Fin du chapitre 14

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Mr Bernard, le serveur que j'appelait déjà par son prénom, Robert, avait remarqué le curieux manége d'une femme qui paraissait agitée, elle finit par disparaitre, happée par le parvis de Saint André, la grosse église fermant la place du Tribunal.

  • Encore une" cul béni" qui doit avoir des remords sur le coeur, ça sent la rombiére qui trompe son mari ça, plaisanta t' il .

Il aimait plaisanter, Robert, surtout s'il savait avoir un public, ce qui était le cas.

  • Et voilà, "cul béni" qui vient prendre un petit noir aprés avoir expié ses fautes, Dieu lui pardonnera t'il, elle n'est pas môche, ma foi ! j'aimerais être le pêcheur qui la fait pleurer. Je dois aller la servir, soyez sage les amoureux !

Ces boutades nous firent rire, quel boute en train que ce Robert, il trouvait toujours le bon mot pour rire !

A peine avait il tourné le dos que nous entendimes le bruit d'un corps qui tombe.

  • Ah mais non, cria t'il du bout de la salle où il avait servi la nouvelle arrivante, Vite, venez m'aider, "Cul béni" tourne de l'oeil !

Moi, je ne dis rien, me contentant de blémir, et pour cause, je l’avais reconnue, "la cul béni " , j'avais passé une sacré belle aprés-midi avec elle, quelques jours auparavant. Mr Bernard, lui contemplait le joli corps en pâmoison continuant son soliloque de vieux libidineux. Il fantasmait en fait, le dégoutant personnage, racontant des choses obscénes. Je le trouvais beaucoups moins sympathique désormais. J’eus subitement envie de le battre comme plâtre, mais il n’aurait rien compris, probablement. ça faisait sourire ma compagne, qui aurait dû s’en offusquer, solidarité féminine oblige. Elle intervint cependant, disant sans un regard pour moi, fort heureusement, car je n’en menais pas large et ne tenais pas plus que ça à me justifier:

  • Claudio, mon amour, il est tard, tu me rejoindras au bureau, aide ce brâve Bernard, vous n’allez pas laisser cette pauvre femme comme ça! Appelle une ambulance, moi j’y vais, tu me rejoindras !
    Mon désaroi échappa à Françoise qui avait déjà vidée les lieux, mais ça n’échappa pas au Louffiat qui me sourit d’un air complice, attendant que ma compagne ai tournée l’angle de la rue pour se moquer de moi.
  • Tu la connaitrait pas, toi, cette pauvre paroissienne ? Elle commandait son ristréto, puis s'est tournée vers vous, elle à changé de couleur avant de tomber, elle à murmurée un truc, je jurerais que c'était Claudio !
    Devant mon air contrit, il gloussa :
  • Eh ben mon cochon, tu t’emmerdes pas, elles sont plus jolies les unes que les autres… Me dis pas que c’est pour tes jolis yeux qu’elle à tournée de l’oeil ? Allez, ta Françoise est partie, raccompagnes l'évanouie chez elle, me dit il en me la collant dans les bras, moi j’ai de la clientèle à servir.

Il se moquait de moi, sûrement, la salle était vide à part nous trois. Devant mon air qui devait valoir son pesant de cacahouetes, il rajouta,

  • Prend tout le temps qu’il te faudra, je peux téléphoner à ta dulcinée si tu leveux, enfin l’autre, ne put il s’empêcher de rajouter en se marrant comme une baleine, Je lui dirais que tu l’a accompagnée aux urgences. Les paroissienes de cet acabit, on les ménages, petit veinard !

Puis , m'ayant extorqué le numéro de téléphone de Naëlle, pour ne pas qu'elle s'inquiéte, précisa t'il. Il me poussa dans la rue, mon fardeau dans les bras.Même si ce type était un sacré connard, je devais reconnaitre qu'il m'avait oté une sacré épine du pied !

  • Je suis peut-être lourd quand je blague, mais je ne commettrais aucunes bourdes avec ta Naëlle

et...

Rajouta t'il avant de fermer la porte

  • Discutez, tu auras des trucs à régler toi, régle les, avant que ça ne te pête à la gueule comme une Grenade !

Il n'en fallut pas pas plus pour que je me remémore ce tube qui passait à longueur de journée sur toutes les radios :

Eh toi qu'est ce que tu regarde

tu as jamais vue une femme qui se bat

suis moi

dans la ville blafarde

et je te montrerai

comme je mord, comme j'aboie !

( Clara Luciani, la Grenade )


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