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Claude Lucien
Trés vite, nous primes l’habitude de petit déjeuner dans un bar, à quelques patés de maisons de chez moi. La premiére fois, ce fût à la Table Ronde, juste en face de l’ancien parlement. Nous sommes imédiatement tombés amoureux de ce lieu. L’extérieur très minéral, un peu froid contrastait avec la chaleur réconfortante du bois de la salle et de son embiance art déco. Il me rapella un peu, oh de loin, ce lieux mytique du centre de Budapest, le café Gerbaud... juste l'évocation de ce nom me fit saliver. Du coups je leur demandait s'ils connaissaient le gateau du même nom... ils finirent par me répondre que oui, ils connaissaient le Zerbo mais ils me servirent un grenoblois, à base de noix et une forêt noire à tomber par terre... ils avaient aussi des trianons des babas des clafoutis et des milles feuilles mais qu'ils ne faisaient pas dans le gerbaud. Je les remerciait, en les rassurant, oui ça ira, je ne gouterais pas tous leurs desserts aujourd'hui.
Un serveur amoureux des lieux nous raconta briévement l’histoire du plus vieux troquet de la cité, le second plus vieux de France.
C’était, ici, à cette place même ou nous prenoins notre petit noir, qu’était assis Jean Pain, un patriote. lors de son arrestation par les allemands en novembre 43. Cette arrestation amorçat la Saint Barthélémy Grenobloise qui décapita pour longtemps la résistance locale. Il paraît que la serveuse qui l’avait donnée aux bôches, une certaine Rosette reposait maintenant au fond de l’Isére, le corps criblé de plomb . On s'était occcupés d'elle à la libération.
Il était intarissable sur l'histoire de la résistance, il me demanda si j'avais déjà visité le Vercors. A grenoble se vanta -il on est fier de deux trucs, La résistance et les jeux d'hiver de 1968...
Cette salle était aussi hantée par Jean Jacques Rousseau, Bernadotte,futur roi de Suéde et Stendhal. Ce dernier enfant aimait s’attabler dans ce lieux, Il observait les riches clients et se moquait d’eux, déjà.
Françoise semblait s’en ficher de tout cela, mais elle aimait me manger des yeux quand je buvais les explication de ce brave homme, dans ces lieux chargés d’histoire, j’étais moi, comme un petit enfant, attentif à tout ce qu’y s’y disait. Oh Mr Bernard avait le temps de nous expliquer tout ça, en automne commençait la morte saison de la restauration, ça ne se bousculait pas au portillon. Moi ça me déplaisait pas, j’avais l’impression que nous étions des privilégiés surclassés…
Elle se contentait d'un petit croissant, elle faisait attention à sa ligne argumentait elle, moi je m'empiffrait, elle gouta tout de même la forêt noire, la trouvant à son gout se retint d'en commender une pour elle, ça n'aurait pas été convenable rajouta t'elle. il faut dire que nos nuits n'étaient pas de tout repos. C'était elle qui avait eu l'idée de se premier repas de la journée au troquet, ainsi nous éviterions d'arriver en retard au travail tout les matins. Car me dit elle :
- Quand je suis seule avec toi, j'ai envie de jouer tout le temps, ici dans un endroit public, je suis obligée de rester sage. Mais ça me coute, crois moi !
Ce qui ne l'empéchait cependant pas de m'embrasser et de me caresser à tout bout de champs, mais je ne m'en plaignais pas. Elle devait avoir raison, il était plus prudent pour nous deux de nous réveiller petit à petit dans cette salle de café. Nous étions vite devenus un couple fusionel Jusqu'à ce qu' un petit incident vienne perturber cela.
Etais-ce une simple coïncidence, ou un signe du destin ? toujours est il, que notre symbiose faillit partir en fumée ce matin là.
Nous étions installés à notre table fétiche, elle avait voulue fêter notre premiére semaine de rencontre, elle m'avoua que je lui étais déjà indispensable, que j'étais celui qu'elle attendait depuis longtemps, son sauveur, son Zorro... son Clyde Barrow.
En riant je rougissais à tout ça, Je trouvais que ça allait bien trop vite pour moi, mais, d'un naturel pussillanime je me laissait guider. Elle avait l'air de savoir où nous allions, alors je descidais de m'en remettre à ses bons soins
Maisce matin là, cematin automnal et amoureux, pourtant trés bien commençé se continua fort mal.
Mr Bernard, le serveur que j'appelait déjà par son prénom, Robert, avait remarqué le curieux manége d'une femme qui paraissait agitée, elle finit par disparaitre, happée par la grande porte de Saint André, la grosse église qui fermait la place du Tribunal.
- Encore une cul bénnie qui doit avoir des remords sur le coeur, ça sent la rombiére qui trompe son mari ça, plaisanta t' il .
Il aimait plaisanter, Robert, surtout s'il savait avoir un public, ce qui était le cas
- Et voilà, cul béni qui vient prendre un petit noir aprés avoir expié ses fautes, Dieu lui pardonnera t'il, elle n'est pas môche, ma foi ! J'aurais aimé être le pêcheur qui l'a faissait pleurer.
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