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Claudio
Je n'ai rien compris, ce n'est pas etonnant, Je n'y comprend jamais rien aux femmes, déjà Séréna je ne la comprenais pas toujours, même quand elle était encore amoureuse de moi, surtout dans ces moments là. Elle me disait alors des choses avec les yeux et le contraire avec la bouche, et d'autres choses encore avec le corps. Puis quand nous avions commencés à nous disputer, je la comprenais de moins en moins, même maintenant, je ne comprenais pas pourquoi nous en étions venus à nous séparer. Elle semblait heureuse avec moi, mais ne l'était pas, elle me reprochais constamment de ne pas être là, et quand je l'étais, elle n'en semblait pas heureuse. Je lui demandais alors ce qu'elle me reprochais, parfois elle me souriait simplementent me disant :
- Mais rien mon amour que t'imagines tu ? Tu le sais bien que je suis lunatique, toi même ne m'as tu pas surnommée " Miss nez dans les étoiles".
Et puis un jour, alors que j'avais l'impression que ça allait mieux entre nous, nous avions même fait l'amour la veille, alors que nous ne le fesions que rarement depuis un certain temps, elle m'annonçat tout de go, qu'elle en avait rencontré un autre, qu'elle voulait me quitter.
Oh, j'ai oublié séréna depuis, de l'eau est passé sous les ponts depuis, des filles en paddle également.
Deux en fait, et c'était le bazar dans ma tête.
Alessandra d'abord, elle qui m'avait ignorée de longs jours durant avant de s'évanouir dans un bar, pourquoi avait elle fait ça ?
Elle était perdue m'avait elle dit, est ce que toutes les femmes perdues agissent ainsi ? j'aurais du m'évanouir moi aussi le jour où Séréna m'a dit qu'elle voulait me quitter. Mais il parait qu'un homme ne doit pas agir ainsi... c'était ce que m'avait dit Véro, ma toute, toute premiére conquête, elle avait un apareil, de l'acnée mais je l'aimais déjà comme c'est pas possible d'aimer. Elle disait qu'un homme se devait d'être fort, courageux, dur avec lui et avec les filles... puis elle m'avait quittée pour un gars qui était fan des Beachs boy's et de Mika... Alors que j'étais Scorpions et Iron Maiden. Quand je le lui avait fait remarquer, elle m'avait rétorquée que je n'y comprenais rien, que je confondais tout, que lui ( l'autre, un blondinet à tête de Renaud ) était élégant même lorsqu'il chialait comme une Madeleine . Je n'avais même pas eu le cran de me battre à l'époque pour ses beaux yeux, ça aussi elle me l'avait balançé dans les dents.
Va comprendre Charles !
Quand j'ai cassé la gueule au nouveau copain de Séréna, j'ai écopé d'une main courante... Je me suis fait traiter d'abruti et d'homme de Néanderthal... Je lui ai rétorquée alors que j'avais eu tort de me battre pour une Vénus de Willendorf, j'en rie encore, l'agent de police qui avait pris sa plainte aussi, elle, je crois qu'elle n'a jamais compris, elle devait croire que c'était un compliment d'amant éploré.
Ce matin trés tôt j'ai eu la visite de Naëlle, habillée sur son trente et un parfumée maquillée, des viennoiseries plein les mains. Elle a ri devant ma mine ahurie tout d'abord, avant de poser le petit déjeuner sur la table
- Les croissants et les pains au choc il te faudra les mériter d'abord avant , bafouilla elle, rouge comme une écrevisse.
- Elle rajouta aussitôt qu'il était encore bonne heure, qu'elle voulait dormir encore un peu et profiter de ma chaleur corporelle .
Alors, pourquoi s'était elle maquillée, parfumée, habillée sur son trente et un, pour plonger dans mon lit une minute aprés que je lui ais eu ouvert la porte ? Quand je disais que je ne comprendrais jamais rien aux femmes.
Quand deux heures aprés, en sortant du bain encore dégoulinante, elle fouillait dans mon placard pour arborer un jean et un chemisier, alors que je faisais couler un café, je lui ai demandé pourquoi elle ne portait pas à nouveau sa panoplie de femme fatale pour aller au taf, elle a rigolé. Elle croyait que je plaisantais. Quand elle eut compris que c'était une vrai question, elle a encore ri, pour se moquer de moi, trés gentiment. et répliqua :
Ce n'est pas pour la boss que je me maquille comme une vamp, la tenue qui moule mes fesses et mes seins,ce n'est que pour ton regard, que pour tes sens, pour que tu brule d'envie pour moi, je pensais que tu l'avais compris depuis lontemps !
