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Alessandra
Je fais vraiment nimporte quoi ! Il était vraiment moins une que je fasse perdre la tête à ce pauvre homme. Mais de quel droit fais-je cela ? Ne suis-je pas marié, ne suis je pas heureuse en mariage ? Et ce pauvre garçon, que j'ai failli embarquer dans mon lit, c'etait pas l'envie qui me manquait ! Mais il a une compagne superbe, je les ai observés un petit peu, elle le regardait avec tant d'amour. Suis-je une garce ?
Qu'en ferais-je une fois qu'il se sera brouillé avec cette jolie blonde à la poitrine conquérante, ce n'est pas parce qu'elle a une plus jolie poitrine que moi que je suis obligé de la faire souffrir !
Le destin n' a pas l'air de vouloir que je sortes de chez moi aujourd'hui, je vais donc attendre que cette fichue journée se termine, je trouverais facilement à m'occuper... il y a tant à faire dans un appartement, lire, faire des mots croisés, regarder la télévision... comme une personne agée que je ne suis pas encore...
Mon petit Claudio, tu ne perd rien pour attendre, tu le recevras bientôt ton SMS, j'ai encore le souvenir de tes mains chaudes sur mes fesses, de tes brulantes caresses et de tes chevauchées héroiques, dignes des meilleurs westerns de John Ford !
Demain, Je récupére mon Marcello, dans quel état vais-je le retrouver ?
Non, il n'est pas question que je reste toute la journée à broyer du noir, une marche, une balade me fera le plus grand bien, je verrais ensuite ce soir, il n'est pas exclu que j'invite David Fabrice Julien à partager mes draps.
Le vercors me tend ses bras, il suffit de prendre Un bus au hasard et d'aller jusqu'aubout de la ligne, quand la ville se fracasse sur les premiers contreforts de calcaire.
Il existe à Seyssinet, une balade acccéssible à tous, une promenade facile, bucolique et contemplative : Le désert de Jean- Jacques Rousseau dans les bois des Vouillants .
S'y balader en cette période entre les ors les roux et les rouges vifs des frénes, charmes hêtres et tilleuls est une pure merveille. tiens il y a une éternité que je n'ai pas chaussé mes basquets de traileuse.
***
A travers les vastes allées, où si l'on est discret on peut appercevoir des passereaux et des écureuils, j'alterne longues foulées et marche rapide, j'ai pris un peu des hanches ces derniers temps, Je n'ai pas encore le cul d'une jument, mais il faut que je m'entretienne. J'adorais autrefois ces longues balades en solitaire, mais un jour, Marcello m'a interdit ce plaisir, oh pas comme un tyran ordonerait à un sujet, non à la façon de Marcello :
- En montagne tu peux faire des mauvaises rencontres, que deviendrais-je alors seul, ne préféres-tu pas ne pas marcher à deux que marcher seule ?
Mais aujourd'hui Amore Mio, Je marche seule , pour ne pas penser à ton manque de toi
Je marche seul
Quand ma vie déraisonne
Quand l’envie m’abandonne
Je marche seul
Pour me noyer d’ailleurs *
En arrivant dans un petit cirque, je pense à ce promeneur d'autrefois qui avait trouvé refuge quelques temps à Grenoble, il aimait ces lieux, y révait, ce penseur un brin misantrophe toujours à la echerche du bonheur avait écrit ceci ;
Le bonheur est un état permanent qui ne semble pas fait ici-bas pour l’homme. Tout est sur la terre dans un flux continuel qui ne permet à rien d’y prendre une forme constante. Tout change autour de nous. Nous changeons nous-mêmes, & nul ne peut s’assurer qu’il aimera demain ce qu’il aime aujourd’hui. Ainsi tous nos projets de félicité pour cette vie sont des chimeres. Profitons du contentement d’esprit quand il vient, gardons-nous de l’éloigner par notre faute, mais ne faisons pas des projets pour l’enchaîner, car ces projets là sont de pures folies. J’ai peu vu d’hommes heureux, peut-être point : mais j’ai souvent vu des cœurs contens, & de tous les objets qui m’ont frappé, c’est celui qui m’a le plus contenté moi-même. Je crois que c’est une suite naturelle du pouvoir des sensations sur mes sentimens internes. Le bonheur n’a point d’enseigne extérieure ; pour le connoître il faudroit lire dans le cœur de l’homme heureux ; mais le contentement se lit dans les yeux, dans le maintien, dans l’accent, dans la démarche, & semble se communiquer à celui qui l’aperçoit. Est-il une jouissance plus douce que de voir un peuple entier se livrer à la joie un jour de fête, & tous les cœurs s’épanouir aux rayons expansifs du plaisir qui passe rapidement, mais vivement, à travers les nuages de la vie ? *
Il fallait dire que ces hautes falaises un peu austéres, ses grands arbres sous lesquels il faisait bon l'été, ses hautes fougéres qui tapissaient le sous bois pouvait être source d'inspiration.
c'est ici, dans cette clairiére que je descidais de bivouaquer, j'avais prévu un petit en-cas, entre le repas et le coupe faim et pour l'aprés-midi, au soleil il faisait encore bon, une couverture et un bouquin
ce n'est que lorsque les derniers rayons de soleil rasérent La Moucherotte, pour aller se coucher, bientot , dans les bras des trois pucelles*que je descidais, gavée de bon air, de rentrer au bercail
C'est dans le bus a mon retour que je descidais d'ebnvoyer un SMS brulant à qui de droit, non pas à Marcello, non pas à lui. lui il a eu droit au siens, plus sage :
- Mon amour, heureuse que tu rentres demain, encore une nuit toute seule, tu as raison, profites des douceurs que pourrons te prodiguer de belles infirmiéres
Une nuit toute seule, cette expectative m'effrayait au plus haut point, mais chaque soucis posséde son antidote :
- Claudio, David, Fabrice , Julien
Le baiser de ce matin m'a laissée pantoise, réveuse...
c'était soit bien trop ou bien trop peu !
c'est pour cela que je te convie , ce soir à l'heure qu'il te sied,
pour comme dirait Johnny !
Allumer le feu !
ou plutot éteindre le miens !
Je t'en supplie, ne me dit pas non, je te promet que tu n'auras pas à le regretter !
Oui, j'ai vu, tu n'es pas seul, tu est superbement bien accompagné, mais ce n'est pas à un mariage
que je te convie, mais à une soirée coquine... voire plus... toute la nuit ou moins si tu as peu que ça fasse trop...
alors, que diable, de l'imagination, tu n'as qu'à dire qu'une vieille tante que tu n'as pas vu depuis trés longtemps se languit de toi et ne va pas bien... Allez, viens me prodiguer tes baisers de Belle au bois dormant
a tréés bientot ! Mmmmm !!!
Certaine qu'il viendra, quel homme serait capable de resister à un SMS Pareil, je n'avais qu'a me changer et a mes doucher... quoique moulée dans un legging je devais être affriolante, si j'en jugeait les regards affolés des quinquagénaires bedonnants dans le tram !
* Jean jacques Goldman, je marche seul !
* Jean jacques Rousseau, les rêveries du promeneur solitaire
* légende du dauphiné
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