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Naëlle

Ah ces mouches ! que c'est désagréable, je pensais pourtant qu'avec tous les produits chimiques que les agriculteurs balançaient sur les fruits il n'y aurait plus d'insectes. Par contre, il y a de moins en moins d'oiseaux, on ne les entend plus chanter, on ne les vois plus voler à tire d'ailes comme avant. Il faut dire, qu'ils ne doivent pas aimer la pluie eux non plus. Il devrait y avoir des martinets, des hirondelles, partent ils en Afrique ici aussi, l'hiver ? Un ami de la CORA à Grenoble, m'avait dit,qu'ils étaient les derniers arrivés, les premiers partis. Où sont les merles, les pinsons et les piafs multicolores, les pies bavardes et les bergeronnettes ?

il me semble qu'il y a moins d'oiseaux que quand j'étais gamine. Ah, je ne suis pas idiote, ma tante acquiésce !

j'ai remarqué que Claudio s'il parle un italien remarquable ne comprenait pas l'espagnol pourtant phonétiquement trés proche il doit bien comprendre quelques mots, il doit savoir le lire, mais quand on le parle, à la mode d'ici, vite et émaillés de Valencian, il ne suit pas.

i'en profite, pour questionner Tia Magda

  • Tu en pense quoi, il a l'air gentil non ?

Elle me répondit du tac o tac :

  • C'est pas gentil ça de changer de langue pour ne pas qu'il comprenne. Puis enchaine elle :
  • La gentillesse ça ne se mange pas en salade, tu as des doutes, que veux tu que je te dise, tu n'en fera qu'à ta tête de toute façon... quand je t'avais dit que ton ex mari était un con, m'avais tu écoutée a l'époque, non, ça t'aurait évité un sanglant naufrage,te souviens tu que tu voulais mourir ?
  • Mais... sois sympa, je le trouves gentil, il est beau non ? ce n'es pas du tout le même type d'homme, tu le vois bien.
  • Oh tu sais ce que j' en pense de la beauté, la beauté passe, c'est vrai qu'il est beau, il est costaud, il te fera de jolis taurillons, si c'est ce que tu veux savoir. on repasse au Français, il est avec nous, on regarde les photos, on ne va pas faire comme s'il n'était pas là, j'ai horeur de ça quand à la gare ou à l'aéroport les gens passent à l'arabe ou à l'anglais pour ne pas qu'on les comprennes, pour rester entre eux, comme nous maintenant. ça veut dire on est entre nous et on vos emmerde, prend le pour un imbécile tant que tu y est.

Puis, elle se retourna vers Claudio quittant la langue de Cervantes pour reprendre celle de Moliére :

  • On dirait que la pluie va cesser, il ne pleut déjà plus du coté de l'Alto Palancia, dans la cordilliére ça vous dirait de refermer ces vieux albums poussiéreux et d'aller marcher un peu au bord de la mer, j'aime quand elle est grise et qu'elle bouge, ce n'est pas comme chez mon frére dans le Finistére, mais ça y ressemble un peu quand la mer fait la gueule. J'ai de sacrés bons souvenirs de la haut, vous venez, j'ai des imperméables qui devraient vous aller, ils ont l'air vieux, mais ils n'ont que peu servis... des journées entiéres de pluie chez nous , ça n'arrives quasiment jamais. On papotera en marchant, j'aimerais connaitre ton fiançé moi.
  • Dans ce cas là, répondit Claudio, endossez, Tia magdalena, le ciré de colombo, pour me tirer les vers du nez ! tout ce que vous devez savoir c'est que je suis complice de votre niéce, et coupable d'amour fou envers elle? voila mon crime le plus grave que je doive vous avouer.
  • Ce que je sais en tout cas pour l'instant c'est que ton chéri a de l'esprit et qu'il est drôle, dit elle en s'adressant à moi.
  • c'est un sacré passe brosse aussi ! confirmais-je

Et ainsi de fil en aiguille, nous arrivames, traversant la petite ville , sur la plage, noire de monde l'été, deserte en cette saison. seuls des oiseaux de mers jouaient avec les vagues. Elle avait raison ma tante, ça ressemblait, les falaises en moins à la Bretagne sous la bruine maintenant qu'il ne pleuvait presque plus. Elle le bonbardait de question le pauvre, il répondait avec grace. Je sentais une certaine complicité s'établir entre eux. De toute façon même si elle emmétait un avis négatif sur cet homme, j'étais cuite, j'en étais folle amoureuse. j'espérais qu'elle soit du même avis que moi, s'il y avait une personne qui avait de l'importance ici, c'était bien Tia Magda. Finalement c'était le paradis ici, sur cette plage un peu triste, j'étais avec les gens que j'aimais le plus au monde. J'aurais bien déposé mes valises ici moi, si ce n'etait qiue ma boss attendait a réponse, non, était persuadée que j'allais sauter de joie. Je pensais exactement le contraire en fait, surtout qu'elle me l'avait fait comprendre, elle ne souhaitait pas garder mon amoureux, jugeant qu'il serait une entrave à mon ascension sociale dans la boite, et dans la vie.