Alors, que, bouche bée, je me tus, elle continua :
- Avant que tu ne me demande, merci de le faire, ça c'est bien et pas bien passé hier au soir, avec la vieille. Le repas était grandiose, j'ai eu droit au cigare et au Porto vingt ans d'age ensuite, mais je n'aime ni l'un ni l'autre... tu ne me demandes pas ce qu'elle me voulait ?
- Elle voulait quoi, finis-je par anonner, me demandant encore ce qu'elle me reprochais.
- Elle veut faire de moi son bras droit
- Mais c'est magnifique m'exclamais-je !
- Non pas tant que ça, il est prêt ce café, je me coifferais aprés, sers moi en un grand bol je suis morte de faim et arrêtte de me regarder comme ça sinon on repasse dans le lit au risque d'être en retard au boulot ou de ne plus jamais sortir des draps.
Je fis comme elle dit, je lui servit un grand bol d'arabica, sortit le sucre du placard et déposa les viennoiseries, chaudes tout à l'heure, tiédes maintenant sur une assiétte et me coul sur une chaise, non pas à coté d'elle comme elle aimait que je sois mais en face, ainsi je pouvais plonger mon regard dans le sien, boire ses paroles, tout en essayant de comprendre... ce qui se passait dans la tête d'une femme, pourquoi elles disaient un truc, en pensant le contraire.
Elle voulait grimper les échelons, qu'on reconnaise ses mérites, maintenant que c'était le cas, elle n'avait pas l'air ravie, j'essayais de comprendre, a réponse concise, question directe :
- C'est quoi qui coinçe, tu as eu ce que tu voulais ou pas ? Le vieux part à la retraite ou pas, c'est la comptable qui prend sa place? ça m'étonnerais, m'as tu dis l'autre jour. Alors pourquoi la daronne aurais sortie le grand jeu et le tapis rouge ?
A mon grand étonnement elle ne répondis pas directement, quand je vous disais que...
- Es -tu déjà allé en Espagne, d'aprés la patrone il te resterait quinze jours de congés, comme à moi, j'ai de grandes descisions à prendre... accompagne moi à Castellon de la Plana, je te présenterais la personne qui compte le plus à mes yeux, celle qui a pratiquement élevée mon pére quand mes grands parents paternels que je n'ai jamais connus sont morts, celle qui a pansée mes blessures quand mes parents ont divorcés. Si tu arrives à avoir le coeur de tia Magdaléna, tu auras le mien. Tu as déjà le miens, donc tu auras sûrement le sien, si tu n'es pas maladroit, et je sais que tu ne l'es pas, en sentiments.
Elle me raconta alors, les champs d’orangers à perte de vue, l’odeur de la fleur d’oranger qui pénétre la chambre même quand les fenêtres sont fermées, la petite maison de Moncofa tout prés de la plage ou clapotte une mer toujours tiéde l’hiver, brulante l’été. Elle me parla encore de la paëlla de sa tante, de ses desserts des ses ragouts légendaires, n’avais-je jamais gouté le Tourron de Noël, le nougat n’en était qu’une pâle copie. - Dis moi oui pour l’espagne et je te raconterais la suite,dis moi oui pour Moncofa et fais une croix sur l’évanouie de la taverne de la table ronde, tu sais, la "cul bénie" qui avait expié ses fautes à Saint-André, je parie que tu la connaît, ne me prend pas pour une sotte, je vous ai vus entrer ensemble dans son immeuble, c’est drôle dans tes bras elle semblait aller mieux… oui je vous ai suivi, j’avais remarqué qu’elle nous regardais d’une drôle de façon avant de tourner de l’oeil, surtout toi…. Oui je sais, tu aurais voulu m’en parler l’autre jour sur le banc, mais c’est moi qui t’en ai empéché en t’embrassant croyant que tu avais fini de pleurer sur mon épaule… maintenant, j’aimerais que tu me racontes tout, et ensuite accompagnes moi en Espagne ou chasse moi de chez toi pour la retrouver… je suis très gentille, conne même, quand j’aime, mais je ne partage pas, moi c’est tout toi que je veux, toi en entier ou rien .
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