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Alessandra

Je pleurais maintenant dans ses bras, que devait il penser de moi, que j’étais folle. Je pouvais marcher à nouveau j’avais recouvré mes esprits depuis bien longtemps, mais dans ses bras, je me sentais bien, j’avais peur qu’il ne me laisse tomber si je lui disais que je pouvais marcher. Au lieu de ça, je me recroquevillais encore plus, enfonçant mon nez et ma bouche dans le col de son pull en laine, ça sentait le mouton, le parfum de l’autre, sa transpiration à lui, ça sentait l’homme, ça sentait un peu le Marcello, ça sentaitle mâle domminant et moi ses effluves me rendaient chêvre .

Je lui sussurais mon adresse, mentant éhontément, lui disant que je me sentais très faible et que j’apprecierais grandement qu’il m’accompagne chez moi. Ma tête tournoyait déjà plein pot, je me matais un film( j'ai bien peur que ce soit un nanar):

Mon mari ne sortant que demain ? J’aimerais tant qu’il reste aprés… il prendrai un café,nous finirions au lit, il m'embrasserais, m'éfeuillerait lentement

Sur l'écran noir de mes nuits blanches

Où je me fais du cinéma

une fois dix fois vingt fois

je reccomence la séquence

ou tu me tombe dans les bras *

Lorsque je l’ai vu ce matin, si proche de cette fille, ça m’a vrillé le coeur, ça m’a tordu le ventre. Qu’allais-je lui dire ? Ça m’arrangeait pour l’instant de continuer à faire celle qui ne se sent pas bien aprés avoir tournée de l’oeil. Allais je lui faire une scéne, non, quel droit aurais-je à faire cela, si je me souviens bien, c’est moi qui lui ai demandé de m’oublier… en pensant qu’il n’allait pas le faire bien entendu, qu’il m’apellerait malgrés mon interdiction. Allais je lui dire que je pensais à lui constamment, qu’il me manquait ?

Non, je ne le lui dirais pas, j’aimais mon mari profondément, j’avais hâte qu’il sorte de l'hopital, mais la perspective de passer toute une longue journée encore seule et une nuit interminable dans ce grand lit froid ou il n’y avait personne me térrorisa. J’étais redevenue la petite fille qui aurait besoin d’une histoire pour s’endormir, celle qui a besoin qu'on remonte le drap sur son menton, qu'on la borde bien pour qu'elle n'est pas froid.

D'abord un gros plan sur tes hanches

Puis un travelling panorama

sur ta poitrine grand format

voila comment mon film commence

Nous arrivions bientôt devant mon immeuble, j’ habitais au dernier étage d’un vieil immeuble sans ascenceur, il fallait qu’il me porte encore un peu, je m'abandonnais complétement, j'étais un poid mort, je me remémorrais encore et encore cette aprés-midi où je lui avais dit oui, mes mains raffermisssaient leur prise sur sa nuque, il était fort, les étages étaient avalés comme un rien . Déjà le deuxiéme palier disparaissait, à peine s'il ralentissait le pas... Dans une dizaine de marches, je serais arrivée au terme de mon voyage, il allait me déposer, partir, je ne le voulais pas .

Je n’étais pas préssée de le voir partir, de retourner à ma solitude. Je cherchais des idées, je raclais les tréfonds de mon esprit fatigué, comment le persuaderais -je de rester, Il ne devait pas se rendre à son travail ou il était attendu. Je voulais qu'il m'aime un peu, beaucoups, moi qui lui avais dit bêtement de ne pas me téléphoner, de m'oublier, alors que je pensais l'inverse.

Comment s’appelait elle, elle était jolie, Je pouvais avoir peur,avec elle, si ce n’était déjà fait, il allait jeter aux oubliettes le simple souvenir de mon corps. Comment avais t’il pu oublier aussi vite ce moment intensément magique que nous avions passés ensemble. Lui en voulais-je, pas vraiment, c’est moi qui avait érigé une barriére entre lui et moi, je lui avais tout donnée le temps de quelques heures. Tout ? non, que le corps, mais tout le corps, et comme si j'avais eu peur de Dieu sait quoi

  • Je suis une femme mariée, ce n'est pas bien ce que nous avons faits, tu dois m'oublier, ce que nous avons fait cet aprés-midi, ça n'à jamais eu lieu, c'était bien, j'ai beaucoup aimé, mais... lui avais-je dit au terme de cette magistrale partie de corps à corps.

Je ne sais si je pensais cette phrase au moment où je l'avais lançée, mais j'étais perdue à ce moment là, je pensais à Marcello qui devait se morfondre à m'attendre. J'avais lancée ces mots, comme on lance un seau d'eau glacé sur un feu de joie pour l'éteindre, j'avais eu peur qu'il brule tout... je ne sais de quoi j'avais eu peur, mais il était trop tard, j'étais déjà consumée de l'intérieur, il suffirait qu'il souffle, juste un peu sur les cendres pour que l'incendie reparte de plus belle, étais-ce vraiment ce que je voulais ?

Dieu, lorsque je suis retourné dans ta maison où je n'avais pas remis les pieds depuis si longtemps, que j’ai prié, devant ta maman était-ce bien pas ce que je t’avais demandée ? Pourquoi alors m’a tu ramené ce garçon au ventre doux aux yeux de braise, que veux tu que j’en fasse, j’avais déjà un mari, mal en point sans doute mais un époux aimant tout de même. Suis-je donc cette femme là, une Marie-Madeleine, une femme de peu de vertue... alors qu'un petit docteur froid et terne s'occupait de son patient, essayait de le soigner.

