considérablement rafraichi pendant la nuit, d’où j’étais je ne voyais pas les montagnes, mais j’étais prét à parier qu’une légére couche de neige en saupoudrait les sommet. Courant presque, je me réfugiais dans une boulangerie, la vendeuse me souris et m’adressa la parole en premier :

  • Vous aussi, vous étes surpris par cette brusque baisse de température, ça surprend ! Il va falloir sortir les doudounes à nouveau. Bientôt le ski !

Je lui souris à mon tour, la salua poliment et commanda une montagne de viennoiseries, j’avais une faim de loup et je ne connaissait pas son appétit à elle, a celle qui dormait dans mon lit, mais je subodorais qu’elle aurait de l'appetit, elle aussi, car elle n'avait pas fait semblant elle, son corps ne mentait pas cette nuit, contrairement au mien.

Lorsque je retournais, quelques minutes plus tard dans mon appartement, une bonne odeur de café me sauta agréablement au visage, deux bols étaient posés sur la table, je ne sais trop où elle les avait dénichés. Se pouvait elle qu'elles les ai lavés?

Elle m’attendait, radieuse et battit des mains comme une enfant à la vue du sachet ventru que je tenais à bout de bras.

Elle était jolie, c’était une évidence, ses cheveux hésitaient entre le chatain clair et le blond, ses yeux vert d’eau, son sourire bouche cerise et ses paumettes roses complétaient un joli minois. Qu’est-ce qui ne collait pas chez moi ?

Pourquoi n’acceptais-je pas le présent, pourquoi chercher midi à quatorze heure, alors que comme disait mon pére autrefois, j’avais le pain la poire et le couteau à portée de main. Pourquoi allais-je rechercher cet amour impossible avec une femme mariée qui devait m’avoir oublié à l’heure qu’il était. Qu'elle aille au diable la fille au manteau commandant de marine, hier c'était elle, aujourd'hui s'en était une autre, c'était comme ça !

Le coeur battant, les mains moites, je me glissais sur le canapé auprés de Françoise, je lui devais bien ça. Aurais t’elle vue mon regard soucieux, mes yeux soudains vides, et ma bouche ouverte sur des mots qui ne sortaient pas, elle se lova contre moi a son tour et colla sur ma peau un baiser caféïné.

Je n’avais qu’a me taire, qu’a me laisser aller. Mon air de chien battu, mon ame qui jouait au soir de pluie sur une plage désertée, elle s’en accomoderais, n’ayant aucune raison de s’inquieter vraiement. Elle chercha ma bouche, la trouva, les mots qui y étaient restés coincés se carapatérent dieux sais où, à moins qu’ils aient reflués dans mon gosier, attendant le moment adéquat pour sortir. Je n’étais probablement qu’un idiot, je devais accepter cet amour tombé du ciel, sans me poser plus de questions. Ce qui m’étais arrivé l’autre aprés-midi, ça ne comptait pas, ça ne comptais plus. Une autre fille avait coulé sous les ponts depuis. Pourtant, je ne pouvais m’en empêcher, la bouche sucré de l’une me rappelait la gorge chaude de l’autre. Est-ce comme ça que les hommes vivent aurait chanté Léo férré, s'il avait été là .

Cette nuit, je m’étais surpris à chercher un grain de beauté éphémére, sur une cuisse qui en était dépourvue. Je l’avais aimé comme l’autre, sans trop parler, écoutant nos pouls qui battaient en cadence. Puis absorbé par autre chose, je m’étais laissé aller, je lui avais abandonné mon corps, fermant les yeux. Les femmes dans le noir avaient la même odeur, le même goût, la même façon de se mouvoir en pieuvre et de fusionner à l'autre. Là aussi, je n’avais eu qu’à me taire et profiter de l’aubaine. Profite m’avait dit un jour mon grand-père, alors que j’étais encore enfant. L’amour, les plaisirs, la jeunesse, ça ne dure pas éternellement. Un jour, la vieillesse et avec elle le deuil la tristesse et la maladie t’attendrons au tournant et alors, ce jour là, quand ça arrivera , tu devras rendre des comptes pour tout le bonheur que tu auras refusé, un petit bonheur, un plaisir grand ou petit, ça ne se refuse jamais. Seuls les idiots préférent les larmes au rire, le gout du fiel à celui du miel, et l'odeur de la poudre à celle des fleurs. choisis ton camps mon petit !

Je regardais l’heure, j’étais déjà en retard au travail, je le fis remarquer à ma partenaire, elle me rétorqua un sourire complice au coin de l'oeil :

  • Tu es avec ta supérieure hiérarchique, tu n’as rien à craindre, étant en retard moi aussi, tu n’auras pas d’ennuis. Sauf si tu voulais cacher notre relation, laisse nous finir de déjeuner… et ne traine pas dans mes pates dans ta petite salle de bain, nous risquerions d’être encore plus en retard sinon.

Elle me dévisageat d’un air entendu, me balayant du regard de haut en bas, mimant celle qui s’en pourléchait les babines à l’avance. je compris fort bien le méssage, contrairement à Allessandra, Françoise semblait penser que notre relation ne serais pas dépourvue de lendemain. Au fond, il faudra bien que je m’y resolve, Clélia de Renal, comme je surnommais Allessandra, devra rester, un souvenir fugace, point à la ligne. D'ailleurs, j'avais dû la rêver, elle n'avait jamais existé.

Alors que finissant ma derniére bouchée de pain au chocolat, vidant ma derniére goutte de café dans mon gosier, je fis mine de débarasser mon bol. Ma ravissante voisine de chaise me coupa dans mon élan et dit :

  • Ne t’occupe pas de cela, ce soir, il sera bien temps … de toute façon, il faudra bien que je t’aide à ranger ta cuisine, tout seul, tu en auras pour la vie des rats.

Elle n’y va pas par quatre chemin, déjà elle marque son térrittoire. Elle n’avance pas à pas feutrés, comme une renarde, mais bien à pas de loups, comme en terrain conquis. Ais-je mon mot à dire ? Dois-je m'en émouvoir ?

Une petite voix me demanda de faire attention, qu'il y avait du danger à vouloir aller trop vite,mais étant d’un naturel paresseux, procrastinateur plutot, Je pris le parti de me laisser bercer par les évenements. Aprés tout, si ça lui convenait de prendre en charge le nettoyage de mon appartement. Je savais qu’il y aurait des contreparties, je devrais m’y résoudre et les accepter.

  • Si tu ne sais pas quoi faire, vient donc m’aider à me préparer, vient donc joindre l’utile à l’agréable, minauda t ‘elle d’un regard amusé, je sais bien ce que j’ai dit sur le fait que ce serait dangereux pour toi si tu te retrouvais dans mes pates, dans la salle de bain, j’ai changé d’avis, simplement. Souvent femme varie, bien fol qu’y s’y fie, rajouta -elle.

Bien malgrés moi, je dus me plier à ses désirs, oh ce n’était pas à franchement parler une corvée non plus. Surtout, ça m’évitera de trop penser à l’autre… qui n’existait déjà plus, enfin, cela faisait un bon moment que je n’avais pas ouvert mes Sms, on ne bricolais jamais son téléphone en présence d’une dame, ce n'était pas convenable.

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