Comme quand j'était petite, je cherchais lescrabes dans les trous d'eau, les cadavres d'étoiles de mer et les coquillages qu'on se collait sur l'oreille. Le bas de mon jean était complétement trempé, je m'en moquait complétement, je n'avais qu'une envie, et moi quand j'ai envie d'un truc, je passe à l'acte, c'était l'envie irrépressible de le bousculer, de le jeter dans l'eau et de jouer avec lui, et je le fis.

Il rala un peu pour la forme, me traita de sale gamine, que j'allais lui payer ça, au centuple avant de me prendre dans les bras comme si je n'étais qu'un pauvre fétu de paille de marcher dans l'eau, d'avancer jusqu'a quand il eut de l'eau u dessus du genoux. Il m'embrassa longuement alors, sans me lacher j'avais des frissons dans tout le corps, je fondais littéralement, j'étais sa chose. Puis, sans crier gare, il ouvrit ses bras, surprise, je poussais un petit cri, je ne m'y attendait pas. je me retrouvais à ses pieds, les fesses dans l'eau que dis-je complétement immergée. Ma tante, sur la plage riait fort, je ne l'avais pas entendu rire comme ça depuis longtemps.

Elle me cria en Espagnol pour que je sois la seule à comprendre :

  • Il t'aime c'est certain, mais il a souffert, toi aussi tu as souffert, je m'en souviens, mais pas tout le monde réagis de la même façon à la douleur, lui, il auras tendance à se refermer comme une huitre, comme un Gato qui à peur de l'eau froide. tu l'aime pour deux toi, tu l'aime façon Naëlle, sans prudence? j'espére que ce garçon ne te fera pas trop souffrir, car même s'il a l'air doux, tendre drole, il est de la race des hombres qui font souffrir les femmes, même sans s'en rendre compte, sans le vouloir. Sinon, je le trouves chouette, ce garçon, lui n'a pas l'air d'avoir trouvé son port, même s'il a l'air de vouloir partager un bout de route avec toi
  • Tu vois tout ça toi, en quelques instant, tu es quoi Tia Maga, une liseuse dans le marc de café.
  • Tu le sais que notre famille venait peut sans doute d'Andalousie, le pays des Gitanas, Je pourrais, lui demander, lui faire jurer qu'il ne te fasse jamais de mal, il jurerais, j'en suis certaine, car il t'aime, mais t'aime t'il autant que toi tu l'aimes, ça je n'en suis pas certain ma petite.

Elle termina, passant de la langue de Lorca à celle d'Hugo en un instant,

  • Sortez de l'eau tous les deux, vous aklez attrapper la mort? je vais préparer une soupe brulante.

Je l'avais entendu, comment aurais-je pu ne pas l'entendre, elle avait une voix forte qui portait loin, Je l'avais comprise, une petite parcelle de mon corps, la plus lucide savait qu'elle avait raison, mais depuis quand écoute on la petite voix de la raison. l'homme ou la femmes ont toujours voulu entendre ce qu'ils voulaient entendre, ce qu'il plait à leur oreilles, entre une vérité à gout de fiel et un mensonge au gout de fiel, que croyez vous qu'il en sera. Moi, je voulais retrouver le gout de ce baiser, je voulais avoir des frissons à nouveau, je l'entrenais avec moi dans l'eau fraiche, colla mon corps contre le siens

Ma tante cria encore, je ne sais si c'était en français ou en Espagnol :

  • Je vous laisse, je rentre préparer la soupe et des serviettes pour vous sécher, vous connaisssez la route pour rentrer, ne faites pas de bétises.

Oh que si que je voulais en faire des bétises, du coin de l'oeil, je surveillais la plage Tia Magda avait disparue. j'enfouis ma chevelutre mouillée dans son col, et, les mains baladeuses, entrepris de l'aimer, enfin je le fis rouler dans les vagues, dans le sable, dans les algues et dans la houle. il se laissa faire, lui ausssi dégraffa mon pantalon et m'aida à m'en débarasser, alors qu'il otait le siens.

Je l'aimais plus que lui m'aimait, et alors, ou était le probléme, j'avais tant d'amour à donner... mais là ce n'était pas juste d'amour que j'avais besoin, de tendresse que j'avais soif... le vent qui soufflait maintenant emporta mes cris de jouissance vers le large. Oh oui, j'ai joui, qu'importe si je jouissait pour deux. Je n'avais qu'une envie, reccomençer, mais une bonne soupe fumante nous attendait, alors j'ai su me contenter de cet unique mais énorme jouissance, j'avais la vie entiére pour aimer cet homme, moi je n'en doutait pas, si lui doutait, ce n'était pas mon probléme.Je l'aidais à se relever et l'embrassa comme si ma vie en dépendait. Oh oui je l'aime, c'est rien de le dire.

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