Les gens, seigneur, ne sont pas de vieux meubles qu'on jette dés qu'ils sont cassés, qu'on dépose à la décheterie, dés qu'ils sont élimés, cassés, défraichis. Peut -être veux tu tester, oh Seigneur, a peine t'ais-je retrouvé à nouveau que déjà, je doute de toi? ais-je eu raison de forcer ta porte ?

Il me déposat sur le canapé, sur ce canapé où j'avais jeté Marcello l'autre jour alors que juste habillée d'une simple jupe tulipe, sans rien dessous, je lui avais quémandée un gros calin, un gros calin qu'il m'avait accordé presqu'à contre coeur, tant il était fatigué. C'était là, où nous avions fait l'amour, Marcello et moi pour la derniére fois. Je suis bien trop jeune pour dire adieu à ces plaisirs là

Alors que mon héros, son fardeau déposé s'appretait à partir, qu'il tournait déjà le dos, que je ne sentais plus la chaleur de ses mains sur le bas de mon dos, sur le haut de mes cuisses, je lui jetais dans un souffle :

  • Attend, reste un peu, j'aimerais...

Je ne pus terminer ma phrase. Il se tourna alors vers moi, planta ses deux morceaux de charbon dans mes mirette, hésita un long moment, si ses épaules et son cou était tourné vers moi son poing fermé avait déjà saisi la poignée de la porte, il était sur un fil... de quel coté allait il tomber ?

Oh, il n'était pas bête, il le savait ce que je voulais, il l'avais sans doute compris, ce n'était pas difficile d'ailleurs à comprendre, je tremblais comme une feuille, je l'implorais du regard... je tentais le tout pour le tout... Je lui fit le coups de la biche aux abois, quand couchée sur le ventre elle attendait que les chiens la déchiquétte, aucun être humain ne pouvait résister à un regard pareil !

Il parla enfin, ses mots déchirérent le silence de l'instant :

  • Tu t'es moquée de moi, depuis le début, tu pouvais marcher n'est-ce pas ?

Alors que je ne répondit pas, attendait il une réponse au fait, il continua :

  • J'ai attendu vainement un Sms aprés ça, je me suis demandé si j'avais été le seul à ressentir tout ça, je me suis même demandé si je n'avais pas rêvé.
  • Reste, lui répondis-je, juste ce mot la !
  • J'ai attendu, j'ai cru, puis une autre est passée par là, elle m'a séchée les yeux, car j'ai pleuré sur ses épaules. puis, la bouche en coeur, le regard implorant... tu... C'est bien toi qui m'a dit oublie moi, il m'attend, et bien, elle m'attend, je dois me rendre à mon travail
  • Il n'y a rien... je ne finis pas ma phrase, je voulais dire :
  • Il n'y a rien que je puisse faire pour que tu me pardonnes, que tu reste avec moi

Mais je n'avais pas le droit de le retenir, il avait raison, moi seule était responsable de tout ça, dieu m'est témoin, je voulais juste attendre un peu avant de le contacter à nouveau, je ne pouvais savoir qu'une autre rodait...

  • Non, Elle m'attend...

Puis, retournant le couteau dont je m'étais servi contre lui, il m'acheva :

  • Tu dois comprendre, elle m'attend !

Alors qu'il allait s'enfuir, que je n' avait aucune envie qu'il s'en aille comme ça, je me levais d'un bond, comme la chatte que j'étais. Je me jetais entre lui et la porte de l'appartement qui déjà s'ouvrait... et l'embrassais, goulument, comme si ma vie dépendait de ce baiser. Je ne m'étais pas trompée, il ne me repoussat pas... oh non, je ne voulut pas aller plus loin, je ne voulais pas qu'il regrette quoi que ce soit ensuite. Alors que mon corps souffrait mille tourment, que j'aurais aimé que ses mains m'arrachent mes vétement, je me séparais de lui, le laissait respirer et le poussait gentiment à l'extérieur...

  • Tu dois te rendre à ton travail, rapelle moi quand tu en aura envie, j'aimerais bien vivre une autre aprés-midi avec toi, j'ai eu l'impression d'être vivante l'autre jour

Il me regarda intreloqué, c'est lui qui était perdu désormais, je voyait bien qu'il hésitait, si j' aurais été une garce, je l'aurais embrassé à nouveau, je l'aurais poussé sur le canapé, il ne se serait sans doute pas beaucoups débattu. Mais alors que mes bras aurait voulue le retenir, mon esprit lui resta calme, si je l'entrainais ici maintenant, je l'aurais, c'était certain, mais ensuite quand la furie des corps se sera estompée que restera t'il de tout ça, il m'en voudra, il s'en voudra, et ça je ne le veux pas.

ça me coute énormément, mais je le pousse dans le couloir et lui sussure à l'oreille :

  • Pas comme ça, pas maintenant, tu as raison, elle t'attend, ton travail t'attend... envoie moi un Sms, je te répondrais, je te promet que j'y répondrais... file, tu es déjà en retard !

Tout doucement la porte se referma sur cet homme. La lourde enfin claquée, je m'affalait contre elle, j'entendais le bruit de ses pas dans l'escalier, longtemps aprés le dernier claquement de talon je me relevais,mon coeur ne s'était pas calmé, il battait désordonné... il mit une éternité avant de se calmer

Nous nous reverrons trés bientôt, lui et moi, j'en étais certaine . Je guetterais maintenant avec anxiété mon téléphone, j'attendrais son Sms

Avais-je eu raison de ne pas abuser de lui ici et maintenant, Dieu que ce choix fut difficile, inhumain, mais c'était le seul raisonnable. Je vivrais maintenant avec le risque qu'il ne revienne pas, car si j'étais elle, l'autre, je ne le laisserais pas une seule seconde courir seul dehors.

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